Dans « Osons la nuit », le zoologiste suédois Johan Eklöf formule une belle ode à l’obscurité. Et alerte sur les effets néfastes de la pollution lumineuse sur l’ensemble du vivant.
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Samedi 15 octobre, c’est la 14e édition du Jour de la Nuit. Un événement national national de sensibilisation à la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne. À cette occasion, Reporterre publie une série d’articles sur les changements et dangers qui guettent notre ciel étoilé.
Johan Eklöf est un chercheur et zoologiste suédois, auteur d’« Osons la nuit — Manifeste contre la pollution lumineuse » (Tana).
Reporterre — Dans « Osons la nuit », vous écrivez que « le crépuscule et la nuit sont, de manière générale, pleins de vie ». De quelle manière ?
Johan Eklöf — La grande majorité des insectes et des animaux sont actifs au moment de la nuit, du crépuscule et de l’aube : accouplements, chasse, pollinisation... Nous avons tendance à étudier des phénomènes et des espèces qui sont actives durant le jour, comme les oiseaux ou les papillons, en occultant le fait que la nuit est elle aussi pleine de vie. Si vous vous installez par exemple dans une forêt la nuit, sans source de lumière artificielle, vous appréhenderez différemment votre environnement et entendre des bruits inédits, sentir de nouvelles odeurs, voir des yeux d’animaux scintiller dans l’obscurité… La pollution lumineuse, en reculant toujours plus la nuit, a des effets néfastes très concrets sur la biodiversité.
Quels sont ces effets néfastes ?
Les effets sur les humains font l’objet d’un champ d’études assez inédit, d’autant que les problèmes de santé peuvent être induits par une concomitance de facteurs. Cela dit, on sait par exemple qu’une trop grande exposition à l’éclairage artificiel perturbe la sécrétion de mélatonine, communément appelée « hormone du sommeil », ce qui nous fait moins bien dormir. Par ricochet, cela entraîne d’autres conséquences néfastes : dépression, surpoids... Des études récentes ont également montré que certaines formes de cancer, comme celui du sein, pouvaient avoir pour origine indirecte une exposition excessive à la pollution lumineuse.
Quant à la faune et la flore, les effets sont différents en fonction des espèces d’animaux ou des variétés de végétaux. Une chose est sûre : tous les êtres vivants ont une horloge interne qui est ajustée en fonction de la lumière et de l’obscurité. En quelque sorte, cette horloge interne dit à chaque être vivant quoi faire à quel moment ; or, la pollution lumineuse affecte cette horloge, ce qui aura de nombreuses conséquences. Par exemple, une étude suisse a montré que la pollinisation diminue de 60 % quand un champ d’herbe est exposé à de la lumière artificielle : il y a alors moins de fleurs et de plantes.
En s’habituant à évoluer dans le noir, on se rend vite compte de l’aspect relaxant de l’obscurité. Pxhere-CC0
Les organismes vivant dans les mers et océans sont également affectés par cette pollution lumineuse...
Ce phénomène m’a beaucoup surpris. La pollution lumineuse, notamment près des côtes, a des effets sur tout ce qui vit dans les lacs, les mers et les océans : sur les poissons, les mollusques, les crustacés, les récifs coralliens…
Comment expliquer notre propension à tout éclairer ?
De façon générale, nous avons peur de la nuit. C’est plutôt naturel, les humains, qui ont toujours été des êtres diurnes [vivant le jour], ne voient pas très bien dans l’obscurité. Pourtant, il n’est pas très dangereux pour nous d’évoluer la nuit, sans lumière. Il suffit de passer du temps dehors la nuit pour se rendre vite compte qu’en fait, on s’y habitue et qu’il ne fait pas si noir.
En vous immergeant dans la nuit, vous verrez que plein de belles choses s’y passent.
Mais voilà : on ne connaît pas la nuit. Et de la même manière qu’on coupe à tout va les forêts ou que l’on étend nos villes, on allume toutes ces lumières en ne pensant qu’à notre propre intérêt, sans tenir compte des autres organismes vivants.
Vous écrivez que hormis certains lieux précis (comme les hôpitaux), rien ne justifie de tout illuminer la nuit ; et que la lumière artificielle, au-delà de détruire notre planète, a permis d’exploiter davantage les classes populaires, en rendant possible le travail de nuit. La pollution lumineuse est-elle un vice dû au capitalisme ?
