Le mot de Kat : pour tout connaître de ce terrible incendie de 1906 qui vit la mort de trois soldats, consulter le document très complet rédigé par Armand Lacroix pour la Société d'histoire locale Les Amis du Vieux Revest et du Val d'Ardène.
Photos © Cécile Di Costanzo pour Les Amis du Vieux Revest
Article de Claude Serra paru dans Var-Matin - Tous droits réservés Var-Matin pour Les Amis du Vieux Revest
Alberte Blanc raconte :
Mon père, s’approchant de la fenêtre, eut la surprise de voir des militaires assis par terre devant chez nous. Il ne reconnut ni leur uniforme, ni leur langage : ce n’était pas de l’allemand, ni de l’anglais, encore moins du français, bien sûr, puisque nous étions libérés par un régiment de tirailleurs algériens...
in : Le journal de Madeleine Couret, en libre accès sur nos sites
Lors des commémorations de ce 20 août 2022, Enzo Maurel nous a dit un poème qu'il a écrit en mémoire de ces libérateurs venus des territoires français de l'Algérie.
Moi qui suis français d'ascendance algérienne par ma mère, j'ai essayé sans prétention de me mettre à la place des jeunes hommes qui sont venus d'Algérie pour participer à la libération de la France.
De l’autre côté de la Méditerranée,
Du haut de mon rocher d’Alger, vue sur mer,
À son pied on ne cesse de l’imaginer,
Soupçon de corruption entre mer et terre,
Esprit s’échauffant à travers les cheminées,
Cette belle je l’aime avec un goût amer,
Cette belle m’est inconnue mais que je l’aime,
Est-elle une réalité ou un mirage ?
Munch s’écria : voici la peste de l’homme.
Des bateaux quittent le rivage vers le large,
Cette belle portait une robe avec un chrysanthème,
Belle à l’âme tuée par des sauvages
Crise existentielle à son paroxysme,
De l’autre côté de la Méditerranée,
Résonne une mélodie dysharmonique,
Un lieu où chaque être semble être condamné,
À tort ou à raison d’appartenance ethnique,
Des Lumières en veille face à l’obscurantisme,
Les bateaux alertent le port de leurs départs,
Terre de ma mère disparue sous le brouillard,
Envolée de destins humains vers l’inconnu,
Un périple sans sirènes, visages nus,
Nu d’assurance, nu de courage, vierge...
Des jeunes hommes malchanceux dans la fleur de l’âge !
Des générations sacrifiées pour les nations,
Combattants exaltés par leur fascination,
D’un cri rageur que l’on entend jusqu’à Paris,
Afin que la France retrouve sa patrie,
Des hommes débarquent sur les champs des cigales,
Au son de batterie sur les champs de bataille ,
Bercés par l’atmosphère étouffante du Var,
Où l’existence semble tenir au hasard,
Des armées orchestrées par l’instinct de survie,
Où serait donc passé ce goût de la vie ?
S’est-il envolé au-dessus des étoiles ?
Alors fabrique-moi un avion avec des ailes,
Pour atteindre le sens réel de l’existence,
Perdre l’innocence, prendre la souffrance,
Ce 15 août, j’exprime la douleur de l’horreur,
La mer pleure du sang, pas une goutte de bonheur,
Plus de plage rouge ! Plus de plage rouge !
Ce ne sont que d’anciens enfants qui nagent,
De nombreux hommes donnant leurs corps à la mort,
Nous survivrons jusqu’à libérer les Maures,
Nous survivrons jusqu’à libérer le Revest
Nous survivrons jusqu’à libérer tous les êtres !
Texte © Enzo Maurel - Tous droits réservés
Enzo Maurel au Revest le 20 août 2022 - Photo CS
Alors que l'automne ne démarre que dans un mois, certains arbres perdent déjà leurs feuilles. En cause : le manque d'eau dû à la sécheresse et aux nombreuses vagues de chaleur.
Article rédigé par Hugo Charpentier - Radio France - Publié le 23/08/2022
Avec la sécheresse et le manque d'eau, de nombreux arbres ont d'ores et déjà perdu leurs feuilles durant l'été.
OLIVER BERG DPA DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP
Lorsqu'il est au travail, Jean-Baptiste Martin, jardinier à Aubagne (Bouches-du-Rhône), a l'impression que le temps s'est subitement accéléré. "Sur ces platanes, on voit qu’il y a une chute de feuilles qui, l’été, en général, n’arrive pas. Cela arrive plutôt à l’automne... Cette année, ça arrive déjà à partir de fin juin au lieu d’arriver fin septembre", regrette-t-il.
Pour ce patron d'une d'entreprise d'entretien d'espace verts, il n'y a aucun doute, cela est dû au manque d'eau. "L’arbre n’absorbe pas d’eau, donc, forcément, il se protège et par conséquent, il élimine ses feuilles. On pourrait évoquer surtout le platane, le chêne vert, le chêne blanc et après tous les bois blancs. Ca peut être le charme, l’hêtre, éventuellement des arbres plus résistants comme le bouleau, le peuplier, détaille-t-il. Cette année, on a coupé des grosses sections de bois morts sur des tilleuls qui étaient dangereuses. Des arbres qui peuvent faire 70 cm de diamètre à la base, ce qui est assez gros. C'est vraiment dû à la sécheresse", souffle Jean-Baptiste Martin.
