Show/hide menu Revest actualités
  • Daily
  • Mots-clefs
  • Carnets
  • Forum
  • Images
  • Lignées
  • Cartes postales
  • Search
  • Display options
    • Links per page:
    • 20 links
    • 50 links
    • 100 links
  • RSS Feed
  • Login
18 results tagged incendies  x

 Link list

Critiqué pour sa gestion des Canadair, le gouvernement achète six grands pistolets à eau - GORAFI !
Thu 21 Jul - 13:20

Face aux nombreuses critiques qui s’élèvent de toutes parts, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que le gouvernement s’apprêtait à acheter six grands pistolets à eau pour venir en aide aux Canadair.

Publié le 21 Jul 2022 par La Rédaction du Gorafi !

La polémique ne cessait de s’amplifier depuis plusieurs jours. En raison d’une flotte vieillissante faisant donc l’objet d’une maintenance importante qui immobilise constamment une partie des bombardiers d’eau, la France manquait de Canadair pour faire face aux feux dévastateurs et devait même faire appel à la solidarité européenne pour que lui soient fournis deux avions grecs et deux autres italiens. Mais pour pallier toute difficulté future, le gouvernement s’est montré réactif et a annoncé, par la voix de Gérald Darmanin, l’achat imminent de six grands pistolets à eau. Et pas n’importe lesquels puisque le ministre de l’Intérieur a précisé fièrement qu’ils étaient capables de stocker jusqu’à deux litres d’eau chacun. De quoi faire taire les détracteurs.

Une batterie de mesures

Si cette annonce tonitruante a déjà retourné l’opinion publique, le gouvernement ne compte toutefois pas s’arrêter là. Bien conscient que ces feux de forêt s’inscrivent dans une perspective plus large de réchauffement climatique, il cherche à anticiper les futures catastrophes et à « agir en amont ». C’est pourquoi le gouvernement s’engage à débloquer une enveloppe de près de 3 milliards d’euros pour « lutter contre la chaleur et le vent ». La chaleur en bétonnant 50 à 60% des forêts et le vent en installant une centaine de barres d’immeubles pour freiner son action de 30 à 40% et éviter qu’il s’engouffre à grande vitesse entre les arbres. Enfin, il promet « plus de considération » pour les pompiers qui seront applaudis une fois par mois dès la rentrée.

Gorafi! Incendies
https://www.legorafi.fr/2022/07/21/critique-pour-sa-gestion-des-canadair-le-gouvernement-achete-six-grands-pistolets-a-eau/
Un feu de broussailles éclate sur les hauteurs de Toulon - Var-Matin
Thu 9 Jun - 17:40

Les sapeurs-pompiers du Var ont engagé un dispositif conséquent pour maîtriser un départ de feu dans un espace naturel du côté du baou de Quatre Oures, l’un des monts toulonnais situé à l’ouest de la ville-préfecture.

Publié le 09/06/2022 à 17:07

Selon le service départemental d’incendie et de secours, deux groupes d’attaque ont été mobilisés, soit huit engins de lutte feux de forêts, un poste de commandement, un chef de groupe et un chef de colonne (trente-sept sapeurs-pompiers au total).

Ces deux derniers jours, l’accès aux massifs forestiers du Var a été interdit par arrêté préfectoral à cause d’un risque d’incendie aggravé par un mistral fort et la sécheresse.

Baou incendies
http://about://reader?url=https%3A%2F%2Fwww.varmatin.com%2Ffaits-divers%2Fun-feu-de-broussailles-eclate-sur-les-hauteurs-de-toulon-773017
Réglementation de la chasse et la pêche suite au feu de Gonfaron - L'Etat dans le Var - Préfecture de Toulon (83)
Mon 13 Sep - 12:24

Le préfet du Var a signé deux arrêtés concernant les activités de chasse et de pêche dans les zones touchées par le feu de Gonfaron .

Les feux de forêt survenus entre les 16 et 26 août derniers ont détruits environ 7 100 h dont une grande partie de la réserve naturelle nationale de la plaine des Maures.