Si nos lieux de travail sont à présent électrifiés, c’est notamment pour une raison simple : permettre aux entreprises de gagner davantage d’argent en faisant travailler les gens potentiellement 24h/24, 7j/7. De la même manière, on voit bien que si des bureaux restent allumés la nuit, et que si d’énormes logos de marques et d’entreprises brillent de mille feux à des heures très tardives, c’est avant tout pour des logiques commerciales : l’idée est de renvoyer une image moderne, séduisante. Et ce, encore une fois, au mépris du reste du vivant. L’éclairage artificiel est l’une des incarnations de notre monde capitaliste.
Si vous participez à une excursion de nuit avec des naturalistes, vous verrez qu’il se passe plein de choses. » Flickr-CC BY-NC 2.0-Vladimir Agafonkin
Structurellement, comment lutter contre cette pollution lumineuse ?
Dans un premier temps, il faudrait lancer des campagnes d’information sur ses effets délétères. Par ailleurs, il faudrait mettre en œuvre une législation bien plus protectrice de la biodiversité. Par exemple, en regardant toujours quelles espèces d’animaux évoluent dans les lieux publics que les autorités souhaitent illuminer, et en se posant toujours ces questions : a-t-on vraiment besoin de cette lumière ? Quel est le but de cette installation lumineuse ? Cet endroit a-t-il besoin d’être éclairé 24h/24 ? D’autant que l’éclairage artificiel mondial représente aujourd’hui un dixième de l’ensemble de notre consommation énergétique, alors qu’une minuscule proportion de cette lumière nous est vraiment utile.
« Avoir sous les yeux la beauté de la nature et de la nuit ne peut qu’avoir des effets positifs »
Il faudrait aussi penser à utiliser des lumières moins fortes, qui ciblent des endroits bien précis ou qui ne s’activent qu’au passage de piétons. Ou même des lumières de couleurs différentes : par exemple, les insectes supportent mieux les lumières orangées. Il est surtout très important que, de façon globale, l’on change notre attitude vis-à-vis de la nature.
Appréhender la nuit et sa beauté, de manière empirique et sensible, en quoi cela pourrait-il permettre de changer nos attitudes ?
Avoir sous les yeux la beauté de la nature et de la nuit ne peut que, je l’espère, avoir des effets positifs. En s’habituant à évoluer dans le noir, on se rend vite compte de l’aspect relaxant de l’obscurité. Si par exemple vous vous promenez la nuit à la campagne et que vous apercevez la Voie lactée, et que le lendemain, en ville, vous ne voyez que cinq malheureuses petites étoiles, vous allez regretter la Voie lactée. Si vous participez à une excursion de nuit avec des naturalistes, vous verrez qu’il se passe plein de choses, et vous voudrez en savoir davantage. Or, en général, plus on en apprend sur un sujet, plus on y fait attention. En vous immergeant dans la nuit, vous verrez que plein de belles choses s’y passent.
En tant que zoologiste, quel est votre plus beau souvenir d’observation nocturne ?
Question difficile... Je pense à une expérience récente : il y a un mois, j’étais à l’extérieur d’une église à l’aspect très médiéval, à Gotland [en Suède]. J’attendais de voir des chauves-souris sortir du grenier de l’édifice et, tout à coup, j’ai vu une chauve-souris voler tout près du sol. J’ai réalisé qu’il s’agissait d’une espèce très spéciale, dont je connaissais l’existence, mais que je n’avais jamais eu l’occasion d’observer. L’obscurité était totale, je n’ai pu la voir voler que grâce à la lumière de la lune qui se reflétait contre les murs de l’église. C’était un très beau moment.
L'alimentation des lampadaires pèse lourd dans le budget des municipalités. Certaines ont donc choisi de les débrancher, pour des raisons à la fois économiques et environnementales.
Jérémy Fichaux - franceinfo France Télévisions Publié le 27/03/2022 10:35
Il y a près de 11 millions de points lumineux en France, soit l'équivalent d'un lampadaire pour six habitants, d'après les derniers chiffres de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). C'est aux communes de décider d'éteindre l'éclairage public la nuit et certaines ont décidé de franchir le pas récemment, à la faveur des confinements liés à la pandémie de Covid-19.
