Une campagne de fouilles qui va se terminer s’est penchée sur la partie basse du château, autour de la première enceinte, la plus récente, où de nombreuses trouvailles restent à découvrir.
Du haut vers le bas. Du plus ancien au plus récent. Depuis plus de six ans désormais, les archéologues sont au chevet du château d’Hyères pour qu’il livre, encore, quelques-uns de ses secrets.
Après avoir passé au peigne fin la partie haute de l’ancien château ces dernières années, David Ollivier, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), appartenant au Laboratoire LA3M (Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée), affilié à l’université Aix-Marseille, et une équipe d’archéologues ont débuté une cinquième mission, il y a quelques semaines.
Un petit bassin et un ancien puisard ont été mis à jour - Photo CL
Une mission qui s’intéresse à "la première enceinte". Contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle est en fait "la plus récente de l’histoire du château. Il s’agit de celle qui est la plus visible, la plus monumentale, construite par Charles d’Anjou, poursuit David Ollivier. Une enceinte avec une architecture militaire assez classique, de la deuxième moitié du XIIIe siècle, édifiée au moment où Hyères devient capitale de viguerie [une viguerie ou vicairie, du latin vicaria, est une juridiction administrative médiévale]. Charles d’Anjou fait du château une place forte avec l’utilisation de tours rondes mais adaptées au relief. On a commencé à travailler sur les origines du château et ensuite on est descendu sur les parties basses, plus récentes."
Des remparts, des tours, tout du moins ce qu’il en reste, nettoyés, ce qui leur donne un nouveau visage. Idem pour l’entrée sud principale du château et des deux tours rondes jumelles qui, autrefois, encadraient la porte d’entrée défendue par une herse.
"L’ensemble des emmarchements d’origine médiévale a été nettoyé et se trouve dans un état magnifique, insiste David Ollivier. Tout comme la calade dégagée qui date du XIII siècle." Tout ceci va être entièrement numérisé pour une modélisation 3D.
Quelques mètres en surplomb, là où les promeneurs ont l’habitude de crapahuter pour rejoindre le sommet de l’enceinte, un gros tas de remblais témoin des fouilles en cours qui ont permis de mettre au jour un petit bassin et un ancien puisard. De la terre bien sûr, mais également des morceaux de pierre issus de la partie haute du château tombés là lors de son démantèlement au début du XVIIe siècle. Parmi les trouvailles, "un chapiteau à formes florales du XII/XIII siècle. Premier élément de décoration du château ancien", explique le chercheur. Une pièce qui vient s’ajouter aux nombreuses autres découvertes lors des différentes campagnes de fouilles et qui devraient probablement faire l’objet d’une exposition.
Cette campagne 2021 se terminera dans les prochains jours, viendra ensuite la question de savoir ce qui restera ouvert et sera montré au public et ce qu’il faudra refermer. En attendant l’an prochain et de nouvelles fouilles, pour découvrir les nombreux secrets que le château n’a pas fini de livrer.