Sous le pseudo Rebecca Lighieri ou sous son vrai nom Emmanuelle Bayamack-Tam, la Revestoise à mi-temps s’inspire de la vie du village pour offrir aux lecteurs, au théâtre et bientôt à l’écran son talent d’écriture. Rencontre.
Emmanuelle Bayamack-Tam, plus connue sous son pseudonyme Rebecca Lighieri
Depuis ses deux ans, Emmanuelle Bayamack-Tam, qui écrit également sous le pseudo Rebecca Lighieri, passe ses vacances et des week-ends à la maison familiale. La table des cafés est son bureau et les villageois sont des sources d’inspiration. Avec la signature de dix-sept ouvrages à son actif et de nombreux prix, l’année 2022 a été riche d’émotion et de reconnaissance.
Et les projets vont bon train. Attablée avec son ordinateur et son café dans un coin du bar du Vieux Château du village chez Rémi, la Revestoise d’adoption femme de lettres revient sur cette année 2022.
Quelle année 2022 !
Oui. Cela a débuté avec le prix Landerneau, qui est une récompense des lecteurs de l’enseigne Leclerc. J’en suis très contente, car ce sont les lecteurs des espaces culturels de tous les magasins Leclerc implantés dans toute la France qui ont voté pour mon roman La Treizième heure. C’est une belle reconnaissance que j’ai vécue en octobre dernier. Ensuite, je savais que j’étais nominé pour le prix Médicis décerné en novembre.
Racontez-nous cette journée particulière...
Nous n’étions plus que quatre auteurs en lice. Le jour du 8 novembre, date de l’annonce des résultats, je me suis rendu chez mon éditeur. Quand il a reçu le coup de fil qui m’annonçait qu’il m’était attribué, ce fut super. On a trinqué au champagne. J’ai appelé mes parents qui vivent au Revest. Ils étaient très fiers et très contents. Mon papa Francis était directeur de l’école d’ostéopathie et ma maman Christiane était professeur de latin-grec, tous les deux à Marseille. Ma grand-mère maternelle était la cousine germaine de Marius Hermitte, le père de Jacqueline Aude. J’étais une enfant de la ville, qui allait à la campagne pour un voyage exotique, où Marius élevait ses lapins dans ce village au pied des falaises du mont Caume. Ce climat, cette lumière. Les gens d’ici ne sont pas à plaindre.
Est-ce qu’un tel prix ça change une vie?
Il y a beaucoup de sollicitations, d’invitations en France et même au Canada. Je suis professeure de français au lycée du Kremlin-Bicêtre en région parisienne. Je vais mettre cette activité professionnelle en veille pour me consacrer pleinement à l’écriture. Je suis enseignante depuis trente-cinq ans. Déjà, j’ai adapté certains romans au théâtre. De nouveaux projets s’ouvrent pour moi.
Pouvez-vous parler de certains projets?
Je pense terminer un nouveau roman sous mon pseudo Rebecca Lighieri à paraître pour 2024. De plus, sous le titre Windigo, je fais paraître un roman jeunesse qui se déroule à Marseille pour septembre 2023. Je finis d’écrire une pièce de théâtre sur Michael Jackson et Britney Spears. C’est un projet que j’avais depuis longtemps. J’ai "mon" Michael Jackson, en la personne du comédien Pierre-Adrien Lefèvre. Il fallait quelqu’un qui l’incarne parfaitement. La pièce se produira bientôt dans un théâtre parisien. On m’a proposé d’être la voix off d’un film. Ce projet me plaît bien.
2013: prix Alexandre-Vialatte, Ouest-France pour Si tout n’a pas péri avec mon innocence.
2017: prix roman de l’été pour Les Garçons de l’été édition P.O.L.
2019: prix Inter pour Arcadie édition P.O.L.
2022: prix des lycéens du Pays de la Loire pour Il est des Hommes qui se perdront toujours édition P.O.L.; prix Landerneau et prix Médicis pour La Treizième heure édition P.O.L.
Longue de dix mètres avec ses grands santons, la crèche de l’église Saint-Christophe du village offre des scènes la vie revestoise d’antan. Elle est à découvrir jusqu’au 2 février.
