Le Loup de Saint-Jean-du-Var- DR
"Nous étions allés voir un film à La Garde et, en rentrant à Toulon au niveau du quartier de Saint-Jean-du-Var, j’ai vu comme un animal gris et blanc qui n’était pas du tout apeuré par notre voiture qui avançait vers lui. J’ai cru à un chien mais non: c’était bien un loup!"
Robert circulait avec sa petite-fille, vers minuit, lorsqu’il a surpris la course de ce loup, visiblement perdu. "On n’a pas eu peur mais on a été très surpris. Jamais vu ça avant! Surtout si près des habitations. Avec notre téléphone, on a tout filmé avant qu’il ne disparaisse", explique-t-il.
"Quand on voit le comportement de l’animal sur la vidéo, tout indique qu’il s’agit d’un loup", analyse Eric Hansen, directeur de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pour la région Paca-Corse.
"On le constate: le loup est un peu désorienté et cherche un moyen de s’enfuir. Sa présence dans une zone périurbaine est étonnante mais pas exceptionnelle. Une vingtaine de meutes de loups existe dans le Var. Bien sûr, leur habitat naturel est en zone rurale, dans les collines, mais le loup a des capacités d’adaptation géographique importantes."
Pourquoi le trouve-t-on si près du centre-ville? "Il a peut-être été attiré par des proies possibles comme les sangliers qui sont de plus en plus nombreux aux abords des villes. En Italie, par exemple, on a localisé récemment une meute de loups qui s’était carrément installée en plein milieu urbain. Les animaux ont finalement été réintroduits à la campagne. Dans notre région, on a dénombré 50 loups qui ont provoqué des accidents de la route à force d’être trop près des axes."
Pour l’association Ferus, qui milite pour la protection et la conservation des loups, l’hypothèse d’un "animal uniquement de passage" n’est pas à exclure. "Mais l’homme n’a rien à craindre d’un loup qui pénètre dans une zone urbaine. Aucun incident n’a jamais été répertorié."
Nicolas Jean, ingénieur et coordinateur de la brigade loup, est lui aussi formel: "il s’agit bien d’un loup. On ne le sait pas toujours mais ce genre d’animal se déplace beaucoup et vite. Il peut parcourir entre 30 et 40km par jour. Cette présence du canidé à Toulon ne représente pas de danger mais va nous servir pour nos études."
Et les spécialistes de mettre en garde contre toute confusion: "Il arrive souvent qu’on prenne pour des loups des animaux qui leur ressemblent comme le chien-loup tchèque ou le chien Saarloos. C’est tout à fait différent."
Le loup aperçu à Toulon ce week-end est-il une exception? "Non", selon une association F. D. Var-Matin 27 mars 2023
Depuis deux jours, les réactions se multiplient après la découverte d’un loup qui errait à l’entrée du quartier de Saint-Jean du Var à Toulon, dans la nuit de vendredi à samedi.
Un Toulonnais a filmé sa petite balade en zone urbaine, avant qu’il ne disparaisse.
Tous les spécialistes sont d’accord pour dire qu’il s’agit bien d’un loup qui s’est aventuré tout près du centre-ville de Toulon.
"C’est d’autant plus plausible qu’actuellement, c’est la saison où les jeunes loups quittent leur meute et s’en vont pour chercher une compagne et un territoire. Pour cela, ils doivent traverser des routes, ce qui occasionne souvent des collisions avec les véhicules", explique Sandrine Andrieux, l'une des responsables de Ferus, l’association de protection et de conservation des loups.
Pour elle, il n’y a rien d’extraordinaire à la présence de loups aux abords de la ville: "On sait qu’il y a des loups dans la campagne du Revest ou de Solliès-Ville. Nous avons aussi eu des signalements au niveau du plateau de Signes. Et le printemps correspond à la saison où les jeunes loups se déplacent beaucoup. Comme les renards ou les sangliers, ils peuvent s’égarer en ville. Celui de vendredi soir s’est probablement égaré et a dû retrouver les monts toulonnais à l’heure qu’il est."
Publié le 06 juillet 2022 à 09h30 Par Mathieu Dalaine
Un habitant a posté depuis trois ans un piège photographique au Grand Cap, sommet qui surplombe le village. Les apparitions du prédateur "face caméra" y sont fréquentes.