Afin de favoriser un retour à un état de conservation favorable des espèces et milieux et le repeuplement par le petit gibier des zones incendiées, le préfet du Var a signé deux arrêtés comportant un certain nombre de mesures, notamment en ce qui concerne les activités de chasse et de pêche :

• Dans le périmètre de la réserve naturelle nationale de la plaine des Maures :

Les activités de chasse et de pêche sont interdites. Cette disposition ne concerne pas la chasse du sanglier qui pourra être pratiquée à l’affût uniquement sur les parcelles de vignes cultivées afin de prévenir les dégâts aux cultures, et ce jusqu’au 30 septembre 2021. Les opérations de régulation des populations de sangliers seront proposées par la fédération des chasseurs et validées par le préfet, l’Office français de la biodiversité ainsi que par le gestionnaire de la réserve naturelle nationale.

AP du 10-09-2021 réglementant l’accès à la réserve nationale de la Plaine des Maures -format pdf - 1.1 Mo - 10/09/2021

• Dans les zones incendiées à l’extérieur de la réserve naturelle nationale de la plaine des Maures :

Toute action de chasse est interdite pendant une durée d’un an à compter de l’ouverture générale de la saison de chasse 2021-2022, à l’exception de :

  • la chasse en battue du sanglier ;
  • à l’occasion des battues aux sangliers, la chasse du chevreuil dans le cadre du plan de chasse pour la campagne 2021-2022. Ce plan pourrait être revu à la baisse par la fédération des chasseurs en fonction des populations dénombrées.

AP du 10-09-2021 réglementant la chasse dans certaines zones incendiées du département du Var - format pdf - 1.4 Mo - 10/09/2021

chasse incendies Maures
http://www.var.gouv.fr/reglementation-de-la-chasse-et-la-peche-suite-au-a10148.html
Incendies dans les Maures: comment faire face à la diagonale du feu? - Var-Matin
Mon 30 Aug - 13:05

Publié le 28 août 2021 à 11h00 Par Virginie Rabisse
L’incendie qui s’est déclenché le 16 août a emprunté le même chemin que celui, meurtrier, de 2003, ainsi que celui de 1979. Un couloir de feu bien connu qui interroge : au-delà de la lutte héroïque des pompiers, des aménagements sont-ils possibles, un peu à la manière des travaux menés pour faire face aux inondations ? Des systèmes de pare-feu peuvent-ils être efficaces ? Certaines plantes peuvent-elles tenir ce rôle ?

La stèle à la mémoire des trois pompiers morts en 2003 entourée de végétation calcinée par les flammes de l’incendie de Gonfaron. C’est l’une des images fortes du feu qui a parcouru le massif des Maures, dans le Var, du lundi 16 août au lundi suivant. Pendant une semaine, il a ravagé 7.100 hectares de végétation, endommagé ou détruit une trentaine de maisons. Il a emporté la vie d’un homme et d’une femme et fait près de trente blessés légers.

Alors que l’incendie a été annoncé comme "maîtrisé" par les pompiers ce lundi 23 août, puis officiellement éteint jeudi 26 août à midi, son parcours témoigne de l’existence d’un couloir de feu récurrent. 
Pierre Schaller est expert sapeur-pompier volontaire pour le Sdis13. Il a connu les feux de 1979, de 1989 dans les Maures et a commandé les opérations de secours sur deux incendies d’août 2003. Il confirme que "le massif des Maures et le feu, c’est une très vieille histoire… pas d’amour". "De tout temps, ajoute-t-il, il a été parcouru par de très grands feux et certains endroits ont, en effet, été parcourus plusieurs fois."
Or, si le massif des Maures a une "typicité géologique" qui lui confère une très bonne résilience, celle-ci nécessite qu’"on laisse la végétation tranquille une bonne trentaine d’années".

Bruno Teissier du Cros est expert pour le Var et les Alpes-Maritimes de l’agence DFCI de l’Office national des forêts. Il explique que "si on continue à avoir des feux tous les dix ou quinze ans au même endroit, à un moment, plus rien ne poussera. Ce sera le début de la désertification et on se retrouvera avec des végétations comme celle du Maroc ou de Tunisie".

Évidemment, la problématique des feux à répétition est avant tout d’ordre humain.

Habiter en forêt, c’est comme habiter à côté d’un volcan, qui se réveillerait tous les quinze ans." Bruno Teissier du Cros, expert DFCI de l’ONF.