Texte et photo C. S. Publié le 26/12/2022 à 17:00
Inscrits au patrimoine immatériel culturel, les santons vous plongent dans le quotidien de la vie d’autrefois et des professions souvent oubliées: la lavandière remplacée par la machine à laver, le vitrier, le chiffonnier (l’estrassaïre), le berger, le bûcheron, les marchands ambulants, le forgeron, le maréchal-ferrant, le puisatier, le tambourinaïre, le batteur de blé, le sourcier, l’étameur, le bouilleur de cru, le boscattier...
50 grands santons mis en scène
Créées par le curé Alejandro et le vicaire Jorge, en deux jours chacune, le public est invité à venir découvrir ces scènes de vie locales d’antan à l’église Saint-Christophe du village du Revest et l’église Saint-Pierre dans la vallée de Dardennes rue des Oliviers.
"À l’église du village du Revest, plus de cinquante grands santons sont mis en scène de la plus pure tradition provençale. Ils ont été offerts il y a très longtemps par des paroissiens tout comme la maquette du village."
Elle sera visible jusqu’au 2 février, jour de la Chandeleur.
À Saint-Pierre, la crèche est visible les jours de messe: les mardis et les jeudis dès 18h et le dimanche 10h45.
Sur les hauteurs de la Métropole, l’exploitation de calcaire par la société Someca cherche à se faire la plus discrète possible. Une des techniques employées consiste à oxyder les parois.
Publié le 13/10/2022 par Mathieu Dalaine
L’exploitation de calcaire par la société Someca cherche à se faire la plus discrète possible. Photo Valérie Le Parc
À 630 m au-dessus de la mer, c’est une vue imprenable sur le littoral qui s’offre aux visiteurs de la carrière du Revest. Jusqu’à Porquerolles, 35 km de là à vol d’oiseau! Mais si le panorama vaut le détour depuis les hauteurs de Fieraquet, difficile, à l’inverse, de trouver un quelconque charme au "trou" de calcaire qui accroche l’œil, à l’intérieur des terres, quand on se délasse sur les îles d’Or ou au cap Sicié, quand on se balade au Faron ou à Toulon ouest.
Seulement, l’industrie du BTP a besoin d’être nourrie. Et les 1,5 million de tonnes de granulat "d’excellente qualité" produites chaque année en grignotant la montagne sont faites pour ça. Pour Someca, qui exploite l’endroit depuis 40 ans, les enjeux économiques sont énormes. "Les enjeux paysagers le sont aussi", soutient toutefois la société, consciente d’avoir intérêt à lisser son empreinte sur la carte postale. La Someca assure ainsi mettre "tout en œuvre" pour rendre aussi discrète que possible la démesure de la plus grande carrière du Var.
C’est une "dent creuse" énorme qui prend racine au sud du massif de Siou Blanc. La carrière du Revest, à la couleur sable éclatante, s’étend sur près de 70 hectares. Hauts de 24mètres, les fronts de taille en restanques bordent une cavité de calcaire aux allures de désert de Gobi. Un cratère qui s’étend inlassablement au cœur d’un paysage remarquable… et vert.
Pourtant, assure Karine Boulot, directrice du département QSE (qualité, sécurité, environnement) chez Someca, "à peine 10% de la carrière est visible depuis l’extérieur". Encaissé, déjà en partie dissimulé derrière des lignes de crêtes, le site développe aussi d’autres techniques pour se cacher.
L’exploitation de calcaire par la société Someca cherche à se faire la plus discrète possible. Photo Valérie Le Parc.
Pour limiter l’impact esthétique du site, Someca travaille avec des paysagistes, qui opèrent des modélisations 3D. Objectif: repérer les secteurs de la carrière qui se voient de loin, par un maximum de monde, pour tenter de les rendre invisibles.
Une des solutions, avant de creuser, consiste à laisser intactes des pans de montagne; ces pitons serviront de paravent à l’activité industrielle.
L’exploitation de calcaire par la société Someca cherche à se faire la plus discrète possible. Photo Valérie Le Parc.
En arrière-plan du ballet des Dumper, ces camions géants de 180 tonnes en charge, des fronts de taille affichent une couleur marron foncé. "On a appliqué ici un “produit magique", non polluant, pour créer une réaction d’oxydation sur la roche, explique Karine Boulot. L’idée est de provoquer un effet vieillissement qui, à l’œil, doit faire gagner 50 ans." Une opération qui se chiffre en centaines de milliers d’euros.
L’exploitation de calcaire par la société Someca cherche à se faire la plus discrète possible. Photo Valérie Le Parc.
