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Les vieilles forêts, un trésor en danger - Reporterre
Thu 21 Jul - 12:34

En France, elles se font rares. Elles sont pourtant inestimables pour la biodiversité. Deux experts forestiers nous emmènent dans une vieille forêt dans les Pyrénées, antiques cartes de l’état-major en main.

Lannemezan (Hautes-Pyrénées), reportage

Vieille forêt de Lannemezan

Le sentier a disparu et les rayons du soleil peinent à percer l’épaisse canopée. Il faut progresser à tâtons sous un manteau de verdure, et s’enfoncer encore plus profondément dans les bois. La terre est meuble, le sol parsemé de troncs moussus, tombés au fil des tempêtes. Dans les rares puits de lumière, des ronces gagnent le terrain. Au loin, une grive musicienne répète ses trilles flûtés, cachée dans les branches d’un grand hêtre, couvert de lierre. Ici, le vivant semble se déployer en toute liberté, de manière spontanée, avec toute sa puissance et sa vitalité.

Dans les Hautes-Pyrénées, cette vieille forêt est une rescapée. En France, elles sont devenues très rares. Comme les reliques d’un ancien temps. Les vieilles forêts subsistent dans des confettis de territoire, des fonds de vallons au relief accidenté, des pentes abruptes accrochées au vide, des zones peu accessibles, oubliés de l’exploitation humaine. Laissées en libre évolution depuis des siècles, elles regorgent de vie avec des cortèges d’espèces qui n’existent nulle part ailleurs. Elles ont retrouvé des fonctionnements et des aspects comparables à la forêt primaire. Ce sont, en France, ses dernières représentantes, ses ultimes héritières. Elles sont là, tout près de nous.

Cela fait plus de sept ans que Sophie Maillé cartographie les vieilles forêts en Occitanie. © Alain Pitton - ReporterreCela fait plus de sept ans que Sophie Maillé cartographie les vieilles forêts en Occitanie. © Alain Pitton - Reporterre

Au cœur du massif, Sophie Maillé se fraye un passage en suivant une sente de bêtes. Munie d’une grande équerre pour mesurer la taille des troncs et d’un GPS, la chargée de mission à l’Observatoire des forêts des Pyrénées centrales progresse d’un pas sûr. Elle a désormais ses habitudes. Cela fait plus de sept ans qu’elle cartographie les vieilles forêts en Occitanie. Un travail de longue haleine comme une chasse au trésor. C’est aussi une course contre la montre. Car il y a urgence. La plupart des parcelles qu’elle a découvertes sont en sursis et pourraient tomber sous le giron de l’industrie forestière et être rasées.

« Tu entres dans un territoire où tu n’as pas toutes les clés »

« On a recensé, au total, 12 000 hectares de vieilles forêts. Cela représente 4 % des forêts de montagne en Occitanie et moins de 0,5 % des forêts de plaine, calcule Sophie Maillé. Ces forêts forment un chapelet d’îlots souvent morcelés et manquent de continuité. Leur taille varie d’un à cinquante hectares. Ce ne sont plus que des lambeaux de forêt naturelle mais ces parcelles n’en restent pas moins admirables », décrit la jeune femme qui a habité pendant de longues années en Amazonie. Arpenter les vieilles forêts dans les vallées oubliées des Pyrénées réveille chez elle des sensations vécues dans les jungles tropicales. « C’est une beauté similaire, la même luxuriance, le même appel des sens avec l’odeur de l’humus et ce sentiment de vertige qui nous saisit face aux grands arbres. »

« Pour qu’une parcelle soit répertoriée comme une vieille forêt, il faut, par hectare, au moins dix arbres de plus de 70 centimètres de diamètre et dix arbres morts de 40 centimètres. » © Alain Pitton - Reporterre« Pour qu’une parcelle soit répertoriée comme une vieille forêt, il faut, par hectare, au moins dix arbres de plus de 70 centimètres de diamètre et dix arbres morts de 40 centimètres. » © Alain Pitton - Reporterre

Son acolyte, Nathanaël Roussel, acquiesce. « Quand tu arrives dans une vieille forêt, tu entres dans un territoire où tu n’as pas toutes les clés. Tu y es invité. Ça incite au silence et à la contemplation comme quand tu pousses la porte d’une église », raconte le gestionnaire forestier qui travaille aussi avec l’Observatoire des forêts des Pyrénées.

