Réunion du COPIL du 22 octobre 2019, présidée par M. Ange Musso, Vice-Président de Toulon-Provence-Méditerranée., de 9 h 15 à 11 h. dans la salle de la Mairie du Revest.
Compte rendu de Michel Bonjardini, président de l'Association Défense et protection du Faron
A l’invitation de M. Ange Musso, son Président, nous avons participé à la réunion dressant le bilan de l’animation 2016-2019 du COPIL pour le site Natura 2000, la Forêt des Morières, le Mont Caume et le Mont Faron, ainsi que la relance du dispositif arrivé à échéance la 8 septembre 2019.
Par rapport aux séances précédentes nous avons été étonnés par l’assistance clairsemée et par l’absence des maires des communes incluses dans Natura 2000, excepté M. Musso, Maire du Revest.
M. Mathieu Lascève a dressé un bilan du travail accompli : rédaction du DOC UB, bilan des richesses naturelles et biologiques. Les inventaires effectués ont montré la richesse que représentent les ripisylves du Gapeau, du Las, de la Ripelle. Il y a eu création de vasques utiles aux batraciens. Un recensement des chiroptères : 4 espèces cavernicoles qui sont toutes hors périmètre Natura 2000 mais qui chassent sur le site.
Exposé sur les observations de l’aigle de Bonelli qui niche sur les falaises du Mont Caume et chasse jusqu’à Pierrefeu.
Les équipes ont trouvé des lézards ocelés sur le Faron auxquels il faut porter une grande attention car l’espèce a disparu en beaucoup d’endroits.
En revanche et malgré de nombreux échanges sur le terrain et l’aide de la DDTM, il n’a pas été possible d’établir des contrats Natura 2000 : pas de candidats, actions reportées. Sur le secteur des Salins, la lutte est perdue ou presque pour enrayer la prolifération de la tortue de Floride, de l’eucalyptus et de l’ailanthe.
Dans le cadre du confortement des falaises du Faron, Toulon et la Métropole s’engagent pour la protection des chauves souris. La carrière Hourdan est proposée comme espace de compensation et une procédure d’acquisition est lancée par TPM.
Nous faisons remarquer que ces travaux de confortement vont également toucher des populations de merles bleus, de perdrix, et que l’impact sur la flore (présence du genêt de Lobel et du chou de Robert) ne saurait être négligeable. Il est prévu de constituer un comité de pilotage mené par l’ONF et la LPO qui devront proposer un plan de gestion.
Nous rappelons qu’entre 2009 et 2011 nous avions attiré l’attention de la municipalité sur cette carrière abandonnée devenue squat, terrain de rodéos motos… Le maire nous avait répondu que la propriétaire ne désirait pas vendre. Le propriétaire actuel a le choix entre un rachat à l’amiable et l’expropriation.
Est évoquée ensuite la présence sur le Mont Caume d’un papillon spécifique, d’un troupeau de chèvres sauvages, du loup ainsi que d’une meute de chiens errants.
Un point préoccupant pour le COPIL et l’ONF est la détérioration de l’impluvium de la forêt des Morières, important point d’eau. Un contrat de réfection est à déposer avec un suivi de la faune et de la flore.
Nous demandons des éclaircissements sur le projet de parc éolien de la Compagnie du Vent. M. Musso répond que cette compagnie a été rachetée par Engie. M. Lascève ayant mentionné un projet de 7 éoliennes, M.Musso déclare qu’il n’y a pas eu de contact, aucune sollicitation. Nous faisons remarquer que, depuis le premier projet de 18 à 20 éoliennes, ramené à 10 dans une nouvelle version, et maintenant à 7, l’impact sera à peu près identique : défrichement de O,5 ha par appareil, création de 6 km de pistes pour desservir les machines, soit un défrichement de forêt de 15 ha, auquel il faudra ajouter 12 ha supplémentaires pour débroussailler les abords des voies (risque incendie).
Depuis 2016, la situation a changé :
— Le projet de parc naturel régional (PNR) a abouti. Le décret actant la création du PNR de la Ste Baume est paru au Journal officiel du 20 décembre 2017. Il s’étend sur environ 81000 ha et 26 communes.
— Sur le plan législatif, ce projet se trouverait dans le périmètre du PNR où il est écrit noir sur blanc que les éoliennes sont proscrites. D’autre part il semblerait que l’installation d’éoliennes ne soit pas compatible avec le SCOt-Provence-Méditerranée. Enfin le PLU de Solliès Toucas n’est pas compatible avec de telles installations ; or la révision n’est pas à l’ordre du jour.
Notre opposition à ce projet vient du fait que ces éoliennes, quel que soit leur nombre, seraient implantées sur le territoire de l’aigle de Bonelli. Nous rappelons qu’il n’y a dans le Var qu’ un seul couple et qu’il s’agit d’une espèce très en danger. D’autre part, cette forêt abrite toutes les espèces de chiroptères dont certaines sont très rares.
M. Musso redit qu’il n’y a aucun projet. Donc le COPIL n’a pas à prendre position sur ce qui n’existe pas… Peut-être la Métropole a-t-elle eu une approche mais Natura 2OOO n’a pas à interdire mais à réfléchir. Il faut être persuadé que l’Etat est très vigilant et lui-même peut témoigner, en tant que maire, de discussions très serrées avec la DREAL. « Si un projet est présenté, nous n’attendrons pas le COPIL et je vous réunirai » affirme-il. Mais il faut faire confiance aux services de l’Etat et à l’ONF. Il signale qu’une personne en Préfecture va coordonner les actions de gestion, la gouvernance et les aspects financiers.
Enfin, il faut initier la suite du dispositif par deux élections au COPIL. Il présente la candidature de la Métropole et la sienne en tant que Président de l’instance, votées à l’unanimité.
Il remercie l’assistance et revient une dernière fois sur le projet d’éoliennes pour marteler qu’il n’y a pas de projet et que donc, le COPIL n’a pas à se prononcer.