Cependant, il s'avère très difficile de cartographier cette dynamique à l'échelle nationale. Tout simplement parce que les données sont quasi inexistantes. "Nous travaillons actuellement sur un standard d'éclairage public, où chaque commune pourra, si elle le souhaite, informer de son nombre de points lumineux, des lampes utilisées…" explique Jennifer Amsallem, ingénieure d'études à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
Néanmoins, deux bureaux d'études experts dans l'analyse des images satellitaires, La TeleScop et DarkSkyLab, ont modélisé des données en cœur de nuit en région Occitanie depuis 2014. Sur l'image ci-dessus, plus la zone est bleue, plus l'éclairage public est faible. Toutefois, cette méthode comprend des biais et les résultats ne peuvent représenter fidèlement la pollution lumineuse. Dans le détail des données communiquées par la région, 520 municipalités sur 4 516 pratiquent l'extinction après minuit en Occitanie, soit plus d'une commune sur dix. Franceinfo vous explique pour quelles raisons – économiques, environnementales, voire touristiques – certaines villes ont fait ce choix.
L'éclairage public pèse lourd dans les dépenses énergétiques des communes. D'après son dernier rapport quinquennal de 2019, l'Ademe évalue cette compétence à 41% des dépenses en électricité des municipalités. La facture s'est alourdie avec la hausse du prix de l'énergie. L'ouverture à la concurrence entérinée par la loi Nome (pour "Nouvelle organisation du marché de l'électricité"), appliquée depuis 2011, est aussi pointée du doigt.
"La loi Nome a fait augmenter la facture de 25%, et face à cette augmentation, certaines communes se sont retrouvées coincées." Roger Couillet, vice-président de l'Association française de l'éclairage à franceinfo
Certains maires ciblent quant à eux la baisse de la dotation globale de fonctionnement, versée par l'Etat aux collectivités. Cette enveloppe a baissé de 11,5 milliards d'euros en 2014, selon le rapport annuel sur la situation financière et la gestion des collectivités locales, obligeant certaines villes à réduire leur consommation. "Il fallait faire des économies quelque part, alors nous avons coupé nos 7 800 points lumineux dès l'année suivante", se remémore Dominique Fouchier, maire de Tournefeuille (Haute-Garonne).
De plus, entre 2005 et 2017, le coût de l'énergie dédiée à l'éclairage public a doublé, passant de 7,7 à 15 centimes d'euro par kilowatt-heure, selon le dernier rapport de l'Ademe. Face à cette situation, des municipalités tentent de réduire leur facture annuelle en éteignant leurs lampadaires. "Depuis cette décision en 2015, la commune économise près de 163 727 euros par an", chiffre Martine Berry-Sevennes, adjointe déléguée à la transition écologique de Colomiers (Haute-Garonne).
Malgré ce gain, certaines communes, à l'image de Fleury (Aude), reviennent sur cette décision. "Des habitants croyaient qu'il y avait une panne et ne comprenaient pas le dispositif. Alors nous avons rallumé les lumières en 2019", témoigne David Bouyer, directeur des services de la ville. Perte due à ce rétropédalage : 15 000 euros par an. Pour compenser ce manque à gagner, la commune a décidé de changer son parc lumineux avec des lampes LED, moins énergivores.
Aujourd'hui, la majorité des installations doivent encore être rénovées. Le potentiel de réduction de la consommation est estimé entre 50 et 75% dans les communes de moins de 2 000 habitants, selon l'Ademe (lien PDF). Sébastien Vauclair, fondateur du bureau d'étude DarkSkyLab, met en garde : "On peut économiser de l'énergie et des dépenses publiques, tout en polluant plus. Il faut donc avoir en tête une sobriété lumineuse. C'est-à-dire vraiment réduire l'impact de la pollution lumineuse sur l'environnement avec, notamment, des lampes plus orangées." L'enjeu énergétique est devenu de plus en plus politique. En témoigne le nombre croissant d'élus chargés de l'énergie dans les communes françaises.
En 2017, les lampes à sodium, plus gourmandes en énergie, représentaient 57% du parc lumineux français, d'après le dernier rapport quinquennal de l'Ademe. A consommation équivalente, un luminaire LED éclaire 20% à 40% de plus qu'une lampe à sodium. Les parcs lumineux communaux s'orientent de plus en plus vers les LED. Grâce à elles, il est possible de réduire l'intensité lumineuse durant la nuit, donc la pollution lumineuse. Les lampes à sodium sont vouées à disparaître à Toulouse afin de réduire le coût énergétique de l'éclairage public. "A l'horizon 2026, l'entièreté de notre parc lumineux sera constitué de LED", projette Jean-Baptiste de Scorraille, adjoint au maire chargé de l'éclairage public.