"Il faut admettre qu’un grand massif forestier accidenté comme le massif des Maures, climatiquement situé en rive nord de la Méditerranée, est vulnérable", assène ainsi l’ancien lieutenant-colonel des pompiers.
Un constat qui interroge. Si on sait que l’incendie finira par se produire et si on connaît le chemin qu’il emprunte, ne peut-on pas mettre en place des ouvrages destinés à le contenir ? "Je ne dis pas qu’on ne peut rien faire, reprend Pierre Schaller, mais promettre qu’il existe des solutions pour protéger le massif des Maures de façon définitive serait tout à fait farfelu."

En fait, explique Bruno Teissier du Cros, des dispositifs existent déjà. Ils concernent, complète Éric Rigolot, directeur de l’unité de recherche Écologie des forêts méditerranéennes de l’Inrae, "les trois phases du feu : l’éclosion, la propagation et l’arrivée du feu sur des enjeux, tels que les biens et les personnes". Chacune de ces phases, précise le chercheur, correspond à des "protections différenciées".

Conditions et incendie hors norme

Ces protections, conjuguées au travail des pompiers, ont permis de limiter les dégâts, assurent nos experts. "Bien sûr, reconnaît Pierre Schaller, le bilan est très lourd, mais dans les conditions dans lesquelles s’est déroulé le feu du 16 août, il aurait pu être bien pire." Le spécialiste décrit une journée à 35° de température, plus 35 nœuds de vent et une hygrométrie inférieure à 20%. "L’ensemble précédé de trois jours de canicule."
C’est comme si on avait donné un grand coup de sèche-cheveux sur la nature." Pierre Schaller, expert sapeur-pompier volontaire du Sdis 13.

"Un incendie comme celui-là, décrit à son tour Bruno Teissier du Cros, sa puissance est colossale : quatre cents mètres de front de flamme, c’est l’équivalent de la centrale nucléaire de Tricastin !" Les pompiers qui ont lutté sur le feu de Gonfaron ont aussi évoqué des sautes de feu allant jusqu’à 800 mètres.

Un tel incendie aurait ainsi pu poursuivre sa route jusqu'à la presqu'île de Saint-Tropez.
"Il y avait encore plusieurs milliers d'hectares de forêt à brûler, note Éric Rigolot, et surtout beaucoup de maisons et de gens." S’ils n’ont finalement pas été touchés, c’est, affirme le spécialiste, "grâce à l’action offensive très efficace et héroïque des pompiers sur la Nationale 98" et "qui utilisent les aménagements préexistants", ajoute Pierre Schaller. 
Heureusement, souligne Pierre Schaller, "tous les feux des Maures ne ressemblent pas à celui de Gonfaron" et les aménagements mis en œuvre sont efficaces – "pas magiques !" – contre les feux plus ordinaires.

Le débroussaillement, fer de lance des pompiers

Le débroussaillement, c’est la principale stratégie française en termes de protection contre les incendies et qui permet avant tout de sauver les biens et les personnes. "Une méthode à laquelle on travaille depuis une quarantaine d’années", indique Bruno Teissier du Cros de l’ONF. Elle repose en grande partie sur les obligations légales de débroussaillement : "Cinquante mètres autour des maisons et parfois cent mètres dans les zones qui ont un plan de prévention risque incendie de forêt, détaille l’expert. Quand un feu passe sur ces secteurs-là, si le débroussaillement a été fait, une maison a neuf chances sur dix d’être sauvée."

Ce que dit la loi sur les obligations légales de débroussaillement

Le débroussaillement est défini par l’article L.131-10 du code forestier. Il s’agit des "opérations de réduction des combustibles végétaux de toute nature dans le but de diminuer l’intensité et de limiter la propagation des incendies". 

L'obligation de débroussaillage s'applique aux propriétaires de terrains situés à moins de deux cents mètres des bois et forêts. Elle doit être réalisée cinquante mètres autour des habitations et sur une profondeur de dix mètres le long des routes, sentiers, chemins privatifs d’accès à la propriété. 