Sur l’un des films, on le voit passer furtivement de son pas souple caractéristique. Sur un autre, pris en début de nuit, il se désaltère en toute tranquillité. Une troisième vidéo, elle aussi en noir et blanc, montre un individu adulte et un juvénile quelques pas plus loin. Le doute n’est guère permis : il s’agit du loup, ce prédateur qui peuple nos territoires depuis plusieurs années maintenant.
Tous ces documents proviennent du même endroit : le Grand Cap. Ceux qui connaissent le lieu, perché à 782mètres d’altitude au-dessus du village du Revest, l’apprécient pour sa quiétude, son panorama à 360° sur la côte ou les contreforts des Alpes. Sans oublier la petite pyramide de Cassini qui trône à son sommet, du nom de ce géographe passé par là au XVIIIe siècle pour y effectuer des relevés nécessaires à l’élaboration d’une carte de France.
C’est ici, depuis trois ans maintenant, qu’un Revestois qui tient à préserver son anonymat vient y poser ses pièges photographiques à vision nocturne. En installant une petite caméra à côté d’un point d’eau ou sur un lieu de passage d’animaux, il s’est vite rendu compte qu’un visiteur pas comme les autres y avait ses habitudes.
"J’ai filmé des cerfs, des daims, des chevreuils, des sangliers ou des renards, explique-t-il. Et puis des loups à plusieurs reprises. On se doutait qu’il était dans le coin; maintenant, on en est sûr." Cet amoureux de la biodiversité a fait authentifier ses vidéos par Philippe Orsini, ancien conservateur du muséum d’histoire naturelle de Toulon. Ce dernier est formel: il s’agit bien du canis lupus, le fameux loup gris.
La première trace ADN (une crotte) de la "bête" sur le territoire du Revest remonterait à 15 ans déjà. Mais les fantasmes qui entourent la bête sont toujours vivaces.
Il va falloir apprendre à vivre avec lui, car il ne partira pas" martèle notre Revestois. "Et il faut arrêter d’avoir peur, car il n’est absolument pas dangereux pour l’homme. Il y a un travail de pédagogie à faire, et ces films y participent.
Et notre interlocuteur de rappeler que lorsque la présence d’un couple d’aigles de Bonelli avait été attestée pour la première fois sur les falaises du Mont Caume, dans les années 80, "on entendait de tout. Les pires rumeurs avaient circulé au sujet de l’animal. Aujourd’hui, celui-ci fait la fierté du village."
D’après le dernier recensement de l’espèce communiqué par la préfecture du Var, fin 2021, vingt-et-une zones de présence permanente du loup ont été relevées dans le département, dont vingt constituées en meutes. La grande majorité de ces zones sont localisées dans le Haut-Var ; quatre concernent aussi le massif de la Sainte-Baume et de Siou-Blanc.
"La pression de la prédation diminue légèrement" avaient expliqué les services de l’État l’an dernier. Au total, en 2021, 336 attaques de loups avaient été recensées causant 1 204 victimes dans les troupeaux de moutons ou de chèvres. Pour y répondre, des tirs de prélèvement sont autorisés : neuf loups avaient ainsi été "détruits" dans le Var l’an dernier.
Le loup gris, disparu en France dans les années 30, est revenu dans l’Hexagone en 1992. Du parc du Mercantour, sa présence s’est développée sur tout le territoire. On estime aujourd’hui sa population à près d’un millier d’individus.
Le 30 novembre 2021 à Belgentier, une meute de six loups a tué deux brebis appartenant au maire Bruno Aycard. Tandis que le 2 décembre la dépouille d'un loup était retrouvée en bord de la Nationale 7 à Brignoles et un autre aux Adrets de l'Estérel, tous les deux apparemment percutés par un véhicule.
C'est la première attaque recensée sur la commune de Belgentier. La Fédération départementale des chasseurs du Var estime à 150 l'effectif des loups sur le département, nettement au-dessus du chiffre de 112 éléments estimé par l'Office français de la biodiversité.
Var Matin 2 décembre 2021
Bruno Aycard, le maire de Belgentier, a découvert ce lundi 30 novembre deux carcasses de moutons sur son terrain. L'office français de la biodiversité est quasi formel, il s’agirait d’une meute de quatre à six loups.