Pour retrouver ces espaces, Sophie et ses collègues ont déniché d’antiques cartes d’état-major, datant du début du XIXe siècle. Ils y repèrent les boisements ayant survécu au cours de cette période, alors que la France avait atteint le point d’orgue de sa déforestation. En 1820, la surface forestière ne couvrait que 6 % du territoire contre 17 % maintenant. Ils vérifient ensuite que ces zones boisées existent toujours grâce à des photos satellites. « On cherche sur les images des paysages aux allures de brocolis géants, explique Nathanaël Roussel. C’est typique des houppiers de grande envergure, la preuve qu’il y a de grands arbres. »

Sophie et ses collègues s’appuient sur d’antiques cartes d’état-major, datant du début du XIXe siècle. © Alain Pitton - ReporterreSophie et ses collègues s’appuient sur d’antiques cartes d’état-major, datant du début du XIXe siècle. © Alain Pitton - Reporterre

Seule une visite sur le terrain confirme, enfin, la découverte. Il faut gravir les dénivelés et s’accrocher aux feuillages, suivre les ravines humides, se perdre dans la montagne. Arrivés sur place, les passionnés se lancent dans un long inventaire : ils mesurent la taille des arbres à l’aide d’une équerre et comptent le nombre de bois mort. « Pour qu’une parcelle soit répertoriée comme une vieille forêt, il faut, par hectare, au moins dix arbres de plus de 70 centimètres de diamètre et dix arbres morts de 40 centimètres. » Ici, à proximité de Lannemezan, c’est quasiment le double.

« Le bois mort, c’est la vie »

Au-delà de ces critères quantitatifs, une série d’indices s’offrent à qui sait les déceler. Des plantes comme la pulmonaire ou le fragon indiquent la continuité de l’état boisé. Des essences dites de dryade comme le chêne ou le hêtre sont le signe d’« une forêt mature » composée de vieux arbres, parfois, multicentenaires. Des cas extrêmement rares en France. Selon l’IGN, 80 % des arbres dans le pays ont moins d’un siècle.

« Ces espaces sont très importants pour le vivant, confirme Nathanaël Roussel. La vieille forêt, avec toute sa biodiversité, c’est la trousse à pharmacie de la forêt. » En abritant de multiples espèces de champignons, de coléoptères et d’oiseaux, les vieilles forêts régulent l’invasion des pathogènes et résistent mieux aux catastrophes naturelles et au changement climatique. Elles abritent des auxiliaires de culture pour le reste de la forêt et améliorent sa résilience.

Les vieilles forêts, ultime refuge de coléoptères de moins en moins nombreux. © Alain Pitton - ReporterreLes vieilles forêts, ultime refuge de coléoptères de moins en moins nombreux. © Alain Pitton - Reporterre

C’est une fontaine de vie qui irrigue tous les alentours. Les pics mangent les larves des scolytes envahisseurs, les mésanges bleues celles des chenilles processionnaires, l’humus créé dans les vieilles forêts descend progressivement dans les vallées et les rivières, au gré des orages, et nourrit les terres agricoles. « Le ruissellement de la biodiversité fonctionne bien mieux que celui du capitalisme, s’amuse Nathanaël Roussel. Il vivifie toute la vie sauvage du territoire. »

« La vieille forêt, c’est la trousse à pharmacie de la forêt »

Au cœur de cet écosystème riche et diversifié, le bois mort joue un rôle décisif. « Le bois mort, c’est la vie », lâche Sophie Maillé comme un slogan. 25 % des espèces forestières vivent à ses dépens et sa décomposition est une étape indispensable dans la chaîne de fabrication de l’humus. Le bois mort accueille tout un cortège d’espèces dites saproxylites, qui sont liées au stade âgé de la forêt et que l’on ne retrouve pas dans les forêts exploitées ou dans les plantations. Comme de nombreux coléoptères, le taupin violacé, le pique prune ou la lucane cerf-volant. À l’échelle de l’Europe, 40 % de ces espèces sont menacées de disparition. Les vieilles forêts sont leur ultime refuge. Elles regorgent de troncs avec des cavités, des imperfections et des petites mares – que l’on nomme dendromicrohabitats — où ces espèces peuvent résider.

