Var-Matin du 24 février 2021
L'association collabore dès à présent à l'élaboration d'une exposition prévue en octobre 2021 au musée départemental d'histoire naturelle sur "Les secrets d'un fleuve méditerranéen : le Las".
Elle travaille également à la construction d'une collection de cartes postales anciennes publiques, accessible à tous sur un site internet dédié. À ce titre, l'association collecte pour ces projets toutes les archives (documents écrits, documents oraux, photographies, cartes postales ...) ayant trait aux carrières anciennes et récentes, à la vallée de Dardennes et du las, au territoire du Revest.
Vous pouvez les transmettre par courriel ou dans la boite aux lettres (de l'association) à la mairie.
L'association peut aussi venir les récupérer chez vous s'il vous est impossible de vous déplacer.
Toutes les archives seront rendues à leur propriétaire.
Amis du Vieux Revest et du Val d'Ardène, Loisir & Culture avr.loisiretculture@gmail.com ou https://revestou.fr/ ou 06.75.37.92.79
Depuis l’aube des temps humains, on a toujours vu le ciel s’éclairer puis s’obscurcir, le soleil apparaître puis disparaitre et la lune se montrer, entourée quelquefois d’étoiles différentes.
On s’apercevait bien aussi que la nuit était plus longue à l’époque du froid et des neiges et que le jour grandissait lorsque les feuilles revenaient sur les arbres. Bientôt viendraient les fruits et les grandes chaleurs puis, de nouveau, les arbres perdraient leurs feuilles.
Les vies du soleil et de la lune réglaient ainsi le cycle des hommes : il fallait 9 lunes pour qu’une femme donne naissance à son bébé, il en fallait 12 pour que le soleil accomplisse un cycle etc.
Bientôt se fit sentir la nécessité d’établir une division du temps en périodes adaptées à la vie sociale : ainsi naquit le calendrier.
La plupart des peuples anciens le firent en partant de l’observation de la lune et en créant 12 mois de 29 jours. Mais très vite on s’aperçut que cela amenait à une année de 354 jours, inférieure à l’année solaire. Alors chacun s’employa selon ses moyens et ses idées à faire coïncider la lune et le soleil !
Pour les Chinois, on ajouta au calendrier lunaire une période intercalaire tous les 19 ans. Les Égyptiens adoptèrent un calendrier solaire de 12 mois de 30 jours et y ajoutèrent 5 jours supplémentaires appelés « épagomènes ».
Les peuples de l’Asie Mineure, fidèles au calendrier lunaire, y ajoutèrent un mois de temps en temps. Les Hébreux firent de même et ajoutèrent un mois à certaines années d’un cycle de 19 ans.
En Grèce, c’était plus compliqué car on utilisait le cycle des Olympiades pour rythmer le temps et l’année ne commençait pas partout au même moment : solstice d’été ou d’hiver !
A Rome, enfin, le calendrier était lunaire, composé d’abord de 10 mois, puis de 12.
Mais les désordres accumulés par les différences entre lunaire et solaire atteignirent leur paroxysme en 46 av. JC.
A cette époque, on constatait un décalage de 3 mois par rapport aux phénomènes atmosphériques : ainsi l’hiver arrivait en septembre ! Alors CÉSAR intervint : cette année-là il y ajouta 67 jours, puis décida que l’année débuterait le 1er janvier de l’année suivante qui était la 709ème depuis la création de Rome.
Le calendrier devenait solaire et comptait 365 jours ¼, et on y ajouterait 1 jour tous les 4 ans : ce « bis sextus dies ante calendas » donna alors son nom à nos années bissextiles. C’est le calendrier « julien »
A ce moment janvier et février devinrent les 1er et 2ème mois de l’année, alors qu’ils étaient auparavant les 11 et 12ème !
On ne changea toutefois pas le nom des autres, si bien que « september » (le 7ème) devint le 9ème et ainsi de suite. Le premier jour de l’année, CÉSAR l’avait donc placé le 1er janvier, mais les Gaulois le placent le 1er mars. CHARLEMAGNE le fixa à Noël, les premiers Capétiens le mirent à Pâques, ce qui le rendit mobile et aboutit à des années de longueur inégale !
Enfin en 1564, CHARLES IX en revint au 1er janvier.