"C’est désolant et tristement spectaculaire!", tels sont les mots qui viennent spontanément à Bruno Aycard, le maire de Belgentier, quand il témoigne de la découverte de deux carcasses de moutons sur son terrain lundi matin.
"Des morceaux de corps disloqués et décharnés sur environ deux cents mètres, voilà ce que j’ai retrouvé. Ce ne peut pas être l’œuvre de chiens", rajoute le premier magistrat du village. À son avis, l’hypothèse du loup est la plus probable.
La présence du Canis lupus est avérée depuis plusieurs années dans le Var. Et sa pression prédatrice localement croît comme sa population.
Sur sa propriété située sur les hauteurs de l’Escride, au pied des contreforts du plateau de Siou Blanc, Bruno Aycard laissait paître ses moutons, ses chèvres et ses ânes tranquillement. Jusqu’à ce week-end.
Il y a bien des clôtures mais elles n’ont pas été suffisantes pour empêcher l’attaque. Ou plutôt les attaques. Car l’édile est affirmatif: "Ils sont venus dans la nuit de samedi à dimanche et sont revenus dans la nuit de dimanche à lundi. Avec mon fils, nous les avons entendus hurler dimanche soir vers minuit".
Dès lundi matin, les gendarmes sont venus faire les premières constatations. Contacté également, l’office français de la biodiversité (OFB) a dépêché un agent spécialiste du loup.
Sur place ce mardi matin, ce dernier n’avait guère de doutes sur l’origine des auteurs. Au regard des traces et des empreintes de morsures, il est quasi formel. Il s’agirait d’une d’une meute de loups constituée de quatre à six individus.
C’est la première attaque de ce type recensée sur la commune.
Var Matin 03 décembre 2021 par Virginia Drai
La dépouille d’un canidé a été découverte ce jeudi 2 décembre, probablement percuté par un véhicule. La fédération de chasseur du Var s’inquiète de la présence accrue de l’animal sur le territoire.
Un loup gris a été retrouvé inanimé sur le bas-côté de la route nationale 7, jeudi 2 décembre, au niveau de la zone industrielle Nicopolis à Brignoles, rapporte la Fédération départementale des chasseurs du Var (FDC83), avertie de cette découverte.
L’animal présente de multiples fractures et hématomes, suggérant un choc avec un véhicule, selon l’Office français de la biodiversité (OFB), chargé de pratiquer une autopsie afin de confirmer cette thèse.
"C’est la cinquième dépouille de loup découverte dans le Var depuis le début de l’année", affirme Pierre Pardini, administrateur du FDC83. Le même jour, un autre cadavre de loup a été découvert aux Adrets, probablement décédé dans les mêmes circonstances.
L’accroissement de la population du canidé dans le département inquiète la fédération de chasseurs, en raison de l’impact de leur prolifération sur la faune locale, impliquant des changements de comportement des animaux sauvages.
En novembre dernier, l’OFB, chargée de recenser la population des canis lupus dans le Var, a fait état de cinq meutes supplémentaires en un an, les faisant passer de 15 à 20. L’office estime à 5,6 le nombre d’individus par meute, portant à 112 la population totale de loups dans le département. "Nous considérons que ce nombre est sous-estimé" assure Pierre Pardini.
En effet, le FDC83 suit de près la présence des meutes sur le territoire et estime à 150 le nombre total de canidés dans le Var. Selon elle, le nombre moyen de loups par meute serait de huit et non de 5,6 comme l’affirme l’OFB.
Une réunion s’est tenue hier soir en présence du préfet, de l’OFB, de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) ainsi que de représentants d’agriculteurs et de chasseurs. Les méthodes d’évaluation des populations de loups par l’OFB étaient notamment à l’ordre du jour de cette réunion.
Les derniers chiffres officiels confirment l’expansion de Canis lupus. La prédation reste stable, mais l’année n’est pas terminée. Les éleveurs souhaitent davantage de tirs de prélèvement.
Véronique Georges Publié le 17/11/2021 à 19:10, mis à jour le 17/11/2021 à 20:57
Loup - Photo F. Bt..
L’expansion quantitative et géographique du loup, présentée lors d’une réunion du comité de pilotage lundi, est de plus en plus précise.