Pour un grand nombre d'élus, l'intérêt est double : faire des économies et moins polluer, en transformant les parcs lumineux vieillissants. Et pour cause, 40% des luminaires en service ont plus de 25 ans et nécessitent une révision, selon l'Ademe (lien PDF). "Les anciens lampadaires n'ont pas été pensés pour éclairer. Aujourd'hui, ces derniers s'encrassent et la lumière ne sort plus du luminaire, alors il pollue et consomme pour rien", explique Bruno Lafitte, ingénieur à l'Ademe, spécialiste des questions liées à l'éclairage. Il ajoute : "Heureusement qu'ils sont en voie d'extinction !" En effet, ces vieux luminaires font partie des plus polluants, car leur flux lumineux est orienté vers le ciel et non vers le sol. Cependant, un décret sur les nuisances lumineuses de 2018 prévoit la suppression de ces boules des espaces publics et privés en 2025.
Bien que la France soit plutôt une bonne élève dans la lutte contre la pollution lumineuse en raison de sa législation sur le sujet, la Cour des comptes estime, dans un rapport du 18 mars 2021, que cette compétence communale est exercée de manière "trop dispersée et sans vision de long terme". En réponse, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé, le 16 février, le programme "lum'ACTE". Doté de 10 millions d'euros, il permettra de "diagnostiquer, d'ici à deux ans, 3 à 4 millions de points lumineux et d'en rénover au moins 70%". La ministre a rappelé que diminuer la consommation d'énergie est le "premier des trois piliers de la transition énergétique", lors de la dernière commission du développement durable et de l'aménagement du territoire.
"La pollution lumineuse participe à un génocide sur la biodiversité", s'indigne Sébastien Vauclair, du bureau d'étude DarkSkyLab. De plus en plus, les politiques publiques prennent en compte le bien-être animal. Car si la nuisance lumineuse peut dérégler le rythme circadien de l'être humain, elle entrave également la vie nocturne des autres êtres vivants. Beaucoup d'insectes sont par exemple attirés par la lumière, et l'éclairage de nuit empêche le bon déroulement de leurs déplacements.
La lumière artificielle de l'éclairage public peut affecter tous les aspects de la vie des animaux, comme la recherche de nourriture.
"Les halos lumineux empêchent une bonne migration des oiseaux", ajoute Jennifer Amsallem, de l'Inrae.
Sur la carte ci-dessus, on voit que l'extinction des lampadaires dans certaines communes réduit ces halos en cœur de nuit. Cela crée des couloirs nocturnes permettant aux oiseaux migrateurs, qui se repèrent grâce aux astres, de se déplacer plus facilement.
Pour préserver la biodiversité, "il faut rallumer les étoiles", confirme Agnès Langevine, vice-présidente chargée du climat, du pacte vert et de l'habitat durable de la région Occitanie. C'est ce que fait la ville de Toulouse afin de protéger la vie animale autour de la Garonne. "Nous éteignons à 1 heure du matin l'éclairage près des monuments pour laisser la vie nocturne se dérouler", explique Jean-Baptiste de Scorraille, adjoint au maire chargé de l'éclairage public.
"L'avantage de cette pollution, c'est qu'elle est totalement réversible", s'enthousiasme tout de même Bruno Lafitte, de l'Ademe. Une extinction des feux la nuit a ainsi des effets immédiats sur la biodiversité nocturne.
"Nous ne sommes pas un village avec une vie nocturne", reconnaît Daniel Bancel, maire de Sauliac-sur-Célé (Lot). Ce village de 134 habitants a réduit considérablement son éclairage la nuit, car il n'est pas utile à ses administrés. En optant pour l'extinction des feux en cœur de nuit, Sauliac-sur-Célé a fait d'une pierre deux coups : alléger sa facture et attirer les admirateurs de la voûte céleste. La réduction de la pollution lumineuse permet en effet le développement de l'astrotourisme, dans lequel la région Occitanie est une référence. Elle fait partie des plus grandes réserves internationales de ciels étoilés d'Europe. Ce label est attribué par l'International Dark-Sky Association et récompense un ciel étoilé d'une "qualité exceptionnelle".
"Il y a beaucoup d'astronomes amateurs qui viennent dans notre commune observer le ciel."
Daniel Bancel, maire de Sauliac-sur-Célé
La France compte quatre réserves de ce type : celle du Pic du Midi (Occitanie), le parc national des Cévennes (Occitanie), la réserve Alpes Azur Mercantour (Provence-Alpes-Côte d'Azur) et le parc naturel régional de Millevaches (Nouvelle-Aquitaine).
Au-delà du gain économique et énergétique, la réduction de l'éclairage public peut donc être un atout d'attractivité. "Nous sommes une région avec 50 000 nouveaux habitants chaque année, nous devions penser à un tourisme nocturne", conclut Agnès Langevine, vice-présidente chargée du climat à la région Occitanie.
