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"Tous les arbres ne sont pas bons pour la qualité de l'air": un chercheur azuréen alerte sur les stratégies de plantation en ville - Var-Matin
Wed 7 Dec - 20:27

Un arbre par habitant à Nice d'ici 2026, un milliard d'arbres plantés en France d'ici 2032... Chercheur à Sophia Antipolis, le docteur Pierre Sicard alerte sur les stratégies de plantation mises en œuvre dans certaines villes: "Tous les arbres sont bons pour l'homme, mais tous les arbres ne sont pas bons pour la qualité de l’air".

Pierre Peyret Publié le 08/11/2022 à 10:20, mis à jour le 08/11/2022 à 14:48

Les platanes, espèce pointée du doigt, présente pourtant des bienfaits pour la qualité de l'air. Photo L.MLes platanes, espèce pointée du doigt, présente pourtant des bienfaits pour la qualité de l'air. Photo L.M

Chercheur à Argans à Sophia-Antipolis, le Dr Pierre Sicard travaille sur les impacts de la pollution de l’air et du changement climatique sur les forêts, et sur le rôle de l’arbre en ville. Depuis 2019, à Aix-en-Provence et Florence, il coordonne notamment le projet européen Airfresh. Il a pour but de quantifier, pour la première fois, les bénéfices environnementaux et sociétaux des arbres en ville. Dans le cadre de ce projet, 300 essences d'arbres ont été étudiées, et 400 arbres ont été plantés dans les deux villes.

Aujourd'hui, alors que les municipalités se lancent dans la plantation d'arbres et alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la plantation d'un milliard d'arbres en France d'ici 2032, il alerte sur les stratégies de plantation en cours ou à venir dans certaines villes.

Pourquoi avez-vous décidé de tirer la sonnette d'alarme?
Ce n'est pas la première fois que j'alerte sur ce sujet. À partir de l'été 2019, après la vague de chaleur et les épisodes de pollution qui ont eu lieu, les municipalités, à l'approche des élections municipales, ont avancé des stratégies de plantation pour répondre à une politique du chiffre. Sauf que planter des arbres, c’est bien, mais pas n’importe où et n'importe quoi. J’essaie de faire passer le message suivant: "Tous les arbres sont bons pour l'homme, mais tous les arbres ne sont pas bons pour la qualité de l’air". C'est-à-dire que des arbres émettent des composés qui engendrent l’émission de polluants secondaires. Selon les essences que vous allez planter, vous allez parfois dégrader la qualité de l'air.

Vous parlez de politique du chiffre. À Nice, la municipalité souhaite un arbre par habitant d'ici 2026, quel peut être le risque?
Souvent, dans les municipalités, les services vont réfléchir en amont et planter. D'autres ne réfléchissent pas vraiment. Cela peut vous amener à des contradictions. En périphérie de Madrid, on a observé une dégradation significative de la qualité de l’air car ils ont planté des essences locales qui n'étaient pas adaptées. Aux abords de Grasse, où vous avez des chênes et des pins et une augmentation de l’ozone, si, en plus de cela, vous ne prenez pas en compte l’existant et que vous allez planter d'autres chênes pubescents, vous allez aggraver la situation.
Il faut savoir que si vous plantez 100 chênes chevelus, vous allez éliminer 800 kg d’ozone par an. Mais si vous plantez 100 chênes pubescents, vous allez former 4 tonnes d’ozones. Il faut sélectionner l’existant et faire une évaluation.

Comment expliquez-vous que certaines essences d'arbres dégradent la qualité de l'air en ville?
Il y a deux types de polluants: les polluants particulaires, comme les particules fines, et les polluants gazeux. Pour les polluants particulaires, une partie se dépose sur les branches, les feuilles et les troncs. Pour les polluants gazeux, une partie va se déposer et être absorbée par le végétal. Tout cela, c'est quantifiable. Il y a des essences, comme l’eucalyptus, qui émettent des composés organiques volatiles. Ces derniers, quand ils sont émis, sous l’effet du rayonnement solaire, vont former l’ozone. Pour chaque essence, nous pouvons donc calculer ce qu’elle absorbe, ce qu'elle élimine. Résultat, certaines essences forment plus que ce qu’elles absorbent.
 
Des résultats vous ont-ils surpris?
En local, l’eucalyptus est une des pires espèces. À titre d’exemple, un eucalyptus adulte forme 180 gr d’ozone par jour dans l’air. Le chêne pubescent, que l'on retrouve beaucoup ici, c’est 120 gr d’ozone par jour.
À l'opposé, il y a des essences comme les érables et les tilleuls qui absorbent 40 gr d’ozone par jour. Quand vous en plantez, vous éliminez donc de l’ozone de l’atmosphère. 

Outre la difficulté de choisir la bonne essence, quels écueils peuvent rencontrer les villes?
Souvent, les citoyens disent: il faut planter davantage d'arbres. Mais il faut savoir que dans les villes densément peuplées, l’espace public géré par la municipalité est restreint.

Il est de 15 %, le privé représentant 85%. Dans ses 15%, une fois que vous avez enlevé là où vous ne pouvez pas planter, il ne reste plus grand chose. C’est pour ça qu’il faut communiquer auprès du grand public pour que les essences appropriées soient plantées. L'érable argenté, le tilleul, le platane sont de bonnes espèces, l'olivier lui, est une essence neutre. Mais à Aix-en-Provence, où nous avons planté sur 1,2 hectare, les gens ne comprennent pas que certaines espèces ne sont pas bonnes.

air arbres ville
https://www.varmatin.com/environnement/tous-les-arbres-ne-sont-pas-bons-pour-la-qualite-de-lair-un-chercheur-azureen-alerte-sur-les-strategies-de-plantation-en-ville-806108

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