Le bois mort accueille tout un cortège d’espèces dites saproxylites. © Alain Pitton - ReporterreLe bois mort accueille tout un cortège d’espèces dites saproxylites. © Alain Pitton - Reporterre

Les raisons pour protéger les vieilles forêts sont donc multiples. Les obstacles le sont tout autant. La plupart des parcelles que découvre l’Observatoire des forêts des Pyrénées centrales ont été lentement abandonnées. Elles sont détenues par de petits propriétaires qui ont hérité de ces terres sans les connaître. Ils ont déménagé à la ville et ne savent parfois même plus qu’ils possèdent un terrain forestier. Ce morcellement de la propriété a d’abord joué en leur faveur. Les vieilles forêts ont pu croître paisiblement. Loin des yeux. Loin du cœur.

Des forêts menacées par l’industrie forestière

Mais aujourd’hui, les coopératives forestières sont aux aguets. Une récente loi leur a donné accès au cadastre et ces dernières démarchent de plus en plus les propriétaires. À l’échelle nationale, les plans prévoient d’augmenter les prélèvements en bois de 70 % d’ici 2050 [1]. Tout conduit au productivisme… et à la coupe rase. Sophie Maillé s’en désole. « Pourquoi couper maintenant ces vieilles forêts alors qu’elles ont été préservées par les anciens et oubliées jusque là ? On perd un patrimoine inestimable, on brise des cycles naturels qui mettront des siècles à réapparaître. C’est un terrible gâchis », s’emporte-t-elle. Parmi les forêts qu’elle a inventoriées, une bonne partie sont en danger. En Occitanie, 80 % des vieilles forêts de plaine et 14 % de celles de montagne sont, à terme, menacées.

« Le vivant n’a pas besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de lui »

« On fait la course. On se démène mais on ne gagne pas toujours, concède la jeune femme. Nous, on propose aux propriétaires de protéger leur forêt, mais en face les entreprises font miroiter un chèque. » La bataille est inégale d’autant plus qu’il faut parfois déconstruire certains préjugés. « On affronte des blocages socioculturels très ancrés. On croit encore trop souvent que l’homme serait indispensable à la nature. » L’idée qu’un fragment du monde soit laissé à lui-même terrifie. « On nous parle de forêt propre, on postule que les écosystèmes non aménagés seraient inaccomplis ou défaillants. Il faut déconstruire cette forme d’“écopaternalisme”. Le vivant n’a pas besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de lui. »

Les vieilles forêts régulent l’invasion des pathogènes et résistent mieux aux catastrophes naturelles et au changement climatique. © Alain Pitton - ReporterreLes vieilles forêts régulent l’invasion des pathogènes et résistent mieux aux catastrophes naturelles et au changement climatique. © Alain Pitton - Reporterre

Encore aujourd’hui, les vieilles forêts ne possèdent pas de statut juridique adéquat pour les protéger pleinement. Ses défenseurs usent de bouts de ficelle. En forêt publique, ils demandent à l’Office national des forêts de créer des réserves biologiques ou de délimiter des îlots de sénescence de quelques hectares au sein desquels on laisse vieillir les arbres. Dans le cas de la forêt privée, ils poussent le propriétaire à signer une obligation réelle environnementale (ORE) par laquelle il s’engage à protéger la biodiversité. Autre possibilité : le contrat Natura 2000 qui permet au propriétaire de recevoir un dédommagement de la part de l’Union européenne. « On rachète aussi de plus en plus de forêts via des conservatoires d’espaces naturels ou des associations, c’est une dynamique en pleine expansion », s’enthousiasme Nathanel Roussel.

« Le but, rappelle-t-il, ce n’est pas de créer des sanctuaires ou des espaces sous cloche à côté du chaos et de l’industrie, mais bien de laisser se déployer la naturalité pour faire vivre tout le territoire. Les vieilles forêts, c’est le phare qui nous éclaire ».

