C’est en creusant la roche pour construire un parking souterrain, le long du boulevard Desaix, que les techniciens sont tombés sur un os. Ou plutôt, sur une source abondante! Photo Ma. D.
Une rivière souterraine a été découverte le long du boulevard Desaix, alors que l’office HLM y avait lancé la construction d’un immeuble de 62 logements. Il s’agit de la source Saint-Philip.
Par Mathieu Dalaine, publié le 20/01/2023
Bernard se souviendra longtemps de l’été 2022. Trois mois de chaleur durant, il a dû garder ses fenêtres fermées à cause des travaux menés au pied de son immeuble! Un chantier lancé par l’office HLM Toulon Habitat Méditerranée (THM), visant à construire 62 logements sur huit étages, ainsi que trois niveaux de parking souterrain, le long du boulevard Desaix. À l’endroit même où se dressaient, il n’y a pas si longtemps encore, les locaux de Jeunesse et Sport. "Ils ont creusé, cassé la roche… Je ne vous dis pas le bruit", râle ce retraité. "Et puis après, ça a jailli comme à Fontaine-de-Vaucluse!"
Cet ancien ouvrier de la Navale, à La Seyne, assure que les techniciens seraient tombés sur une abondante source d’eau. Avant de combler la cavité et de reprendre le travail. Puis les engins se seraient à nouveau arrêtés. Mais pas les visites sur site: ingénieurs des eaux, spécialistes du BTP et même archéologues se seraient rendus sur place, d’après le riverain, curieux de l’histoire qui se trame sous son balcon.
Sollicité, le maire Hubert Falco ne cherche pas à minimiser l’importance de la chose. "Il n’y a rien de secret: on est tombé sur une véritable rivière. Il s’agit de la source Saint-Philip qui alimentait jadis toute la haute ville. J’ai donc dit stop au chantier. Ce matin (hier, ndlr), les spéléologues étaient sur place pour étudier l’amont et l’aval. J’attends leur rapport."
Du côté de l’office HLM, un connaisseur du dossier explique: "On a exhumé une galerie façonnée par la main de l’homme qui n’était pas recensé sur les cartes des réseaux. On a d’abord alerté la Métropole mais on n’a pas eu de réponse tout de suite. Là, on est bien emm… car les travaux sont bloqués et c’est un programme important. Tout ça coûte de l’argent. Et on va au minimum devoir renoncer à un étage de parking."
D’autant que la découverte intéresse désormais la collectivité au plus haut point. "Les premiers relevés indiquent que l’eau coule à hauteur de 1.000m par jour, poursuit Hubert Falco. On ne peut pas s’asseoir sur un débit pareil! Aujourd’hui, je le dis clairement: oui, on veut capter cette source."
Le chantier, lui, est suspendu. Pour combien de temps? "On n’est sans doute pas obligé de la pomper à cet endroit-là, ce qui laissera de la place pour l’immeuble, pondère le maire. Les travaux vont reprendre dans une semaine ou deux. Mais l’objectif, c’est bien de capter l’eau. Que cela soit pour l’arrosage ou la rendre potable. Comme la source Saint-Antoine."
À proximité du trou béant, un riverain qui souhaite rester anonyme soupire. "Comment ont-ils pu être surpris? À l’époque de ma grand-mère, il y avait un bâtiment du service des eaux à cet endroit." Pour cet habitant du quartier, l’idée de continuer à construire autant de logements à cet endroit n’est d’ailleurs guère raisonnable. "Le risque existe que les parkings se retrouvent inondés. Et puis avec le poids d’un immeuble, ils n’ont pas peur que ça s’affaisse?"
Si professionnels du bâtiment et pouvoirs publics semblaient ignorer la présence de la source à cet endroit, son existence est pourtant documentée. Dans son Histoire de Toulon, de Telo à Amphitria, l’ancien directeur du service général des eaux et fontaines André-Jean Tardy affirme que Saint-Philip est mentionnée dans les textes dès 1426. Il détaille son usage à travers les ans, à Toulon, et raconte qu’elle fut captée notamment pour les besoins d’une léproserie puis d’une "égorgerie".
Mais cette source, dont une émergence serait située de l’autre côté de la voie ferrée, au fond de l’impasse Tiran, aurait été exploitée plus largement après le Moyen Âge pour les besoins de la population. Et de citer un rapport ancien faisant état d’un "débit de 1.000 m3 à l’étiage".