À quel point la pollution lumineuse est-elle intense là où vous habitez ?
La pollution lumineuse intervient lorsque les éclairages publics, ainsi que ceux des habitations et des commerces, viennent à obscurcir la voûte céleste. Résultat, en ville, on voit généralement bien moins d’étoiles qu’à la campagne : il y a davantage d’éclairages. S’ajoute aussi le déploiement de plus en plus intensif de satellites. En résumé, la pollution lumineuse correspond à la lumière artificielle prenant le dessus sur la lumière naturelle.
« 85 % du territoire métropolitain est exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse », constate l’organisme Nature France.
Quelle est l’intensité de cette pollution là où vous habitez ? Pour répondre à cette question, Nature France et l’Observatoire français de la biodiversité ont diffusé une carte de l’hexagone, mise à jour le 11 octobre 2021.
Carte de France de la pollution lumineuse. Source : FranceNature-OFB-Olivier Debuf
Plus la couleur vire à l’orange, plus la pollution lumineuse est intense et néfaste. Vers le bleu, la pollution est plus faible. Et ainsi, plus la couleur locale est vive, plus, dans cette zone, il est difficile d’observer nettement et richement la voute céleste.
La carte est construite à partir de pourcentages, calculés à partir d’une modélisation numérique du phénomène de diffusion de la lumière dans l’atmosphère. Les sources lumineuses incorporées dans le modèle utilisé sont identifiées à partir des radiances mesurées par satellite.
Ce phénomène nous empêche non seulement de vivre des instants poétiques à notre fenêtre, mais contribue aussi au déclin de plusieurs espèces, telles que les lucioles.
Effectivement, cette pollution vient perturber les animaux nocturnes ou plus largement les espèces qui dépendent du cycle jour/nuit. « L’éclairage nocturne perturbe le déplacement des espèces qui utilisent les étoiles pour s’orienter, comme certains oiseaux migrateurs, mais aussi de nombreux insectes volants qui se retrouvent piégés par les points lumineux », ajoute France Nature. Cela vient par ailleurs réduire l’habitat pour des espèces qui fuient la lumière.
De manière générale, la pollution lumineuse est donc la cause d’un morcellement des milieux naturels, en exerçant une pression.
Deux jeunes sillonnent Marseille pour combattre la pollution lumineuse due aux lumières des magasins. Ils atteignent des interrupteurs situés parfois à plusieurs mètres de hauteur. Les images de leurs acrobaties font le tour des réseaux sociaux.
Les numéros de voltige de deux jeunes à Marseille n’en finissent pas d’étourdir les réseaux sociaux. Une vidéo vue plus de 2 millions de fois sur Twitter, Instagram et Tik Tok, montre en effet deux hommes multipliant les sauts pour atteindre des interrupteurs et éteindre les lumières des magasins, le soir venu.
Une initiative à mettre au crédit de Maxime et Yanis, deux acrobates pratiquant le parkour, discipline visant à franchir divers obstacles, souvent en milieu urbain. Leur «petit geste écolo» a surtout pour but de combattre la pollution lumineuse, comme ils l’expliquent à France 3.
«On se sent concernés parce qu’on est jeunes. C’est pour notre futur. On n’est pas des activistes fous furieux, nous on pense à plus tard», déclarent-ils à la chaîne.
La police indulgente
S’ils pratiquent leurs numéros d’équilibristes en soirée, lorsque que les magasins sont fermés et que les rues se vident, les deux acrobates ont cependant déjà été confrontés à la police. La BAC (Brigade anticriminalité) les a notamment surpris entre deux pirouettes. «On a répondu très calmement, on a expliqué qu’on éteignait les lumières», explique Yanis à France 3. Les agents se sont montrés compréhensifs.
Depuis le 1er juillet 2018, les magasins sont tenus d'éteindre leurs enseignes commerciales entre 1 et 6 heures du matin.
"On interrompt l’éclairage quand il n’est pas indispensable. Depuis le 1er décembre, l’éclairage public de Pontevès est éteint la nuit pendant six heures de 23h30 à 5h30. Le maire, Frank Panizzi, présente les objectifs de cette mesure expérimentale.
Suite à une décision prise en conseil municipal le 19 novembre, l’éclairage public est interrompu de 23 h 30 à 5 h 30 sur la totalité de la commune. Cette extinction est mise en place depuis le 1er décembre à titre expérimental. Le maire, Frank Panizzi, évoque l’origine de cette initiative et ses objectifs.