Météo France a alerté jeudi sur un potentiel épisode méditerranéen à venir pour ce week-end de la Toussaint dans le Var et les Alpes-Maritimes.
Mais qu'est-ce qui distingue un épisode méditerranéen d'une tempête ou d'un gros orage? D'après Météo France, il se caractérise par des précipitations "exceptionnelles" dans le mauvais sens du terme. "L'équivalent de plusieurs mois de pluie tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours", précise Météo France.
D'après les prévisionnistes, ces épisodes se produisent entre "trois à six fois par an", sur les régions du pourtour de la Méditerranée.
La formation de l'épisode méditerranéen est également différente d'un simple orage. "Les épisodes méditerranéens sont liés à des remontées d'air chaud, humide et instable en provenance de Méditerranée qui peuvent générer des orages violents parfois stationnaires. Ils se produisent de façon privilégiée en automne, moment où la mer est la plus chaude, ce qui favorise une forte évaporation", décrypte Météo France.
Cette formation est expliquée dans l'infographie ci-dessous.
Épisode méditerranéen selon Météo France
Le dernier épisode méditerranéen d'ampleur dans les Alpes-Maritimes remonte aux 2-3 octobre 2020 et la tempête Alex. Les pluies diluviennes avaient alors atteint localement 500 litres par mètre carré et engendré des crues dévastatrices du Var et de la Roya.
Une catastrophe au bilan dramatique: 10 morts, 8 disparus, 13.000 sinistrés et 1 milliard d'euros de dégâts.
Des épisodes méditerranéens marquants dans le Var et les Alpes-Maritimes
15 juin 2010
Les terribles inondations dans le Var, notamment concentrées sur la Dracénie et l'Argens. Il était tombé près 461 mm de précipitations en seulement 12h par endroits. Là encore le bilan est dramatique avec 27 morts.
3 octobre 2015
195 mm à Cannes dont 175 en 2 heures et 178 mm à Mandelieu dont 156 mm en 2 heures. "Cet épisode démontre que ce n'est pas seulement la hauteur totale des précipitations qui importe, mais aussi les intensités maximales atteintes et la vulnérabilité des territoires concernés", écrit Météo France.
Dans la presse ce matin, il y a des hommes qui font la pluie et le beau temps et on ne pensait pas lire ça dans Philosophie Magazine, qui nous raconte une scène observée plusieurs fois en Saône-et-Loire. Après des semaines de sécheresse, des nuages sombres s'amassent enfin dans le ciel. Le vent se lève, les oiseaux se taisent, c'est sûr, ça va craquer. Et puis d'un coup, comme par magie, les cumulonimbus se désagrègent, la lumière revient.
Il n'est pas tombé une goutte. L'orage était là, et c'est comme s'il avait été aspiré. Parlez-en aux éleveurs, ils vous disent: "Ben oui, avec tout l'iodure d'argent qu'ils balancent dans l'atmosphère, il ne pleut plus. Moi je n'ai plus de fourrage". De l'iodure d'argent? "Bah oui", dit l'éleveur, "à cause de leurs générateurs. Bien sûr qu'en France on bricole la météo ! C'est officiel, tapez ANELFA sur Google, vous verrez".
De fait, il existe bien une Association nationale d'étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques. L'ANELFA, fondée en 1951 par des agriculteurs, des agronomes, des physiciens et des élus. Leur objectif : réduire les dégâts causés par la grêle et éliminer les orages. Aujourd'hui, on compte plus de 800 stations anti-grêle dans toute la France, surtout dans les régions viticoles. Ceux qui paient sont ceux qui en ont besoin, les chambres d'agriculture, les assureurs, et aussi les communes et les départements.
Pour tuer la grêle, il faut donc envoyer dans l'atmosphère de l'iodure d'argent, ce qui casse le processus de formation des grêlons. C'est ce qu'on appelle l'ensemencement des nuages. Le sorcier des cumulonimbus s'appelle Jean Dessens, physicien de l'atmosphère à Toulouse, comme son père qui a fondé l'Anelfa. Il est formel, l'iodure d'argent, c'est cher. Donc on l'utilise en petite quantité, et donc ce n'est pas toxique.
Certains scientifiques restent sceptiques, comme Jean Grizard, retraité de l'Institut National de la Recherche Agronomique. Pour lui, il y a forcément des retombées qui contaminent l'air et les écosystèmes. Et même une dégradation des particules qui deviennent alors aussi dangereuses que le mercure. Il faudrait des études indépendantes, mais vu les quantités utilisées, elles ne sont pas obligatoires.
L'autre débat, c'est la sécheresse, éloigner la pluie quand on se désole de la sécheresse et du réchauffement climatique, est-ce bien raisonnable ? Accusation injustifiée, assure Jean Dessens. On ne diminue que de 1% la masse d'eau présente dans les nuages". Réponse de Jean Grizard: "Les agriculteurs sont d'excellents observateurs de la nature, on devrait les écouter".