Néanmoins, avec le développement des connaissances scientifiques, au XIXe siècle, l’eau sera finalement jugée de très mauvaise qualité et ne sera plus pompée que pour le bon fonctionnement du réseau d’assainissement. L’usine hydraulique située le long du boulevard Desaix est alors rasée. La Ville cédera finalement le foncier au début des années 70 au service de la Jeunesse et des sports…
Ce mardi 17 à 19H, au Cercle du village (à droite de l'église), nous voyagerons au Revest dans les années 1860 sur les traces de George Sand.
Nous visiterons le Ragas, le hameau de Dardennes, la Salle verte, la vallée d'avant le barrage… rencontrerons d'anciens Revestois, meuniers et carriers… et verrons comment ces paysages et ces rencontres ont influencé l’illustre romancière.
Alors avis aux amoureux du Revest, pour un dépaysement total dans votre village même, tous au Cercle mardi 17.
Les Amis du Vieux Revest et du Val d'Ardène / Loisir et Culture vous souhaitent une belle année 2023
Pour démarrer l'année en beauté, c'est Albert Camus, prix Nobel de littérature qui s'invite au Café Culture au Cercle du village, à droite de l'église.
Qui a dit « encore moins pratique qu'un fax » ?
Marie Turcan
Les courriers urgents ne pourront plus être envoyés avec un timbre rouge à compter du 1er janvier 2023 : ils vont devoir se contenter d’une nouvelle invention : la « Lettre en ligne ».
Le timbre rouge est mort, vive la « e-lettre rouge ». La Poste a annoncé que cette vignette historique allait disparaître au 1er janvier 2023, car trop peu utilisée par les Françaises et Français. « Mais il sera toujours possible d’envoyer des courriers urgents en utilisant notre service hybride, la lettre en ligne (ou e-lettre rouge) », précise le service postal.
Le timbre rouge existait depuis 1849 en France. Il sert à envoyer un courrier ou un colis en moins de 24 heures. Cependant, comme l’a rappelé France Info, l’utilisation du timbre rouge a été divisée par 14 depuis 2010 : les coûts engendrés (transport en bateau, voire en avion) ne sont plus rentabilisés par le nombre d’utilisateurs.
C’est pour cette raison que le prix du timbre rouge a beaucoup augmenté en dix ans : il est passé de 60 centimes à 1,49 euro, soit +148 % (là où le timbre vert, quasiment au même prix en 2012, n’atteint que 1,16 euro, soit 103 %).
« L’utilisation de la lettre prioritaire tend à disparaître, remplacée par des communications électroniques type email et SMS », explique aussi la Poste.
La lettre en ligne, ou e-lettre rouge, est censée remplacer le timbre rouge. Dans les faits, le parcours proposé a des allures d’usines à gaz, par rapport au gain obtenu. Il faut :
1 - Se rendre sur le site de laposte.fr, et choisir si vous souhaitez rédiger votre message directement sur le site ou importer un texte que vous aviez rédigé au préalable.
2 - Vous envoyez le texte, sur le site.
3 - Le bureau de Poste le plus proche de votre destinataire imprime le contenu de l’email
4 - Il le met dans une enveloppe.
5 - Un facteur ou une factrice ira déposer l’enveloppe chez le ou la destinataire.
Les démarches pourront être faites en ligne de chez soi sur laposte.fr (en créant un compte) ou « depuis un bureau de Poste avec l’aide d’un conseiller clientèle ou d’un automate », explique l’organisation. On entrevoit déjà les potentiels ralentissements engendrés si l’aide d’un conseiller sera nécessaire pour chaque email à envoyer.
Cela signifie que ne seront concernés par ce service que des messages textuels ; les cartes postales personnalisées, par exemple, devront se contenter d’un timbre vert (qui garantit d’ailleurs désormais une livraison en 3 jours au lieu de deux).
La Poste explique que si vous utilisez encore des timbres rouges après le 1er janvier 2023, votre courrier sera bien envoyé, mais la temporalité de distribution pourra s’étendre jusqu’à trois jours au lieu d’une journée.
La e-lettre n’a rien à voir avec le timbre digital, qui est une initiative que la Poste n’a pas encore déployée, mais qui est en cours de test. L’objectif est de permettre à des Françaises et Français d’affranchir leur courrier sans avoir à y coller des timbres, avec un code alphanumérique qu’il suffira de recopier sur une enveloppe. Le timbre digital devrait être lancé courant de l’année 2023.