Forêt
https://reporterre.net/Les-vieilles-forets-un-tresor-en-danger
Incendies en Gironde : comment reconstituer une forêt après un incendie ? - FranceTVInfo
Thu 21 Jul - 09:27

Comment "reconstruire" une forêt ravagée par les flammes et comment vivre avec ce risque après un incendie ? La question va très vite se poser en Gironde. Du côté de l'Ardèche, après un incendie en 2014, des habitants ont pris les choses en main, accompagnés par l’Office nationale des forêts (ONF).

Publié le 21/07/2022 par Etienne Monin - Radio France

Illustration revestoise d'un incendie de forêt : Le mont Combe au lendemain de l'incendie du 30 juin 2005 - Photo Katryne Chauvigné-BourlaudIllustration revestoise d'un incendie de forêt : Le mont Combe au lendemain de l'incendie du 30 juin 2005
Photo Katryne Chauvigné-Bourlaud

En déplacement en Gironde après plus d’une semaine d’incendies dévastateurs qui ont brûlé près de 20 800 hectares, Emmanuel Macron a promis mercredi 20 juillet “un grand chantier national pour replanter” la forêt, notamment en lien avec l’Office nationale des forêts (ONF). Mais comment reforme-t-on les forêts calcinées ?

Dans le sud de l'Ardèche, sur la commune de Banne, 80 hectares de forêts sont partis en fumée en 2014. Un petit village de 700 habitants avec de nombreuses résidences secondaires. Une immense forêt en monoculture, comme en Gironde, surplombe le bourg. "C'est essentiellement du pin maritime", précise le maire Jean-Marie Lagagné, un ancien agriculteur.

Le pin maritime, espèce idéale après les incendies

Le village a fait le choix de replanter partiellement, avec une espèce de pin plus résistante. Un choix qui n'était pas indispensable pour regénérer la forêt, explique Laurent Golliard, de l'ONF : "Le pin maritime est une espèce qui colonise très rapidement les milieux ouverts, qui est très bien adapté à des régénérations après incendies. Cette espèce aurait pu se regénérer après l'incendie et créer une nouvelle forêt", selon l'agent forestier.
"On voulait avoir une espèce différente du pin maritime. Une diversité d'espèces, notamment avec la présence du pin de Salzmann, l'espèce emblématique du coin et à fort enjeu patrimonial", souligne Laurent Golliard.

"L'année qui suit l'incendie, vous avez des semis qui vont apparaître. Et pour faire une forêt d'une dizaine de mètres de hauteur, il faudra attendre environ 30 ans". Laurent Golliard, agent de l'ONF

Le risque d’incendie fait partie du paysage

Depuis, plusieurs départs de feux ont été recensés dans la forêt. Une réserve de sécurité civile a été créée. Aider les agents municipaux en participant au soutien et à l'assistance des populations en cas de crise, faire de la prévention face aux risques de feux de forêts : telles sont les missions de la réserve communale de sécurité civile. Elle est composée des habitants de Banne et d'autres villages. Jean-Marie Lagagné, le maire, explique la démarche : "C'est du bénévolat. On y va avec nos voitures, notre essence. Mais bon... Les gens ont conscience que si on ne fait rien, ça risque de dégénérer et nous serons les premiers perdants".

Aujourd'hui, huit ans après, les traces de l'incendie ont disparu. Pour véritablement adapter la forêt aux incendies, l’ONF a envisagé la plantation de feuillus. Mais ici, le sol est trop contraignant. Et en période de très forte chaleur, les experts considèrent que ce n’est pas suffisamment efficace.


Et au Revest, comment a-t-on reboisé après les incendies des années 1970 ?
Correspondant local de Var-Matin à l'époque, Édouard Fousse relatait 3 campagnes de reboisement :

  1. 1972 avec les enfants des écoles pour replanter 200 résineux et eucalyptus à Fontanieu et à La Gairouarde, ravagés par l'incendie de 1970.
  2. En 1978, la mairie distribue aux Revestois des plants de chênes, pins parasols, eucalyptus et cèdres.
  3. 1984 : grande opération de reboisement au Mont Caume. 10000 plants d'arbres collinaires avec la contribution de la Direction départementale de l'Agriculture et l'Office national de protection des forêts.

