Quelle quiétude sur les berges de la retenue d’eau de Dardennes, bercée par les gazouillis des oiseaux à peine dérangés par un vol de canards hivernal.
Mais un intrigant ballet attire l’attention ce mardi: serrés comme des sardines dans un petit sentier d’accès, une dizaine de bénévoles de l’Association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique "Le Gardon de Toulon et ses environs" se dirigent vers la berge en transportant de lourds bacs.
"Dimanche, c’est la fermeture de la pêche aux poissons carnassiers", explique le président Yannick Dandé. "Nous en profitons pour mettre à l’eau des brochets, des carpes et des gardons."
Et quelle surprise en voyant un des bénévoles soulever délicatement (mais lourdement) le brochet de soixante-dix centimètres, ou encore une énorme carpe de cinq kilos. "Nous favorisons l’équilibre halieutique du site en effectuant régulièrement des lâchers de truites arc-en-ciel plusieurs fois par an également", poursuit le président.
"Nous mettons à l’eau de belles carpes "cuir", appelées également miroir: elles sont sans écailles à part quelques-unes à l’arrière des ouïes et à la queue", poursuivent René Hiroux, Philippe Cousein, Didier Douaillat et Jean-Michel Hourquebie.
Et voilà que le "requin d’eau douce", surnommé encore le "poignard", est mis à l’eau. Ce brochet prédateur, long de soixante-dix centimètres, disparaît dans les fonds du lac d'une simple coup de queue.
"Les pêcheurs devront attendre maintenant le 1er mai pour lancer le bouchon", préviennent les gardes-pêches.