À l’issue du dernier comptage réalisé au printemps 2021, le Var compte vingt et une zones de présence permanente (ZPP) de Canis lupus, dont vingt où se trouvent au moins une meute et une au statut incertain. "Le loup continue à coloniser le Var, commente le préfet du Var Evence Richard. On a cinq nouvelles ZPP, deux à l’Est (Siagnole, Tanneron) et trois dans les Maures dont une au nord d’Hyères. C’est le constat".
Carte loups du Var - Source Office national de la biodiversité - mise à jour 8 novembre 2011 - Infographie : Rina Uzan
La question de savoir combien d’individus forment une meute n’est pas tranchée. "Pour certains c’est trois à cinq, pour d’autres dix à douze. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a plus de cent loups dans le département" ajoute le représentant de l’État.
Pour affiner ce chiffrage, l’État s’appuie, au niveau national, sur un réseau de 4.500 personnes formées à repérer des indices. "Mais moins d’un quart d’entre elles participent à ces travaux et, parmi elles, peu de chasseurs et d’éleveurs" précise-t-il.
À partir d’un certain nombre de traces, qu’elles remontent selon des protocoles précis (pièges photos, déjections, poils, urine, sang), et qui sont analysées, et de l’ADN des loups, un modèle mathématique calcule le nombre d’animaux et distingue les meutes et les individus. Officiellement, il y aurait ainsi 624 loups au niveau national, entre une estimation basse (414) et une haute (834).
Les éleveurs varois qui les observent de plus en plus souvent (lire ci-dessous), déplorent les dégâts malgré les chiens et autres dispositifs de protection.
Le nombre d’attaques et de victimes (bêtes tuées et/ou qui ont disparu) est, lui aussi, sujet à question. "La prédation se stabiliserait mais l’année n’est pas terminée, il faut rester prudent", indique Evence Richard, sans donner de chiffre. La répartition de ces attaques en revanche, reste inchangée: les trois quarts ont lieu sur le camp de Canjuers. Le nord-ouest du Var (La Verdière, Ginasservis) et le massif des Maures sont les autres secteurs les plus problématiques.
Pour faire baisser la pression sur les troupeaux, des tirs de prélèvement sont organisés. Depuis le début 2021, huit loups ont été tués par la brigade de l’Office français de la biodiversité, ou les lieutenants de louveterie. "C’est trois fois plus qu’en 2020 où trois loups ont été prélevés, selon Evence Richard. Ce bilan, qui est considéré trop faible par les éleveurs, ne résulte pas d’une volonté de limiter les tirs. Au contraire, on a mobilisé mais le relief varois est compliqué, la végétation ne permet pas une grande visibilité. Pour tuer, il faut l’avoir identifié, cela prend du temps, et s’il est en progression, il passe vite à couvert".
Il annonce cependant que cinq nouveaux louvetiers avec une spécificité loup ont été nommés, près des principales zones de prédation.
Un loup a aussi été détruit volontairement (braconnage par un tir à l’arc), un autre n’est pas comptabilisé car trouvé mort en bordure de l’autoroute A8.
Enfin, pour continuer à contenir la progression des effectifs de Canis lupus, l’État, la Région et le Département vont doubler les équipements de visée nocturnes utilisés pour les tirs autorisés.
Nicolas Perrichon, président de l’association des éleveurs de Canjuers, souhaite la venue du "préfet loup". Photo doc Clément Tiberghien
Nicolas Perrichon préside l’association des éleveurs de Canjuers, qui participe à un plan d’actions pour préserver l’activité pastorale et sylvopastorale sur le territoire du camp militaire en organisant la coopération des éleveurs.
"Le loup a colonisé pratiquement tout le Var, dit-il. On le savait, ça confirme ce qu’on dit depuis des années. La carte est mise à jour, on y voit plus clair". S’il salue "de réelles avancées avec huit loups prélevés depuis le début de l’année", il souligne : "Il faut poursuivre l’effort. On aimerait que le préfet coordonnateur du plan national loup et activités d’élevage vienne nous voir".
Philippe Fabre, éleveur à La Roque-Esclapon, estime que "500 loups au moins sont en région Paca et dans la Drôme" et regrette : "On n’a pas assez de tirs de prélèvement. Il y en a eu huit dans le Var, trente-six dans les Alpes-Maritimes", tout en concédant, "c’est plus facile là-bas, le milieu est plus ouvert, et ils ont plus de louvetiers éleveurs". Il se félicite d’ailleurs que parmi les cinq nouveaux louvetiers varois, trois soient éleveurs, (à Fox-Amphoux, Châteauvieux et La Roque-Esclapon). "On n’est pas contre le loup, rappelle-t-il, mais il est partout maintenant, il faut arriver à le réguler. La brigade loup n’est pas assez présente. Il faudrait qu’elle reste sur un troupeau quand il y a plus de trois attaques consécutives en quinze jours. Il faut une plus grande volonté de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, Ndlr) et du préfet de région".