Mais, vers 1500, on avait déjà entrepris de corriger un défaut du calendrier julien qui finalement comptait 11 minutes de trop, si bien qu’à cette période le décalage cumulé atteignait déjà 10 jours.
Le pape de l’époque, GRÉGOIRE XIII, se chargea de la réforme qui porte son nom et son calendrier devint le calendrier « grégorien », le nôtre.
D’abord il effaça le retard : en Italie et en octobre 1582, 10 jours furent tout simplement supprimés et le jeudi 4 fut suivi du vendredi 15. Puis, pour résoudre le problème des 11 minutes, il fut décidé que les années séculaires ne seraient pas bissextiles, sauf si elles étaient divisibles par 400.
C’est pourquoi l’année 2000 a été bissextile, alors que 2100 ne le sera pas.
En France la réforme grégorienne a été adoptée en décembre 1582 et le 9 fut suivi du 20.
Cela fait donc presque 450 ans que nous vivons sur ce rythme, mais qui sait, s’il n’évoluera peut-être pas encore un jour ?
Car nous avons déjà connu une parenthèse dans ce déroulement : la Révolution Française de 1789, décrétant l’abolition de « l’ère vulgaire » comme de bien autres choses, créa un nouveau calendrier.
Le mathématicien ROMME le présenta à la Convention le 20 septembre 1793 et le poète FABRE d’ÉGLANTINE le dota de pittoresques appellations.
Le premier jour de l’année fut fixé rétrospectivement au 22 septembre 1792.
L’année comprenait 12 mois de 30 jours, divisée en quatre saisons :
l’automne avec « vendémiaire, brumaire, frimaire »,
l’hiver avec « nivôse, pluviôse, ventôse »,
le printemps avec « germinal, floréal, prairial »,
et enfin l’été avec « messidor, thermidor et fructidor ».
Aux 12 mois s’ajoutaient 5 jours, dits « les sans-culottides »
primidi, dit « jour de la vertu »,
duodi, dit « jour du génie »,
tridi, dit « jour du travail »,
quartidi, dit « jour de l’opinion »,
quintidi, dit « jour des récompenses »,
et pour les années bissextiles (ans III, VII et XI) s’ajoutait encore 1 jour : sextidi, dit « jour de la Révolution ».
Le calendrier républicain
Cette pratique restera en vigueur jusqu’au 1er janvier 1806, date à laquelle NAPOLEON Ier rétablit le calendrier grégorien.
Sources : BARRET Pierre, GURGAND Jean-Noël et TIEANT Claire : « Almanach de la mémoire et des coutumes 1980 » - Hachette
Dictionnaire Pratique QUILLET, 1968
Gallica
Wikipedia
Calendrier universel et perpétuel (Gallica)
L’article Demain nous changeons de calendrier ! est apparu en premier sur Le Blog du Centre Généalogique de Touraine.
On commence à prendre la mesure de la désastreuse mortalité des abeilles, due à la fois à l’apparition de nouveaux prédateurs – les frelons asiatiques – et à l’utilisation massive de pesticides dans l’agriculture. Si dans une société aussi urbanisée que la nôtre, les conséquences d’un tel désastre peuvent nous paraître lointaines, comme irréelles, cette catastrophe ne serait certainement pas passée inaperçue au Moyen Âge.
Cet article est tiré du deuxième tome de Actuel Moyen-âge, publié chez Arkhê : retrouvez-le en librairie, il contient plus de 40 articles inédits !
Les abeilles jouent un rôle essentiel dans l’économie médiévale. Le miel qu’elles produisent n’y sert pas seulement à la fabrication de médicaments : c’est l’ingrédient de base de l’hydromel, que beaucoup préfèrent encore à la bière ; surtout, c’est la seule manière abordable d’adoucir vos aliments à une époque où le sucre est encore très rare et cher en Europe.
Et puis il y a la cire, indispensable à la production massive des sceaux servant à authentifier les documents, et surtout des cierges et bougies nécessaires à la messe et à l’éclairage : en fait, l’Occident en consomme tellement que certaines régions pauvres, mais pourvues des forêts et marécages que les abeilles affectionnent, se sont fait une spécialité d’en produire en quantités considérables. C’est le cas de la principauté russe de Novgorod et plus généralement de toute la façade sud-est de la Baltique, où les marchands de la Hanse allemande achètent la cire en grandes quantités pour l’exporter directement à Bruges. Au Danemark – une autre région à abeilles – cette ressource sert même au paiement de certaines taxes royales.