Si vous êtes dans ce cas et que vous ne vous acquittez pas de ce devoir, vous pourrez être mis en demeure par votre commune de le faire. Vous pourriez aussi faire l’objet d'une astreinte de 100 € maximum par jour de retard et être sanctionné par une amende administrative pouvant aller jusqu'à 30 € par m² non débroussaillé. Vous risquez aussi une amende pénale pouvant aller jusqu'à  750 € (1.500 € dans un lotissement).

Ces sanctions peuvent être plus lourdes s’il s’avère que le défaut de débroussaillement de votre propriété a permis la propagation d’un incendie ayant détruit des biens. Dans ce cas, vous pouvez être condamné à une peine allant jusqu'à un an d'emprisonnement et 15.000 €. 

Notez que si un terrain voisin se trouve dans votre périmètre de débroussaillement, vous devez vous en charger, en demandant au préalable au propriétaire le droit d’y pénétrer sur son terrain. S'il vous refuse l'accès à sa propriété, les opérations de débroussaillage sont alors à sa charge. 

Par ailleurs, lorsque vous vous acquittez de votre obligation de débroussaillement, elle peut donner lieu à un crédit d'impôt, si le chantier a été réalisé par une personne employée expressément. 
Retrouvez ici toutes les informations nécessaires pour un débroussaillement efficace.
Mais le débroussaillement ne concerne évidemment pas que les particuliers. La lutte contre les feux de forêt s’appuie aussi sur les Pidaf. Pour Plan intercommunal d'aménagement de la forêt. "L’idée, explique Bruno Teissier du Cros, c’est de fabriquer des ouvrages DFCI." C’est-à-dire des pistes qui parcourent les zones à risques, complétées par des bandes débroussaillées pouvant aller jusqu’à cent mètres de large. À l’instar de cette importante voie de communication au niveau du CD25, entre Le Muy et Sainte-Maxime qui fait l’objet d’un débroussaillement de 50 m de part et d’autre.
"On ne parle pas de coupe-feu, précise Pierre Schaller, mais ce sont des bandes sur lesquelles les pompiers s’appuient pour travailler avec moins de difficulté." Elles sont accompagnées, complète Éric Rigolot, de points d’eau et d’une signalétique permettant aux soldats du feu de s’y retrouver sur le terrain. "C’est un ensemble très complet qui forme des infrastructures quadrillant la forêt." "Dans le secteur des Maures, il y en a partout", corrobore l’expert de l’ONF.

Ces ouvrages doivent être latéraux aux déplacements du vent et donc parallèle au chemin le plus probable du feu, "de manière à pouvoir l’attaquer sur les côtés et le pincer", ajoute-t-il. Et d'illustrer : "Le feu de Gonfaron est de forme oblongue. Or un feu naturel, quand il n’est pas contenu, est conique : il s’évase au fur et à mesure." 
La preuve donc que les ouvrages ont joué un rôle permettant aux pompiers d'œuvrer le plus efficacement possible dans des conditions difficiles. "Les retours d’expérience des feux de 2003 ont montré que ces coupures de combustible latérales permettent d’éviter que l’incendie s’étende en surface par un effet de jalonnement", renchérit le directeur d’unité de recherche de l’Inrae. On parvient ainsi à contenir la puissance du feu.

Broyage mécanique, pâturage de troupeau et brûlage dirigé

Ces coupures de combustible permises par le débroussaillement peuvent être réalisées de diverses façons. Broyage mécanique, pâturage de troupeaux, comme c’est par exemple le cas dans l’est-Var sur une importante zone séparant Saint-Raphaël et Fréjus de l’Estérel, ou encore brûlage dirigé des sous-bois en hiver.
"Le brûlage dirigé, c’est l’utilisation du petit feu d’hiver, une technique ancestrale dans le massif des Maures : on le pratiquait déjà au XIXe siècle pour protéger les pinèdes", rappelle Éric Rigolot. Il a l’avantage de permettre de travailler dans des zones très pentues ou rocailleuses, là où les machines ne vont pas. 