Autre technique masquante utilisée: faire pousser des plantes. Là aussi, la Someca n’hésite pas à faire appel aux biotechnologies. "À nu, le calcaire est sec, inerte, sans matière organique et la nature n’y reprend pas facilement ses droits, énonce Karine Boulot, qui évoque la pulvérisation de bio-fertilisants pour accélérer la pousse. Toujours dans l’optique de « naturaliser" le site, des éboulis sont aussi disposés à certains endroits par l’industriel.
L’exploitation de calcaire par la société Someca cherche à se faire la plus discrète possible. Photo Valérie Le Parc.
Extrait par des tirs de mines, gratté, le calcaire est ensuite criblé et concassé dans des installations implantées au cœur de la carrière. Quand ils ont cessé d’être exploités par la Someca, les fronts de taille ne sont pas lisses. "C’est volontaire, poursuit la directrice. En créant des échancrures, on produit des angles, donc de l’ombre, ce qui évite un fort effet miroir, surtout dans une carrière très blanche. Cela renforce aussi le côté naturel des parois."
Pour toutes ces démarches d’intégration paysagère, "la Someca est pro-active" assure-t-elle. Alors que la sensibilité environnementale des populations s’accroît, la société, qui exploitera le site du Revest jusqu’en 2036 et y prépare un projet d’extension, sait qu’elle ne peut pas se contenter des obligations réglementaires en la matière.
Et le champion est ... Le Revest-les-Grandes-Eaux !
Beaucoup d’eau se perd dans la nature avant d’arriver jusqu’à nos robinets. La faute aux canalisations vieillissantes. Mais des contrastes existent selon les secteurs de la Métropole Toulon Provence Méditerranée.
F. DUMAS -Publié le 27/09/2022 à 14:38
Chaque année, les déperditions d’eau dans les sols coûtent de l’argent aux communes... donc à nous tous. Photo DR
La gestion de l’eau potable et de l’assainissement n’est pas une mince affaire pour les collectivités. Elles doivent "composer" avec des canalisations vieillissantes qui coûtent très cher pour être remplacées. D’où des déperditions d’eau variables selon les secteurs de notre métropole.
Le taux de perte du réseau d’eau (rapport entre le volume d’eau effectivement consommé par les usagers et le service public et le volume d’eau potable introduit dans le réseau de distribution) atteint 19,7% en France. Dans le Var, qui compte 4.100 kilomètres de réseau d’eau potable, la moyenne se situe autour de 15%. Ce qui est une bonne nouvelle. Et, sur le territoire de TPM, les communes sont plutôt bien loties. En tout cas, ici, la situation est bien meilleure qu’ailleurs dans la région. On perd, en moyenne, moins d’eau dans nos sols... même si on en perd toujours trop.
Une étude de l’Office français de la biodiversité et des agences de l’eau détaille justement le rendement du réseau de distribution partout en France. "Plus ce rendement est élevé, moins les pertes par fuites sont importantes. De fait, les prélèvements sur la ressource en eau en sont d’autant diminués", indique l’étude.
Selon les communes, le rendement du réseau de distribution varie. Si le Var n’est pas un mauvais élève en matière de distribution d’eau, la ville de La Valette se distingue particulièrement. Dans la métropole toulonnaise, Le Revest ferme la marche. Infographie Rina Uzan.
Même si elles ne sont pas flagrantes, des disparités existent selon les communes de la métropole. Le "meilleur élève" en la matière est la ville de la Valette, avec un rendement optimum: 92,9%, soit à peine 7% de pertes.
"Lors de l’appel d’offres pour ce marché, nous avions fixé comme objectif une performance du réseau à 90% et le délégataire de service public, Veolia avec qui nous travaillons, s’y est attelé (la moyenne étant de 70% en France)", explique le maire, Thierry Albertini. "On peut aussi expliquer ce bon chiffre par l’existence de détecteurs de fuites tout au long de nos canalisations. Une trentaine de détecteurs nous permet, ainsi, de gagner du temps lorsqu’une échappée d’eau survient et de réparer au plus vite."
En queue de peloton, on retrouve le village du Revest qui affiche un rendement de 78,6%, équivalent à plus de 21% de pertes en eau. Pourquoi?
"Ce n’est pas de la faute de nos canalisations qui sont entretenues régulièrement depuis longtemps", avertit Ange Musso, le maire. "C’est juste que, nous sommes une petite commune assez étendue en zone rurale et lorsqu’il y a une fuite accidentelle, il faut proportionnellement plus de temps pour la localiser. Le Revest reçoit 220 000 mètres cubes d’eau par an, mais la distribution de l’eau potable au centre du village est assez récente. Ce n’est que dans les années 1960 que les habitants ont pu accéder à un réseau performant partout."