Planterait-on les mêmes essences aujourd'hui ?

Forêt Incendie ONF
https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/incendie/reportage-incendies-en-gironde-comment-reconstituer-une-foret-et-comment-vivre-avec-le-risque-apres-un-incendie_5268409.html#xtor=EPR-555-[newsletterquotidienne]-20220721&pid=726375-1584377411-ceac396a
Canicule : des solutions contre les fournaises urbaines | L'Humanité
Mon 18 Jul - 10:47

Le mercure devrait friser les 40°C cette semaine. Contraintes par la minéralisation, la circulation et les activités industrielles, les villes suffoquent. Des solutions existent pourtant pour les rafraîchir.

Publié le Mardi 12 Juillet 2022 par Marion d'Allard

Pour la deuxième fois en moins d’un mois, le mercure s’affole. Une nouvelle vague de chaleur touche actuellement l’Hexagone avec des températures record attendues cette semaine. Particulièrement touchées, la plaine toulousaine et la vallée du Rhône devraient atteindre les 38 °C à l’ombre.

Peindre le toit en blancNew York, octobre 2010. Un collectif a repeint en blanc les toits d’un quartier entier. La température moyenne à l’intérieur des immeubles est passée de 46 °C à 26 °C. © France Roberts/Photo12/Alamy

Et tout laisse à penser que la canicule s’installe durablement avec la « remontée progressive sur le pays d’air très chaud en provenance du Maroc et d’Espagne », détaille Météo France. Il faut s’attendre à ce que « des vagues de chaleur semblables à celles observées cette année deviennent plus fréquentes et plus sévères dans les années à venir », note, pour sa part, Carlo Buontempo, directeur du service changement climatique de Copernicus (service européen sur le changement climatique).

Des citadins particulièrement vulnérables

Dans un tel contexte, l’adaptation est vitale, singulièrement en ville où les îlots de chaleur urbains (ICU) rendent les citadins particulièrement vulnérables aux hausses de températures. Lors de la canicule de 2003, si la surmortalité dans les campagnes avait atteint 40 %, elle s’était établie à 141 % à Paris.

Espaces publics bétonnés, rejets d’air chaud causés par les activités urbaines (chauffage, transports, éclairage public, climatisation, activités industrielles, circulation routière), limitation de la circulation des vents, captation de la chaleur par les bâtiments… les villes sont des fournaises quand le mercure s’emballe. En 2003, les températures relevées à Paris étaient de 10 °C supérieures à celles enregistrées dans les campagnes ou les zones forestières.

Pour lutter contre ce phénomène, urbanistes et architectes pensent la ville de demain nécessairement plus fraîche. Mais alors que l’Agence internationale de l’énergie table sur une multiplication par trois de l’usage de la climatisation en Europe d’ici à 2050, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a publié, en mai 2021, une synthèse des solutions durables qui existent pour rafraîchir nos villes.

De la végétalisation (création de parcs et de prairies urbains, plantations d’arbres, verdissement des façades et des toits) à l’accès à l’eau (plans d’eau, fontaines) en passant par la réduction du trafic routier ou la mise en place de structures d’ombrage, de multiples solutions de court terme sont désormais promues pour contrer l’effet des ICU.

L’albédo du bâti

Elles sont parfois d’une simplicité confondante. À New York, le collectif White Roof Project a tenté l’expérience de repeindre en blanc les toits d’un quartier entier. Résultat saisissant. En augmentant l’albédo du bâti (la capacité de réflexion des rayons solaires des toitures), la température moyenne à l’intérieur des immeubles est passée de 46 °C à 26 °C quand la température extérieure frôlait les 32 °C. Aux États-Unis, comme ­ailleurs, le mouvement prend de l’ampleur.