Avec ce phénomène, amplifié par les vagues de chaleurs successives ces dernières semaines, les arbres et les jardins sont tous en souffrance, même les espèces endémiques à la méditerrannée. "Tous les jours, j’ai des clients qui viennent se plaindre des problèmes de la végétation qui se dessèche plus rapidement que prévu...", confie Mathieu Bonventre, propriétaire d'une pépinière à Aubagne.
Et d'ajouter : "La végétation méditerranéenne est à deux doigts de mourir, comme les cistes, du romarin qui est très très sec, le thym qui se dessèche... On voit des pins mourir. Les lierres sur les maisons, sur les murs, se dessèchent complètement. On le voit dans les forêts, dans les garrigues. C’est tragique, c’est du jamais-vu", s'alarme-t-il.
Face à cette situation, ce professionnel envisage sérieusement de ne plus conseiller certaines plantes à ces clients. "Je commence à me poser la question des plantes que je vais éviter de vendre, de conseiller à la vente, parce que ce n’est plus pour chez nous, comme tout ce qui est à gros feuillage tendre et qui souffre trop l’été. Ils grillent avant l’heure : normalement, ils perdent les feuilles quand il fait un peu froid et avec un changement de temps à l’automne. Là, depuis juillet, ils ne tiennent pas le coup", soupire-t-il. C'est déjà le cas par exemple des camélias, des azalées ou encore des rhododendrons, qui ne figurent quasiment plus dans ses stocks.
Des repousses fragilisées à cause de la sécheresse, un avenir menacé par la fréquence des feux. Dans les Maures, un premier bilan environnemental se dessine. Sur le plan humain, l’incendie d’août 2021 reste un traumatisme encore à vif.
Publié le 15 août 2022 à 09h20 Par Sonia Bonnin
Comment faire le bilan d’un incendie monstre, qualifié de "méga feu", classé parmi les cinq feux les plus graves que le Var a connus depuis une trentaine d’années ?
Ce jeune pin maritime de quelques centimètres réussit encore à puiser dans les réserves de sa graine
Il y a un an, le 16 août 2021, un incendie naissait sur l’aire de l’autoroute A57 Les Sigues, sur la commune de Gonfaron, par une journée sèche, chaude et venteuse. Le feu prenait tout de suite une ampleur folle, en direction de l’est et du sud.
Malgré l’intervention massive des pompiers au sol et de la flotte aérienne de sécurité civile, le combat acharné n’avait pu empêcher que le feu "saute les Maures".
Dévastant 7.000 hectares de végétation et de vie sauvage, les flammes avaient trouvé le tristement célèbre couloir de feu, jusqu’en lisière des communes balnéaires de Grimaud ou Cogolin.
Deux personnes avaient trouvé la mort, un habitant de Grimaud et une vacancière, leurs corps découverts dans une bergerie réaménagée que les flammes n’ont pas épargnée. Depuis la fin du terrible été 2003, il n’y avait plus eu de mort dans un feu de forêt dans le Var. Et de nouveau, le massif des Maures fut le lieu du drame.
Le bilan du feu de Gonfaron 2021 est catastrophique, sur le plan humain, écologique, paysager, économique. Des maisons ont brûlé, des centres équestres n’ont sauvé leurs chevaux qu’en les déplaçant dans une urgence folle. Des campings vidés à la hâte ont été carbonisés, des hameaux encerclés par le feu, d’autres en partie ravagés. C’est peu dire que le traumatisme est encore vif.
Sur le terrain, les mesures d’urgence déjà engagées fin 2021 vont se poursuivre. Elles consistent dans la création de "fascines", pour retenir les sols sur les versants incendiés.
Réaliser des fascines, cela veut dire couper des troncs de bois mort, pour les placer en travers de la pente. Il s’agit de protéger les sols de l’érosion, mais aussi d’éviter l’instabilité du terrain en cas de fortes pluies.
Reste aussi l’importance des messages de sensibilisation auprès du grand public, vu que 90 % des feux sont d’origine humaine. Que ce soit une cause accidentelle ou volontaire. Le feu de Gonfaron ne fait pas exception. L’hypothèse est celle d’un mégot de cigarette, jeté depuis l’aire d’autoroute - l’enquête est toujours en cours. Imprudence ou malveillance, même résultat.
C’est une image rassurante. Mais trompeuse. Au premier coup d’œil, en plein mois d’août 2022, la forêt des Maures montre une vigueur étonnante. Des touffes d’un vert acidulé jaillissent au pied de souches calcinées. Au bout de branches noires, des feuilles se dressent courageusement sous un soleil de plomb.
Un an après le passage des flammes, la nature semble tenir bon. Sur les replats, les herbes sont hautes et jaunes - normal, c’est l’été. Sur les versants, les taches sombres alternent avec une impression de verdure. Le paysage est blessé, pas anéanti.