Dans le massif des Maures, le Sivom du pays des Maures et du Golfe de Saint-Tropez a pratiqué ce type de débroussaillement pas plus tard que l’hiver dernier, y compris dans des zones parcourues par le feu de Gonfaron, indique le chercheur de l’Inrae. 
Les pinèdes qui ont été traitées ont survécu." Éric Rigolot, directeur de l’unité de recherche Écologie des forêts méditerranéennes de l’Inrae
De son côté, Bruno Teissier du Cros souligne que cette méthode n’a pas forcément bonne presse. "C’est difficile de faire accepter, même en hiver, que la forêt brûle. Et puis, cette technique crée de la fumée. Or, la pollution de l’air est rédhibitoire vis-à-vis de ce que pourraient respirer les locaux."
De toute façon, remarque Éric Rigolot, "selon les lieux, on peut choisir une méthode ou une autre. On peut même les combiner pour aboutir à un débroussaillement efficace et durable".

L’entretien des pistes DFCI, combien ça coûte ?

Chaque année, l’entretien des pistes DFCI (pour Défense des forêts contre les incendies) concerne en moyenne 100 à 150 km. Ceci sur l’ensemble des quelque 2.500 km de linéaires que compte le département du Var.
Aux abords de ces pistes, 2.150 hectares sont débroussaillés tous les ans.
Des travaux qui représentent un coût annuel d’environ 4,5 millions d’euros, financés par les collectivités territoriales, l’État (via le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation), le Département du Var, la Région Provence - Alpes - Côte d’Azur et l'Europe, au travers des crédits du Fonds européen agricole pour le développement rural.

Des coupures de combustibles naturelles ou agricoles

Pour cela, on peut aussi compter sur des coupures de combustibles naturelles – comme les lacs – ou agricoles. "Les vignes, les oliveraies, les champs d’arbres fruitiers… ce sont des zones sur lesquelles on aime bien s’appuyer", énumère Pierre Schaller. D’ailleurs, ces secteurs sont pris en compte dans les Pidaf. 
"Prenez le feu de Bormes-les-Mimosas, en 2017, rappelle Bruno Teissier du Cros. Juste après, on a fait en sorte de vendre ou d’échanger du terrain qui appartenait à l’État avec des particuliers de manière à ce qu’ils positionnent des terrains agricoles, qui sont d’excellents moyens pour accompagner les autres ouvrages de lutte."

"On peut encourager ces pratiques agricoles, acquiesce Éric Rigolot, qui ont parfois été abandonnées." Il est même convaincu que "lorsqu’on fera l’analyse de ce feu, on trouvera des maisons qui ont été protégées par des vignes".
Au-delà des zones agricoles, il existe aussi des expérimentations. En Corse par exemple, on teste une espèce de trèfles qui permettrait de conserver une certaine humidité au sol, le rendant moins combustible. "J’avais travaillé sur des ouvrages des Maures dans les années 1990 avec les camarades de l’ONF et de la Direction de l’agriculture et de la forêt", se souvient l’ancien lieutenant-colonel des pompiers. Avant d’ajouter, pas très convaincu : "On faisait des pare-feu avec cette sorte de trèfles..."

Quoi qu’il en soit, note Bruno Teissier du Cros, tout mis bout à bout, "on finit par avoir quelque chose d’efficace". Éric Rigolot confirme : "Avec cette mosaïque de zones combustibles, non combustibles, on peut rendre un territoire plus résilient au feu."
Mais Pierre Schaller garde les pieds sur terre : "Même s’il y a des essences moins vulnérables, je suis désolé de vous dire qu’il n’y en a pas qui soit incombustible."

En effet, s’il reconnaît que "des feux plus petits ont pu être canalisés et orientés grâce à ça", le spécialiste souligne que dans les conditions du lundi 16 août, "ces ouvrages n'excluent pas que le feu progresse par bonds, les rendant inopérants". 