À Caen, une partie du viaduc de Calix a été ­repeinte en blanc pour éviter les ­effets de la chaleur sur la structure de l’ouvrage d’art. Comme quoi, la lutte contre les fortes chaleurs est parfois à portée de pinceau.

blanc Canicule climat peinture toit
https://www.humanite.fr/planete/canicule/canicule-des-solutions-contre-les-fournaises-urbaines-757809
Un arbre d'immortalité, le cyprès - Passion Provence
Sat 9 Jul - 23:02

Contrairement à ce que l'on croit souvent, le cyprès ne symbolise pas le deuil mais l'immortalité, et cela depuis les temps les plus anciens. En Egypte, son bois odoriférant, réputé imputrescible, servait à la fabrication des sarcophages. Chez les Grecs et les Romains, le cyprès ornait les nécropoles, car il était censé communiquer avec les régions souterraines et de ce fait lié au culte d'Hadès, dieu des Enfers.

Cyprès

Dressé comme un pinceau d'un vert sombre et mat, cet arbre silencieux, immobile, impassible, comment pourrait-on imaginer sans lui les paysages du Midi qu'il rythme, qu'il ponctue de ses notes graves ? Cependant, le cyprès n'est pas originaire de Provence ni d'Italie ; sa patrie est l'Asie occidentale, son aire originelle se situerait dans les montagnes du nord de l'Iran. Seulement, depuis des millénaires, l'homme l'a planté sur tout le littoral méditerranéen de l'Europe, comme un signe, comme un symbole. Ici, aligné, il protège les cultures contre le mistral ; là, il monte la garde près d'un mas ; ailleurs, un groupe de ses fuseaux verticaux indique l'emplacement du cimetière, et c'est surtout dans cette fonction que plus au nord on l'emploie, sauf là où les hivers sont rigoureux, car il ne les supporte pas. Les anciens honoraient en lui un guérisseur dont il savaient utiliser les vertus. Les tablettes cunéiformes sumériennes qui relatent l'histoire du héros Gilgamesh attestent déjà que le cyprès était une des plantes les plus usitées dans la pharmacopée.

Cyprès

Il y a quelques 4.000 ans, on employait l'huile extraite de ses feuilles et de ses cônes ou galbules contre tous les désordres du système veineux, en particulier les hémorroïdes, les varices, les troubles de la ménopause. A ces indications, Hippocrate au Vème siècle avant J.C. ajoutait les affections urinaires et Galien au IIème siècle après J.C., la diarrhée. Aujourd'hui encore, la phytothérapie utilise l'action vaso-constrictive des galbules ; en aromathérapie, l'essence de cyprès constitue un remède efficace contre la toux spasmodique. Au IIIème siècle après J.C., le philosophe chrétien Origène voyait dans le cyprès l'image des vertus spirituelles, la bonne odeur qu'il répand étant celle de la sainteté. Il s'agit là d'un symbolisme non seulement très ancien, mais universel. Les mêmes croyances se retrouvent en Chine et au Japon au sujet d'autres espèces, les Chamaecyparis (mot qui vient du grec et signifie cyprès bas, proche de la terre) des botanistes, qui ressemblent au cyprès et appartiennent comme lui à la famille des Cupressacées. Dans la Chine ancienne, on attribuait aux graines de ces conifères le pouvoir de procurer la longérité, la combustion de ces mêmes graines aidait à détecter dans le sol les filons d'or et de jade, substances incorruptibles, donc immortelles. La résine des Chamaecyparis, si l'on s'en frottait les talons, permettait même, croyait-on de marcher sur les eaux, car elle rendait le corps extrêmement lèger. Au Japon, où il forme en montagne de magnifiques forêts, le hinoki est un arbre sacré. On le plante près des temples appartenant au culte shinto, l'antique religion autochtone, et son bois servait à édifier les sanctuaires les plus vénérés, ainsi que le palais de l'empereur, lui-même personnage divin.

Auteur : Jacques Brosse dans La revue d'Information Municipale de Trans en Provence n° 12 - 1986.

Complément

La tradition provençale veut que l'on plante un, deux ou trois cyprès chez soi. L'arbre accueille le visiteur devant sa maison ou à l'entrée du jardin en signe de bienvenue. Un cyprès signifie qu'ici on offre à se désaltérer et à se reposer, deux cyprès pour une proposition à se reposer mais aussi à manger et à boire et enfin trois cyprès, pour offrir le gîte pour la nuit ainsi que le couvert.

Les propriétaires d'un mas plantaient deux cyprès à l'entrée de leur propriété. Ces cyprès en plus de la marque d'entrée dans la propriété étaient destinés à devenir les futures poutres maîtresses du toit du mas quand le temps viendrait de refaire la toiture.

