La Commission nationale informatique et libertés a rendu un avis la semaine dernière dans laquelle elle alerte sur le peu de sécurité que représentent les logiciels collaboratifs dont les serveurs appartiennent à des entreprises américaines. Elle appelle à utiliser plutôt des logiciels européens ou libres.
La CNIL, commission nationale de l'informatique et des libertés, est chargée de veiller à ce que le respect de la vie et des données privées soient bien respectées dans le milieu du numérique en France. Et cette fois, la commission a été saisie par la Conférence des grandes écoles et la Conférence des présidents d'université pour donner son avis sur l'utilisation de logiciels collaboratifs venus des États-Unis.
Elle a rendu son avis il y a quelques jours, et celui-ci est sans appel : si vous êtes étudiant, enseignant ou chercheur, vous devriez cesser d'utiliser des outils en ligne appartenant à des entreprises américaines – le problème c'est que ceux-ci sont très très utilisés... pour n'en citer que deux, on trouve le logiciel Google Docs ou l'appli de visioconférence Zoom.
Quel est le problème avec ces logiciels ? Eh bien tout simplement, si vous utilisez l'un de ces outils-là, vous n'avez pas de vraie garantie que vos données ne seront jamais visées par des programmes de surveillance américains. En fait, la CNIL s'appuie sur une précédente décision, à savoir l'annulation du Privacy Shield, un accord qui permettait le transfert de données entre l'Europe et les États-Unis. Celui-ci a été invalidé par la justice européenne l'an dernier parce qu'il ne garantissait justement pas assez les données personnelles des utilisateurs européens.
Et c'est particulièrement vrai dans le monde de l'éducation et de l'enseignement supérieur, où les données peuvent être sensibles, notamment pour les chercheurs qui travaillent sur des questions de santé ou sur des données économiques par exemple, ou encore des données sur des élèves mineurs.
Alors si on n'utilise ni Zoom ni Google Docs, qu'est-ce qu'on peut prendre à la place ? Eh bien il n'y a pas trente-six solutions : la Cnil appelle à trouver des alternatives : on avait parlé il y a quelques semaines d'Infomaniak, une entreprise suisse qui prônait justement la sécurité avec des produits à peu près équivalents à Google Docs...
L'autre piste ce sont les logiciels libres comme Libre Office ou les dizaines d'applications proposées par Framasoft... La Cnil est consciente que tout basculer quand on travaille sur Google Drive depuis des années n'est pas simple, elle préconise donc une période de transition et se dit même prête à aider les organisations qui le souhaitent à mener cette transition.
Julien Baldacchino Journaliste
Commentaire : ne visitez JAMAIS plus le domaine revest.fr qui a été racheté par des cybercriminels, alors qu'il hébergeait auparavant les publications des Amis du Vieux Revest.
La lecture du livre du sociologue Laurent Mucchielli (@lmucchielli), Vous êtes filmés ! Enquête sur le bluff de la vidéosurveillance, m’a profondément déprimé. Elle m’a profondément déprimé parce qu’elle montre que ceux qui n’ont cessé de dénoncer l’inutilité de la vidéosurveillance n’ont absolument pas été entendus. Ils ont été laminés par le bulldozer d’une désinformation sans précédent… alors même que les constats initiaux sur l’inefficacité de la vidéosurveillance (voir notamment les articles de Jean-Marc Manach de 2009 et 2010 ou encore le dossier que consacrait déjà en 2010 Laurent Mucchielli sur son blog) n’ont cessé d’être confortés par les rares évaluations qui ont eu lieu. Après des années de développement, la vidéosurveillance, rapportée à son coût, ne sert toujours à rien et pourtant, elle s’est imposée partout. Elle est devenue si banale désormais, qu’on s’étonne plutôt quand une collectivité locale n’en est pas équipée. Pourtant, ces années d’équipements, ces ces centaines de millions d’euros dépensés, n’ont pas changé le constat initial, celui pointé depuis très longtemps par les chercheurs : à savoir que la vidéosurveillance sur la voie publique ne produit rien. Le retour sur investissement de cette technologie est scandaleux. Le taux « d’utilité » aux enquêtes comme le taux de « participation » à l’élucidation de voies de fait est quasiment inexistant. Elle ne parvient même pas à combattre le sentiment d’insécurité que les caméras promettaient de résoudre comme par magie...