Agir sur l’éclosion du feu

Pour Éric Rigolot de l’Inrae, il est donc nécessaire de travailler plus en amont, précisément sur la première phase du feu, celle de l’éclosion. Parce que, dit-il, "dans des conditions extrêmes comme celles de l’incendie du 16 août, après c’est trop tard". Il considère en effet que "sur le feu de Gonfaron, il y a une vraie problématique liée à l’éclosion du feu". Il va plus loin : "C’est la faille de tout le système, qui pourtant a été très efficace dès les interventions initiales. Ce qui a été fait et bien fait, avec beaucoup de moyens terrestres, des renforts aériens en pré-alerte, parce que le risque était annoncé comme très sévère. Dans ces conditions, c’est l’éclosion qu’il faut absolument éviter car les conséquences sont trop lourdes", regrette-t-il.
Pour le scientifique, il est anormal qu’un feu puisse partir d’une aire d’autoroute. 
C’est à ce niveau-là que des failles doivent être corrigées." Éric Rigolot.
Fermer les aires de repos en zone à risque, lorsque celui-ci est élevé pourrait-être une solution ? Il arrive déjà que ce soit le cas, indique Bruno Teissier du Cros, l’expert de l’ONF. En l’occurrence, dit-il, s’il n’en a rien été pour l’aire des Sigues, point de départ du feu de Gonfaron, c’est "peut-être parce que ce jour-là, le risque était sévère, pas extrême". 
Sur ce point, "il y aura sûrement une analyse avec les gestionnaires de l’autoroute", croit-il, soulignant par ailleurs, qu’"Escota fait le travail de débroussaillement autour de ses voiries, selon un plan d’aménagement". 

Mais au-delà du débroussaillement de ces aires de repos, qui doit dépasser la limite de la clôture, Éric Rigolot préconise "un glacis périmétral". Autrement dit, une zone non combustible sur tout le pourtour d’une aire d’autoroute, de sorte qu’un mégot qui serait jeté à terre accidentellement ne puisse donner lieu à l’éclosion d’un feu.

Pourquoi pas même, envisage le chercheur, édifier une barrière physique qui ceinturerait l’aire de repos. "Quand on est sur un point chaud bien identifié, avec surfréquentation pendant la période estivale, on peut se permettre de réaliser un équipement durable, comme on l’a fait par le passé autour des décharges à ciel ouvert, responsables d’éclosions d’incendies."  Il voit d’ici "un muret en pierres sèches : ça peut être joli sur une aire de repos et être efficace pour empêcher un feu courant au sol de passer de l’autre côté. Ça coûte un peu plus cher, c’est tout…". Et de marteler : "Mais pas autant que les conséquences de cet incendie.

Un mur expérimental

D’ailleurs, la création d’un mur de protection dans les Maures, dans un couloir où passe toujours le feu, pourrait-elle être efficiente ? "En pleine forêt, estime Éric Rigolot, c’est utopique tant ça coûterait cher. Et puis, ça empêcherait la circulation des forces de lutte contre l’incendie, qui ont besoin de beaucoup de souplesse pour travailler."
De toute façon, assène Pierre Schaller, "même un mur de dix mètres de haut ne serait pas suffisant pour empêcher le passage du feu, en raison de ses sautes". Bruno Teissier du Cros est d’accord et note qu’"une flamme peut mesurer trois fois un arbre". Or, un arbre du pourtour méditerranéen mesure en moyenne quinze mètres. "Donc vous imaginez un mur de quarante-cinq partout ?" 
Sans compter, renchérit le pompier expert, qu’au-delà de la hauteur, il y a la question de la longueur : "Le feu de Gonfaron a parcouru 25 km: on ne peut pas faire quelque chose d’aussi long!"
Bruno Teissier du Cros se souvient toutefois que parmi les méthodes alternatives qui ont été testées dans les années 1980, un mur avait été installé entre le col de Babaou (La Londe) et le col de Gratteloup (Bormes). "On sait maintenant que ce genre d’installation ne fonctionne absolument pas", clôt-il la question, avant d’enfoncer le clou : "Ce qui est efficace, c’est le débroussaillement, les coupures de combustible, naturelles et agricoles."
"Il faut poursuivre les efforts d’équipement des massifs forestiers en zones débroussaillées, insiste le lieutenant-colonel Schaller, en zone d’appui, en point d’eau et en voie de communication." 
Parce que, rappelle-t-il, "aucun feu n’est perdu d’avance". 

Et aussi : piscine, satellite, retardant…

Si certaines idées supposées permettre de contenir les incendies de forêt sont plutôt saugrenues, d’autres ont en revanche démontré leur efficacité.

