Le mercure devrait friser les 40°C cette semaine. Contraintes par la minéralisation, la circulation et les activités industrielles, les villes suffoquent. Des solutions existent pourtant pour les rafraîchir.
Publié le Mardi 12 Juillet 2022 par Marion d'Allard
Pour la deuxième fois en moins d’un mois, le mercure s’affole. Une nouvelle vague de chaleur touche actuellement l’Hexagone avec des températures record attendues cette semaine. Particulièrement touchées, la plaine toulousaine et la vallée du Rhône devraient atteindre les 38 °C à l’ombre.
New York, octobre 2010. Un collectif a repeint en blanc les toits d’un quartier entier. La température moyenne à l’intérieur des immeubles est passée de 46 °C à 26 °C. © France Roberts/Photo12/Alamy
Et tout laisse à penser que la canicule s’installe durablement avec la « remontée progressive sur le pays d’air très chaud en provenance du Maroc et d’Espagne », détaille Météo France. Il faut s’attendre à ce que « des vagues de chaleur semblables à celles observées cette année deviennent plus fréquentes et plus sévères dans les années à venir », note, pour sa part, Carlo Buontempo, directeur du service changement climatique de Copernicus (service européen sur le changement climatique).
Dans un tel contexte, l’adaptation est vitale, singulièrement en ville où les îlots de chaleur urbains (ICU) rendent les citadins particulièrement vulnérables aux hausses de températures. Lors de la canicule de 2003, si la surmortalité dans les campagnes avait atteint 40 %, elle s’était établie à 141 % à Paris.
Espaces publics bétonnés, rejets d’air chaud causés par les activités urbaines (chauffage, transports, éclairage public, climatisation, activités industrielles, circulation routière), limitation de la circulation des vents, captation de la chaleur par les bâtiments… les villes sont des fournaises quand le mercure s’emballe. En 2003, les températures relevées à Paris étaient de 10 °C supérieures à celles enregistrées dans les campagnes ou les zones forestières.
Pour lutter contre ce phénomène, urbanistes et architectes pensent la ville de demain nécessairement plus fraîche. Mais alors que l’Agence internationale de l’énergie table sur une multiplication par trois de l’usage de la climatisation en Europe d’ici à 2050, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a publié, en mai 2021, une synthèse des solutions durables qui existent pour rafraîchir nos villes.
De la végétalisation (création de parcs et de prairies urbains, plantations d’arbres, verdissement des façades et des toits) à l’accès à l’eau (plans d’eau, fontaines) en passant par la réduction du trafic routier ou la mise en place de structures d’ombrage, de multiples solutions de court terme sont désormais promues pour contrer l’effet des ICU.
Elles sont parfois d’une simplicité confondante. À New York, le collectif White Roof Project a tenté l’expérience de repeindre en blanc les toits d’un quartier entier. Résultat saisissant. En augmentant l’albédo du bâti (la capacité de réflexion des rayons solaires des toitures), la température moyenne à l’intérieur des immeubles est passée de 46 °C à 26 °C quand la température extérieure frôlait les 32 °C. Aux États-Unis, comme ailleurs, le mouvement prend de l’ampleur.
À Caen, une partie du viaduc de Calix a été repeinte en blanc pour éviter les effets de la chaleur sur la structure de l’ouvrage d’art. Comme quoi, la lutte contre les fortes chaleurs est parfois à portée de pinceau.
L'entreprise bretonne "Cool Roof" propose de repeindre les toits en blanc pour réduire la chaleur et faire des économies d'énergie. Elle est d'ailleurs présente à la COP25, qui se termine ce jeudi 12 décembre, pour présenter son projet innovant.
Virginie Garin édité par Camille Descroix publié le 12/12/2019 à 08:50
Drôle d'idée de Bretons. Une entreprise, originaire de Bretagne, propose de repeindre la planète en blanc, du moins les toits. Ils sont à la COP25 à Madrid qui doit se terminer ce jeudi 12 décembre et présentent leur solution pour lutter contre la chaleur.
Ils ont déjà repeint plusieurs toits en France dont le hall 2 de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, des grandes surfaces, des Ehpad et une école à Paris. Dans celle-ci, il y a 2 salles de classe, une peinte en blanc et l'autre en noire. Et la différence de température au moins de juin était de 7 degrés en moins grâce au blanc. Même chose dans un supermarché de Quimper : après avoir repeint le toit, les dépenses d'énergie pour la climatisation ont baissé de 30 %.
Cette entreprise bretonne, Cool Roof, a donc mis au point une peinture plutôt écologique, à l'eau avec des coquilles d’huîtres broyées, un liant à base d'algues qui renvoient 95 % des rayons du soleil.
Une solution pour lutter contre le réchauffement climatique ?
Dans l'un des derniers rapports du GIEC, cela fait d'ailleurs partie des solutions envisagées. La ville de New-York a déjà repeint 500.000 m2 de toit. Et si les grecs ou dans certains pays d’Afrique, les maisons sont blanches depuis toujours, ce n'est pas pour rien. Le blanc renvoie 95 % du rayonnement solaire.
Et tout cela va dans le sens des mesures annoncées par Emmanuel Macron sur le climat. Le président a créé, au dernier G7 de Biarritz, la cool coalition. Une alliance mondiale du froid pour fédérer toutes les entreprises qui trouvent des solutions pour rafraîchir sans trop polluer.
Et cette entreprise a un chantier dans la banlieue de Dakar au Sénégal : elle est en train de repeindre tout un quartier. La peinture coûte 20 euros le m2. Avec les économies générées, si votre logement à la climatisation, il faudra 5 à 6 ans pour amortir le coût.