Il n’était pas présent au Comité de pilotage, mais Alain Benoit, éleveur à Montferrat, juge la situation "catastrophique". "On a eu trois brebis tuées en quatre mois et demi d’alpage. Revenus le 30 octobre, on a déjà eu plusieurs attaques sur Canjuers. Dès que le troupeau est dans des zones boisées, ils attaquent, en plein jour. Avant-hier après-midi, les chiens ont repoussé l’attaque, mais la semaine dernière, j’ai eu une brebis tuée et un chien bien blessé".
[Le chien du berger - Photo A. L.
Les chiens de protection font partie du dispositif mis en œuvre par les éleveurs et nécessaire pour être indemnisé en cas d’attaque. "On en subventionne toujours, les chiens et les croquettes", souligne le préfet du Var, Evence Richard. Soit 140 contrats pour 2,2 millions d’euros dans le département. Deux thématiques les concernant ont été évoquées. La problématique des chiens mordeurs d’abord. Ils peuvent s’attaquer à un randonneur, un vététiste ou toute autre personne s’approchant du troupeau dont ils ont la garde. "Il y a des évaluations, certains sont retirés de la surveillance", précise le préfet. Le deuxième sujet c’est leur efficacité. Le Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée (Cerpam) mène une expérimentation à Canjuers visant à analyser comment les chiens fonctionnent, comment ils interagissent entre eux et avec les loups. Cela grâce à des colliers GPS qui permettent de les suivre. Quelques données ont été présentées, mais il est trop tôt pour avoir une conclusion définitive.
Treize meutes de loups ont été recensées dans le département du Var en 2020. Deux nouvelles zones de présence ont été détectées, dans le massif de la Sainte-Baume et au nord de Brignoles. Ces données ont été dévoilées lors du "comité départemental loup" réuni en préfecture.
Le "comité départemental loup" s'est tenu cette semaine en préfecture du Var pour dresser le bilan de l’année 2020. Autour de la table, éleveurs, élus, agents de l’Office français de la biodiversité et administrations ont fait le même constat : la population des loups augmente dans le département. Treize meutes ont été identifiées en 2020, contre trois en 2017. Si le loup est surtout présent dans le Haut-Var, il a également été détecté en 2020 dans le massif de la Sainte Baume et au nord de Brignoles.
Ces données ne surprennent pas les éleveurs. Nicolas Perrichon, président de l'association des éleveurs de Canjuers, "s'attendait" à une telle hausse : "Le loup avance encore sur notre territoire. Mais pour moi, aujourd'hui, il faut surtout être vigilant sur la taille des meutes. Elles sont de plus en plus grosses et peuvent compter neuf, dix loups. On retrouve notamment ces grosses meutes à Canjuers."
Le camp militaire de Canjuers est le secteur historique de prédation dans le département. Il représente les deux tiers des victimes du loup dans le Var (370 attaques et 1.156 victimes en tout en 2020). Sur les 35.000 hectares du camp, où la végétation est dense, une trentaine d'éleveurs laisse paître leurs troupeaux à l’année. Une expérimentation est donc en cours pour soutenir l'activité et protéger les bêtes.
De gros travaux de débroussaillement vont démarrer au printemps prochain. "À Canjuers, il y a beaucoup de broussailles et de taillis. Le loup peut se fondre facilement dans le paysage" précise Evence Richard, préfet du Var. Ces travaux vont permettre d'améliorer le travail de protection des chiens : ils auront davantage de visibilité et circuleront plus facilement.
Les patous vont aussi être équipés de balises GPS. "Notre objectif est d'analyser le comportement des chiens face aux attaques de loups. On veut comprendre comment ils réagissent de leur place dans la meute de protection ou tout simplement de leur race" précise Alice Bosch, ingénieur pastoraliste du Cerpam (Centre d'études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée). Un premier bilan de cette expérimentation devrait être dressée en 2022.