C’est le cas de la piscine comme système d’autodéfense de sa maison lorsque l’on habite dans une zone où le risque d’incendie est élevé. Ça ne tombe pas sous le sens pour tout le monde. Pourtant, l’expert pompier volontaire du Sdis13 Pierre Schaller rappelle que "chez certains, une piscine peut contenir l’équivalent d’eau de dix Canadair". 
Avoir dix Canadair dans son jardin et ne pas s’en servir pour protéger sa maison, c’est dommage." Pierre Schaller.
Pour ça, détaille Bruno Teissier du Cros de l’ONF, "un groupe électropompe autonome, donc sans besoin d’électricité" fait parfaitement l’affaire. "On ne parle pas d’arrêter le feu, mais on a des exemples de gens qui ont sauvé leur maison parce qu’ils avaient prévu de quoi la protéger."

"Le message important et qui fait son chemin, reprend le pompier, c’est que si vous avez la chance d'habiter dans un endroit aussi privilégié que le massif des Maures, investissez dans ces systèmes d’autodéfense."

Le retardant, c’est ce produit chimique destiné à freiner la propagation des incendies en inhibant la distillation de la cellulose, évitant ainsi la production de gaz combustible. En répandre de façon préventive sur zone située en plein couloir de feu, comme le massif des Maures, pourrait passer pour une solution. En réalité, il n’en est rien, affirme Pierre Schaller. "Pour que les avions en répandent avant, il faudrait être sûr du moment et de l’endroit précis où va passer le feu, car l’action du retardant n’est pas éternelle : il est lessivé par les pluies, dispersé par le vent." Inutile. Et coûteux : en effet, le retardant est une substance onéreuse. Les pompiers préfèrent donc l’utiliser en cours de lutte contre l’incendie, en en mettant sur le passage du feu. Plus tôt, ajoute l’expert du Sdis 13, le retardant pourrait être "enjambé" par les sautes de feu.

Une solution d’avenir pourrait toutefois venir du ciel, via des satellites et leurs images. En effet, la lutte contre les incendies démarre au moment où on les repère. Des images satellites pourraient largement contribuer à voir les sinistres apparaître et à donner l’alerte rapidement. C’est en tout cas l’avis de Bruno Teissier du Cros. "Aujourd’hui, ce sont les vigies qui identifient les feux. C’est d’ailleurs l’une d’elles qui a signalé le feu de Gonfaron et c’est grâce à elles que la très grande majorité des feux sont éteints rapidement." 

Les pompiers s’appuient aussi sur un système de vingt-trois caméras de "levée de doute", dont les images en direct permettent non seulement de repérer le feu, mais éventuellement de le caractériser.
Ces caméras peuvent donner l’alerte automatiquement, mais dans le Var, cette technologie n’est pas utilisée : les trop nombreuses entrées maritimes la rendent inopérante, voire engendrent de fausses alertes.

incendies Maures
https://www.varmatin.com/environnement/incendies-dans-les-maures-comment-faire-face-a-la-diagonale-du-feu-710470
Incendie dans la Plaine des Maures : agir avec nous ! - CEN Paca
Tue 24 Aug - 18:06

La biodiversité, nos équipes et tous les passionnés de nature vivent un drame depuis le 16 août 2021. Un terrible incendie a ravagé 7 000 ha de forêt méditerranéenne dans la Plaine des Maures (Var), bastion de la Tortue d'Hermann et site d'accueil pour de nombreuses espèces rares.

Les équipes du Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont largement mobilisées depuis le début de l’incendie aux côtés de nos partenaires de la Réserve naturelle nationale de la Plaine des Maures, de la SOPTOM et de l’Association S’PECE dans des opérations de sauvetage de Tortue d’Hermann. Cela dans le strict respect des mesures de sécurité et d’intervention encadrées par le Service départemental d’incendie et de secours du Var et les Comités communaux feux de forêts, car la circulation sur les zones incendiées reste interdite. Merci à tous ceux qui souhaiteraient s’impliquer davantage à ce stade mais les contraintes de sécurité ne le permettent pas encore.