Michel est éleveur, il fait des relevés de pluviométrie depuis des années. "Depuis que les générateurs fonctionnent, dit-il, les mois d'été, on est passé de 350 à 200 litres par mètre carré, pour nous, c'est désastreux". Michel a été démarché il y a trois ans par un vigneron et un technicien de l'Anelfa. "On s'était seulement parlé. Quelques jours plus tard, un camion arrive dans ma cour avec un sigle 'produits dangereux'. Il voulait m'en laisser 200 litres. Le chauffeur m'a expliqué que c'était juste très inflammable. Là j'ai tiqué. On a essayé de me forcer la main. Ils m'ont envoyé ces produits sans contrat, sans garantie". Sans compensation, aussi. "C'est du bénévolat", dit Michel, "ils m'ont seulement promis que j'aurai un repas annuel et une caisse de vin".
Autre son de cloche avec Serge, pépiniériste dans le Lot et Garonne. Un département qui a perdu plusieurs récoltes avant de se tourner vers les générateurs de l'Anelfa.. "Il y a entre 10 et 15 alertes par an", dit-il, "mais depuis six ans, nous n'avons plus perdu de raisin, les générateurs ont été hyper efficaces. Pour un coût dérisoire, 50 centimes par hectare. Les viticulteurs sont contents, les automobilistes aussi". Pour la sécheresse, ils se sont organisés, ils ont créé des retenues d'eau et des lacs. "On peut tenir toute la saison avec nos pompes, on ne dépend pas des nuages".
Et c'est là que le problème devient politique, et même philosophique. Est-ce qu'on peut changer le temps qu'il fait juste parce que ça nous arrange ? À qui appartient le ciel ? Pour la réponse, rendez-vous donc dans Philosophie Magazine.
Quel temps fera-t-il ce mardi 20 novembre? Les minots du Revest, sur les hauteurs de Toulon, vous la présentent sur la page Facebook de la Ville. La chaîne nationale a présenté l'initiative ce lundi matin.
"Il y aura un grand soleil, avec un peu de mistral...", entonnent deux écolières, un brin timides.
Depuis quelque temps, le compte Facebook du Revest délivre sur Internet ses propres bulletins météo. Une initiative ludique et pédagogique initiée par l'école de la Salvatte.
L'exercice (quotidien) a séduit la chaîne régionale, notamment l'émission 9h50, le matin présentée par Carine Aiglon.
"Les prévisions sont très fiables"
Ce lundi, Patrice Pulido, le responsable du service des écoles du Revest, a donc détaillé à la télévision, dans un entretien de 6-7 minutes, les secrets de ce bulletin quotidien.
Une pastille proposée aux 6-10 ans, longue d'une minute maximum.
Et les prévisions sont très sérieuses: les informations sont établies à partir des mesures de la station météorologique installée sur le toit de l'école, et décortiquée par un expert prévisionniste.
"Cette station avait été installée pour anticiper les phénomènes météos extrêmes, à l'image des inondations engendrées dans le Var par les dernières pluies", a poursuivi le responsable, associant le responsable des activités périscolaires Claude Serra.
"À deux, trois jours, les prévisions sont très fiables. La veille pour le lendemain, c’est encore plus précis. On l’a vu avec les dernières alertes oranges pour fortes précipitations. Les services techniques ont pu se tenir en alerte maximale. C’est un très bel outil."
La municipalité du Revest-les-Eaux (Var) a installé il y a 5 mois une station météo sur le toit de l’école élémentaire du village. Depuis, élèves ou habitants enregistrent pour la page Facebook de la commune leur propre bulletin météo.
« Bonjour. Nous allons vous présenter la météo du samedi 6 octobre 2018. Le ciel est bien nuageux jusqu’à la mi-journée… » Lisa et Margaux, élèves de CM2 de l’école élémentaire du Revest-les-Eaux (Var), ne quittent pas des yeux le bulletin météo qu’elles ont dans la main. Derrière elles, une immense peinture représentant Le Revest. Face à elles, Claude Serra, chargé de communication du village, les filme avec son smartphone.
Cette scène se répète souvent à l’école ou sur la place du village ! Après avoir installé une station météo sur le toit de l’école, la municipalité a demandé aux habitants ou élèves de l’école d’enregistrer un bulletin météo dédié exclusivement à leur commune. Ces vidéos sont souvent vues par plus de 300 personnes.
Pour le maire du Revest, Ange Musso, avec cette météo, « les habitants touchent l’ensemble de la population. Ce bulletin crée du lien ». Cette météo très localisée permet aussi selon Patrice Pullido, responsable du service des écoles du Revest, « aux services techniques d’adapter leurs effectifs en fonction des différentes alertes. Les habitants, eux, se servent de cet outil pour pouvoir planifier leur week-end avec barbecue et sorties dominicales »