On ne s’étonnera donc pas de voir très souvent apparaître des abeilles dans les textes juridiques, notamment pour en protéger le propriétaire contre tout vol ou saccage. D’après un manuscrit de la Justice russe (Russkaja pravda) composé à la fin XIIIe siècle, « si quelqu’un abat un arbre à ruche, il paiera 3 grivnas d’amende et une demi-grivna pour l’arbre. S’il en extrait les abeilles, il paiera 3 grivnas, ainsi que dix peaux de martre pour le miel, [en guise de manque à gagner] si les abeilles n’ont pas encore essaimé. Mais si elles ont essaimé, il paiera cinq martres ». Et de manière assez exceptionnelle, la loi poursuit en expliquant longuement comment traquer le voleur de village en village s’il n’a pas été pris sur le fait : on imagine bien que celui-ci ne passait pas inaperçu avec un nid d’abeilles sous le bras !
De fait, les abeilles sont convoitées, et la question des droits de propriété est un vrai dilemme pour les juristes : dans les universités occidentales, c’est même un cas d’étude incontournable pour les étudiants en droit romain, car d’après les Institutes de Justinien, « si le propriétaire de l’essaim qui quitte une ruche ne le perd pas de vue, il a le droit de le reprendre à l’endroit où il se repose. Sinon, les essaims deviennent la propriété de celui qui les trouve ». Multipliant les développements autour de ce principe fondamental, les lois provinciales danoises, composées au XIIIe siècle, traitent le problème sous tous les angles. Toutes rappellent que ce droit du découvreur s’applique même en terrain privé, et que le propriétaire du terrain ne peut donc prétendre, au mieux, qu’à la moitié de la trouvaille.
Ces règles s’appliquent aux hommes, mais les abeilles ont leur volonté propre et ne se reconnaissent pas de maître : sur un coup d’antennes, elles peuvent décider d’aller s’installer ailleurs. Dans ce cas, leur propriétaire autoproclamé, s’il en perd la trace, n’a pas plus de droit sur elles que quiconque. Si l’essaim s’installe chez une personne qui prétend que les abeilles lui appartiennent, ou s’il est découvert et déclaré par un tiers, l’ancien propriétaire devra prouver son droit et s’attendre à partager. Les législateurs prennent acte du fait qu’une abeille n’est jamais qu’une abeille : comme le disent les Assises de la Cour des Bourgeois de Jérusalem, rédigées au milieu du XIIIe siècle, « nul homme ne peut dire véritablement reconnaître ses abeilles, car elles ressemblent à toutes les abeilles ». En creux, cette réflexion soulève une passionnante question juridique : comment revendiquer pour soi une chose qu’on ne peut distinguer des autres ? La possession ne semble possible que dans la différence…
On voit poindre aussi l’idée que ces insectes et leur miel, au même titre que les baies que l’on cueille ou le bois que l’on coupe, sont un « commun » : une ressource naturelle partagée et qu’un individu ne peut s’approprier qu’à certaines conditions. Les Assises de la Cour des Bourgeois de Jérusalem le disent explicitement : tant que les abeilles sont dans ma ruche, j’en suis le « seigneur » et ce qu’elles produisent m’appartient ; si elles vont dans un arbre sauvage, « chacun pourra prendre du miel librement, car il sera tout commun ». [lien : A qui la taïga]
Cependant, les bûches récoltées pour l’hiver ont peu de chances de s’enfuir sans l’aide d’un voisin mal intentionné… La situation est un peu différente pour les abeilles qui peuvent parfois même être tentées de s’en prendre à la ruche ou au nid d’à côté pour en piller le miel : que se passe-t-il alors quand vos abeilles décident d’aller trucider celles d’un autre ? Dans ce cas, les lois danoises encouragent la mise en place d’un partenariat de copropriété (fælagh) : plutôt que de devoir compter les morts et estimer vos pertes respectives, vous et votre voisin vous partagerez les pertes et profits de la ruche victorieuse et ceux des débris de la ruche vaincue. La Loi de Jutland ajoute que « si [le propriétaire de la première] refuse, et si plus tard ses abeilles sont détruites par la colonie qu’elles avaient attaquées, il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même puisqu’il n’a pas voulu partager les profits et les pertes avec l’autre ».