Bilan d’une semaine de prospection (du 17 au 23 août 2021)

  • 217 Tortues d’Hermann trouvées dont 129 vivantes (60 %)
  • 7 Tortues d’Hermann étaient équipées d’un émetteur radio et 4 nouvelles Tortues ont été équipées
  • 15 Tortues d’Hermann blessées transportées au Village des Tortues de Carnoules
  • 7 Cistudes d’Europe dont 1 vivante
  • D’autres espèces ont été trouvées (vivantes ou mortes) : Couleuvre de Montpellier, Lézard vert, Lézard ocellé, passereaux, sanglier, lièvres, crapaud, mantes religieuses, libellules, Seps strié…

Les Tortues vivantes sont réhydratées dans une bassine d’eau, puis remise à l’endroit où elles ont été découvertes. C’est grâce à ces Tortues que les populations sauvages se reconstitueront. Elles sont en effet capables de jeûner jusqu’à la repousse des premières herbacées. Seules les Tortues blessées sont transférées au Village des Tortues de Carnoules où elles sont soignées.

Je découvre une tortue : que faire ?

Réhydratation d’une Tortue d’Hermann – Incendie Plaine des Maures © Magalie Aferiat – CEN PACA

– D’une manière générale : ne pas déplacer ni prélever les Tortues d’Hermann, ne pas les nourrir car elles sont habituées à vivre des semaines sans boire ni manger (estive, hibernation) et elles sont adaptées à vivre de telles conditions depuis des millions d’années. Ce sont les Tortues d’Hermann qui ont survécu à cet incendie qui vont permettre à la population de se régénérer sur plusieurs années.

– Si une tortue non blessée est découverte, ne pas la déplacer mais il suffit de l’hydrater en la faisant tremper dans une bassine avec 4-5 cm d’eau pendant 10 mn au calme et à l’ombre et de la remettre dans le milieu naturel, même incendié, à l’endroit exact de la découverte.

– Si une tortue est découverte vivante et blessée : brûlures apparentes sur les parties molles, et/ou brûlure suffisamment conséquente de la carapace pour lever une écaille (os visible), il est demandé de prendre la localisation exacte de la tortue avant de la déplacer et de l’emmener au Centre de soin de la faune sauvage de la SOPTOM situé au Village des tortues à CARNOULES. Il est possible de contacter le Directeur de la SOPTOM, Sébastien CARON contact@soptom.org, ou bien le Village des Tortues au 04 89 29 14 10. Dans les autres cas, la laisser sur place.

– Si une tortue morte est découverte : ne pas la toucher, la laisser sur place mais prendre une photo et la localisation exacte et la transmettre à contact@soptom.org

– Très important : ne pas relâcher de tortues de particulier dans les milieux naturels, notamment dû au risque de transmission de maladie ou de pollution génétique des populations sauvages reliques. C’est d’ailleurs un délit punissable de 3 ans de prison et 150 000 € d’amende.

– Pour ceux qui souhaitent se mobiliser de prendre contact avec le gestionnaire de la réserve naturelle (tél. 04 83 95 81 90 – rnn.plainedesmaures@var.fr) qui va organiser ces prochains jours les chantiers de bénévoles.

Comment aider ?

Nos équipes poursuivent les prospections sur les zones incendiées. Pour soutenir ces efforts et contribuer à la préservation des Tortues d’Hermann, vous pouvez agir de deux façons :

faire un don
adhérer au Conservatoire

L’implication du Conservatoire dans la Plaine des Maures et pour ses espèces menacées

Le Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur est :

  • gestionnaire et propriétaire de plusieurs sites dans la Plaine et le Massif des Maures, au sein de la Réserve naturelle nationale et en dehors. Certains de nos sites ont été très touchés par l’incendie.
  • coordinateur du Plan National d’actions Tortue d’Hermann, espèce emblématique en France, présente uniquement dans le Var et en Corse.
  • coordinateur de Plans nationaux/régionaux d’actions en faveur d’espèces fortement impactées par l’incendie : Lézard ocellé, Cistude d’Europe, Papillons de jour

Un grand merci à tous pour vos messages d’encouragement et de soutien !

incendies Maures
https://cen-paca.org/decouvrir/les-actualites/information/incendie-dans-la-plaine-des-maures-agir-avec-nous/
page 1 / 4

 Tags

Tag cloud

Shaarli - The personal, minimalist, super-fast, database free, bookmarking service
by the Shaarli community - Help/documentation - Framasoft/myframa