A Saint-Mandrier, au 5 quai Jules-Guesde, Jean-Pierre Adour-Lie ne décolère pas. En cause: le bruit causé par les camions qui circulent sur un ralentisseur installé l’an dernier à 1,60m de sa maison. La mairie ne relève, elle, aucune nuisance particulière.
Le septuagénaire s'est associé à une demande de la Fédération des motards en colère 83 et l'association Pour une mobilité sereine et durable (Pumsd), envoyée en avril dernier à Toulon-Provence-Méditerranée, pour mettre aux normes ou tout simplement détruire les ralentisseurs illégaux dans la métropole.
Peut-il avoir gain de cause sur ce dos d'âne à 1,60m de sa maison qui lui pose tant de problème? Voici ce que dit la loi:
La route sur laquelle est situé le ralentisseur, la D18, verrait passer, selon les estimations de M. Adour-Lie, environ 8.000 véhicules par jour et est fréquentée par des bus.
Or, d'après le décret n°94-447 du 27 mai 1994 et la norme NF P 98-300 de juin 1994, ce type de ralentisseur doit être construit à au moins 40 mètres d'un virage, avec un plateau de 4 mètres maximum...
Sans compter qu'il est interdit de les construire sur des routes fréquentée par plus de 3.000 véhicules et, sauf dérogation, où circulent des transports en commun.
Les ralentisseurs du cœur de la Bouverie, ceux qui ont fait polémique ces derniers mois à Roquebrune-sur-Argens, viennent d'être détruits. C'est sur l'un de ces dos d'âne que le propriétaire d'une Ferrari avait endommagé son bolide.
Pour être précis, voilà ce que dit la loi, notamment les caractéristiques techniques des ralentisseurs de type dos-d’âne et trapézoïdal selon le décret n°94-447 du 27 mai 1994 et la norme NF P 98-300, de juin 1994.
Ces règles prévoient notamment:
Une hauteur maximale de 10 centimètres (à 1cm près). Une longueur comprise entre 2,5 et 4 mètres (à 4% près).
Les textes interdisent également de les construire:
Dans un virage ou à moins de 40 mètres de la sortie d’un virage (dont le rayon est inférieur à 200m).
Sur une artère de circulation où le trafic est supérieur à 3.000 véhicules en moyenne journalière annuelle. Sur les voies de desserte des transports publics. À moins de 200 mètres des limites d’une agglomération ou d’une section de route à 70km/h .
Par ailleurs, Thierry Modolo anime la page Facebook Mon maire est autophobe qui s’attaque uniquement aux ralentisseurs en prodiguant conseils techniques et juridiques au personne ayant vécu un impair avec l’un de ces ouvrages.
Selon lui, les dos d’âne ont d'autres torts: "Pollution aux particules fines au freinage, surconsommation de carburant à la réaccélération, usure prématurée des organes d’amortissement et de freinage, déformation du châssis, etc. Sans parler des cache-carters sous la voiture directement impactés qui, une fois les attaches cassées, peuvent êtres arrachés par le souffle sur l’autoroute."
Ce Varois basé dans l’agglomération toulonnaise, estime que "une centaine de ralentisseurs sont en cause pour certainement plusieurs millions de frais à venir pour la commune".