Humblement, les lois médiévales reconnaissent ainsi les limites de l’emprise humaine sur la nature et ses ressources : on peut s’en proclamer le seigneur, mais les abeilles gardent leur volonté propre et peuvent, d’un battement d’ailes, échapper à tout contrôle. Le mieux que les hommes puissent faire est alors de se répartir les risques. Cependant, les lois médiévales ne disent pas qui doit payer lorsque le responsable est un géant de l’agro-alimentaire : on pourrait bien sûr indemniser les apiculteurs sinistrés en leur donnant des actions chez Monsanto ; mais quand celles-ci ne vaudront plus rien, il ne faudra pas compter sur leurs petites abeilles pour recoller les pots cassés.
Erik Husberg, Honung, vax och mjöd. Biodlingen i Sverige under medeltid och 1500-tal, Göteborg, 1994.
Ditlev Tamm et Helle Vogt, The Danish Medieval Laws, London, Routledge, 2016.
William Ian Miller et Helle Vogt, “Finding, sharing and risk of loss: of whales, bees and other valuable finds in Iceland, Denmark and Norway”, in Journal of Comparative Legal History 3:1, 2015
Marx Szeftel et Alexandre Eck, Documents de droit public relatifs à la Russie médiévale, 1963
DÉCLARATION de l’ACADÉMIE FRANÇAISE
sur l'ÉCRITURE dite « INCLUSIVE »
adoptée à l’unanimité de ses membres
dans la séance du jeudi 26 octobre 2017
Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs.
Plus que toute autre institution, l’Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu’elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c’est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme : devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures.
Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées ? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit ? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s’empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète.
Dans une tribune intitulée «Touche pas à mon histoire!» publiée dans Valeurs actuelles, le philosophe Alain Finkielkraut s’attaque au phénomène des déboulonnages et des destructions de statues. Il appelle notamment à «relire l’Histoire dans son contexte» et exprime sa propre vision du racisme.
«La France est actuellement traversée par une crise très grave», lance le philosophe et écrivain français Alain Finkielkraut dans son appel «Touche pas à mon histoire!» publié dans Valeurs actuelles mercredi 29 juillet. Il estime que les destructions ou les déboulonnages de statues qui se sont récemment multipliés en France et ailleurs sont la conséquence d’un racisme anti-Blancs» et d’une «haine de la civilisation occidentale».
«Nous risquons de nous lancer dans un processus qui n’aura pas de fin, qui ne pourra pas en avoir», alerte-t-il, ajoutant qu’il faut «relire l’Histoire dans son contexte et ne pas projeter dans le passé nos obsessions présentes».
L’essayiste évoque ensuite ce que signifie pour lui le racisme, prenant pour exemples les critiques à l’égard de Jules Ferry. «On le dit raciste en raison de sa volonté colonisatrice. Mais qu’est-ce que le racisme? Le fait de river les individus à leur appartenance», affirme-t-il. Selon lui, affirmer «que toutes les cultures se valent nous empêcherait de condamner fermement – et partout – l’excision, la polygamie ou les mariages forcés».
M.Finkielkraut estime également que le fait de réécrire l’histoire «à la lumière de l’antiracisme» conduirait finalement à condamner «une liste interminable d’accusés». «Avec ce type de discours et de pratiques, nous n’avons aucune chance de résorber les fractures françaises», poursuit-il.
À propos de la traite négrière, il soutient que «l’Europe, ce n’est pas l’esclavage, c’est l’abolitionnisme», et compare les «11 millions de captifs déportés dans le cadre des traites européennes» aux «17 millions dans le cadre de la traite orientale». «Alors que toutes les cultures sont souillées de crimes, seule la culture occidentale connait la douleur de la culpabilité», résume-t-il.
Il revient enfin sur une phrase du discours du mois de juin de Macron, lequel avait promis que la République «n’oubliera aucune de ses œuvres. Elle ne déboulonnera pas de statues». «Il est urgent de la conforter dans sa décision», conclut le philosophe.
Alain Finkielkraut a ainsi lancé une pétition pour «dire non au déboulonnage de notre histoire». D’après le comptage affiché dans Valeurs actuelles ce jeudi 30 juillet, celle-ci a récolté plus de 25.000 signatures, dont celles des anciens ministres Jean-Pierre Chevènement et Manuel Valls.