Source : Site internet "J'aime le Vaucluse.com"

Cyprès de Toscane

cyprès Provence
http://www.passionprovence.org/archives/2017/03/03/34707407.html
Un loup filmé plusieurs fois sur les hauteurs du Revest - Var Matin
Fri 8 Jul - 19:05

Publié le 06 juillet 2022 à 09h30 Par Mathieu Dalaine

Un habitant a posté depuis trois ans un piège photographique au Grand Cap, sommet qui surplombe le village. Les apparitions du prédateur "face caméra" y sont fréquentes.

Le loup du Grand Cap - Capture d'écran

Sur l’un des films, on le voit passer furtivement de son pas souple caractéristique. Sur un autre, pris en début de nuit, il se désaltère en toute tranquillité. Une troisième vidéo, elle aussi en noir et blanc, montre un individu adulte et un juvénile quelques pas plus loin. Le doute n’est guère permis : il s’agit du loup, ce prédateur qui peuple nos territoires depuis plusieurs années maintenant.
Tous ces documents proviennent du même endroit : le Grand Cap. Ceux qui connaissent le lieu, perché à 782mètres d’altitude au-dessus du village du Revest, l’apprécient pour sa quiétude, son panorama à 360° sur la côte ou les contreforts des Alpes. Sans oublier la petite pyramide de Cassini qui trône à son sommet, du nom de ce géographe passé par là au XVIIIe siècle pour y effectuer des relevés nécessaires à l’élaboration d’une carte de France.

Il ne faut pas avoir peur de lui

C’est ici, depuis trois ans maintenant, qu’un Revestois qui tient à préserver son anonymat vient y poser ses pièges photographiques à vision nocturne. En installant une petite caméra à côté d’un point d’eau ou sur un lieu de passage d’animaux, il s’est vite rendu compte qu’un visiteur pas comme les autres y avait ses habitudes.

"J’ai filmé des cerfs, des daims, des chevreuils, des sangliers ou des renards, explique-t-il. Et puis des loups à plusieurs reprises. On se doutait qu’il était dans le coin; maintenant, on en est sûr." Cet amoureux de la biodiversité a fait authentifier ses vidéos par Philippe Orsini, ancien conservateur du muséum d’histoire naturelle de Toulon. Ce dernier est formel: il s’agit bien du canis lupus, le fameux loup gris.

La première trace ADN (une crotte) de la "bête" sur le territoire du Revest remonterait à 15 ans déjà. Mais les fantasmes qui entourent la bête sont toujours vivaces.

Il va falloir apprendre à vivre avec lui, car il ne partira pas" martèle notre Revestois. "Et il faut arrêter d’avoir peur, car il n’est absolument pas dangereux pour l’homme. Il y a un travail de pédagogie à faire, et ces films y participent.

Et notre interlocuteur de rappeler que lorsque la présence d’un couple d’aigles de Bonelli avait été attestée pour la première fois sur les falaises du Mont Caume, dans les années 80, "on entendait de tout. Les pires rumeurs avaient circulé au sujet de l’animal. Aujourd’hui, celui-ci fait la fierté du village."

Vingt meutes dans le Var

D’après le dernier recensement de l’espèce communiqué par la préfecture du Var, fin 2021, vingt-et-une zones de présence permanente du loup ont été relevées dans le département, dont vingt constituées en meutes. La grande majorité de ces zones sont localisées dans le Haut-Var ; quatre concernent aussi le massif de la Sainte-Baume et de Siou-Blanc.

"La pression de la prédation diminue légèrement" avaient expliqué les services de l’État l’an dernier. Au total, en 2021, 336 attaques de loups avaient été recensées causant 1 204 victimes dans les troupeaux de moutons ou de chèvres. Pour y répondre, des tirs de prélèvement sont autorisés : neuf loups avaient ainsi été "détruits" dans le Var l’an dernier.

Le loup gris, disparu en France dans les années 30, est revenu dans l’Hexagone en 1992. Du parc du Mercantour, sa présence s’est développée sur tout le territoire. On estime aujourd’hui sa population à près d’un millier d’individus.

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