"Depuis plus de vingt ans, les Canalisateurs du Sud-Est interpellent et agissent pour une gestion durable de l’eau et la mobilisation collective des entreprises, des collectivités locales et du grand public pour la préservation de la ressource", indique Yves Bourdais, représentant régional.
Pour lui, il y a urgence. "Oui, le renouvellement des canalisations est indispensable car, oui, l’eau est vitale. Et, non, elle n’est pas trop chère", ajoute-t-il pour combattre un cliché tenace qui veut que le produit "eau" ne serait pas bon marché. De plus, notre eau potable est de bonne qualité. Argument supplémentaire pour la préserver au mieux.
Le délégué pour notre région des Canalisateurs du Sud-Est alerte sur le vieillissement des réseaux de distribution d’eau potable et des fuites inhérentes à une situation... préoccupante.
Yves Bourdais, délégué régional des Canalisateurs: "Un litre d’eau sur cinq se perd dans la nature!"
Le délégué pour notre région des Canalisateurs du Sud-Est alerte sur le vieillissement des réseaux de distribution d’eau potable et des fuites inhérentes à une situation... préoccupante.
A-t-on tort de croire que personne ne fait rien pour enrayer le phénomène des déperditions d’eau?
Oui en partie. Un plan de relance du gouvernement a été lancé et montre que les pouvoirs publics se préoccupent de cette question. L’agence de l’eau a également élaboré un plan de rebond. Pour autant, oui, nos canalisations souffrent d’un manque de renouvellement évident. Conséquence : en moyenne, un litre d’eau sur cinq disparaît dans les sols de notre région. En pleine période de sécheresse qui dure, cela devient un enjeu de société.
Concrètement, pour combien de temps est prévue une canalisation?
Une canalisation a une durée de vie de 70 à 80 ans. Or, aujourd’hui, le taux de renouvellement est de l’ordre de 150 ans ! À la décharge des autorités, il faut dire qu’une canalisation représente un investissement très important. On préfère donc faire des travaux ponctuels sur les canalisations existantes. Mais, à un moment, ce n’est plus suffisant.
Qui consomme le plus d’eau aujourd’hui?
D’abord, c’est naturellement le secteur de l’agriculture, puis les ménages.
On a pourtant du mal à imaginer la réalité de toutes ces déperditions d’eau...
Un seul exemple : en région Paca, cela correspond à 123 millions de mètres cubes d’eau chaque année. C’est l’équivalent de la consommation d’eau annuelle dans un secteur comme Aix-Marseille. On comprend bien qu’on ne peut pas continuer comme ça, à perdre une ressource si précieuse en si grosses quantités. C’est pourquoi, tous les acteurs de l’eau vont se retrouver en décembre prochain dans le Var pour réfléchir à la question cruciale du partage de l’eau. Ce sera au domaine de la Baratone, à La Garde, où les Canalisateurs du Sud-Est et acteurs de l’eau seront tous réunis.
Un terrible coup de tonnerre a fait sursauter la population du Revest, effrayant notamment les enfants et les animaux, ce vendredi 2 septembre en fin d’après-midi, après la sortie des écoles.
C. S. Publié le 04/09/2022 à 08:01, mis à jour le 04/09/2022 à 08:16
Il était 17h27, ce vendredi, lorsque ce coup de foudre a été mesuré à 138.000 ampères. "Max", un Revestois passé au cabanon des chasseurs, est "redescendu" au plus vite car sa fille a eu très peur.
En passant devant la clôture de la base militaire de Tourris, il a aperçu des flammes. Le garde des bois et de chasse René Gaïa est rapidement arrivé sur place après avoir alerté les pompiers et la police nationale.
"La foudre a littéralement fait fondre le grillage sur une longueur d’un mètre, le goudron a fondu et un départ de feu a pris dans la végétation aux abords", témoigne-t-il.
Une fois le sinistre maîtrisé, les militaires ont aussitôt réparé la clôture dégradée.
Au petit matin de samedi, le téléphone de la police rurale n’a cessé de retentir: beaucoup de chiens se sont échappés à la suite des nombreux coups de tonnerre qui ont suivi dans la soirée.
Les traces de l’impact sont impressionnantes sur le goudron qui a partiellement fondu.