Sur les pas de Bruno Teissier-du-Cros, apparaît la mesure du paradoxe. "Ici, les graminées ont profité de l’ouverture du milieu", comprenez de la place libre, et "ont poussé rapidement, au printemps". Mais dans la pente, "il ne reste plus rien, le sol est lessivé", constate ce spécialiste de la défense des forêts contre l’incendie, à l’Office national des forêts (ONF).
Quelques plantes éparses s’accrochent aux replis de terre enfouis entre les roches qui scintillent et surchauffent au soleil. "Avec des incendies récurrents, la forêt s’appauvrit, les sols s’érodent."
Les pluies pourtant bénéfiques ont emporté une part du substrat nécessaire à la pousse de surface. Et avec, une part des graines accumulées ont dévalé la pente.
En profondeur, d’autres enjeux sont en mouvement. Plus lents, plus secrets. "Voyez ce chêne-liège, désigne Bruno Teissier-du-Cros. Il a très peu de chances de s’en sortir, il est en dessous de la taille critique. Pourtant, il essaie. Mais ses feuilles sont rabougries."
Même si le liège l’a protégé - son écorce a entièrement brûlé - l’arbre devrait mourir dans les prochaines années.
Plusieurs espèces ont pourtant la capacité de puiser en profondeur, "dans leurs réserves", pour lancer de jeunes tiges: chênes, arbousiers, bruyères, cistes… Mais "le vert est un faux ami", prévient le spécialiste, car il y a des conditions sine qua non à une régénération réelle.
La première condition est le temps écoulé entre deux incendies. "Dans certains vallons, il n’y a déjà plus de pins. On peut avoir l’impression générale que la forêt reprend ses droits, mais elle a besoin de 40 à 50 ans pour se maintenir." Ce qui est "un temps court à l’échelle d’une forêt".
Ici, sur les hauteurs de La Garde-Freinet, cela tombe sous le sens. Ce "couloir de feu" avait déjà brûlé en 2003. "En l’espace de 60 ans, quatre feux sont passés dans cette zone. C’est trop, beaucoup trop." À ce rythme, un dépérissement s’engage.
Et là apparaît une deuxième condition essentielle : le climat. "Le souci, cette année, réside dans la sécheresse de l’hiver." Amplifiée par les températures caniculaires de l’été, la (trop) longue période sèche est "un deuxième coup de massue pour la végétation".
Plus qu’à la météo quotidienne, Bruno Teissier-du-Cros est sensible à "la vitesse du changement climatique". Sa conclusion est qu’il faut "fondamentalement protéger la forêt du feu, pour lui permettre de réussir à encaisser le changement climatique". Elle ne pourra pas faire les deux en même temps.
Incendies et réchauffement, les deux phénomènes combinés enclenchent un mécanisme délétère. "Quand elle se développe, la forêt passe son temps à stocker du carbone." Cette aptitude est affaiblie soit parce que la forêt brûle, soit parce qu’elle pousse moins.
Le mot de Kat : J'avais déjà vu cette carte il y a quelques semaines, et certains journalistes viennent de la découvrir et la mettent en exergue. Il s'agit d'afficher, commune par commune, la quantité de pesticide à laquelle la population est exposée.
La carte Adonis a pour ambition de porter à la connaissance de tous les données communales sur l'usage des pesticides.
Ces données ont pour vocation :
d'être utilisée à des fins de recherches scientifiques et
de servir de référence pour la définition et l'évaluation des politiques publiques nationales et européennes, dans des démarches de labellisation des exploitations agricoles et d'établissement de plans de progrès visant à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires.Cette plateforme permet de contribuer à la mise en œuvre :
de la Directive européenne « pesticides » du 21 octobre 2009 déclinée en France par les plans Ecophyto I et Ecophyto II
du Plan National Nutrition Santé 4 (2019-2023) lancé le 20 septembre 2019 par Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la santé, qui recommande de consommer des produits végétaux non contaminés par les pesticides
Et comment est fait ce calcul ? La méthode de calcul est ce qu'elle est : on fait avec ce qu'on a :
les données parcellaires du Registre Parcellaire Graphique (RPG) 2020 qui donne accès à toutes cultures
les enquêtes Pratiques Culturales concernant les grandes cultures, l'arboriculture, la viticulture et le maraîchage qui donne un >IFT moyen décomposé (insecticides, fongicides, herbicides et traitements de semences) par ancienne région administrative
les parcelles en bio fournies par l'Agence bio
Et voilà ce que cela donne appliqué au Revest.
Surprise ! Le Revest est une zone grise, sans aucun pesticide référencé. Non parce qu'on a mesuré qu'il n'y en a pas (on n'en sait rien), mais parce qu'il n'y a pas de zone agricole au Revest. En effet, la société qui possède les 2500 oliviers et les 2,5 hectares de vignes de Tourris, bien que domiciliée au Revest, avec toutes ses terres agricoles sur Le Revest, cette société donc, a une adresse postale sur La Valette.
Non que je souhaite démontrer l'utilisation de pesticide sur Le Revest. Mais je suis un peu étonnée du mode de calcul des statistiques qui vont servir de base à nos politiques.