Les ânes de Baudouvin retrouvent de l'espace à Tourris
![Tourris, paradis des ânes de La Valette](https://photos.revestou.fr/_data/i/upload/2021/09/28/20210928130002-6d14e31b-me.jpg)
***Une campagne de fouilles qui va se terminer s’est penchée sur la partie basse du château, autour de la première enceinte, la plus récente, où de nombreuses trouvailles restent à découvrir.***
Du haut vers le bas. Du plus ancien au plus récent. Depuis plus de six ans désormais, les archéologues sont au chevet du château d’Hyères pour qu’il livre, encore, quelques-uns de ses secrets.
Après avoir passé au peigne fin la partie haute de l’ancien château ces dernières années, David Ollivier, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), appartenant au Laboratoire LA3M (Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée), affilié à l’université Aix-Marseille, et une équipe d’archéologues ont débuté une cinquième mission, il y a quelques semaines.
![Un petit bassin et un ancien puisard ont été mis à jour - Photo CL](/images/Hyeres_fouille_chateau.jpg)*Un petit bassin et un ancien puisard ont été mis à jour - Photo CL*
Une mission qui s’intéresse à "la première enceinte". Contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle est en fait "la plus récente de l’histoire du château. Il s’agit de celle qui est la plus visible, la plus monumentale, construite par Charles d’Anjou, poursuit David Ollivier. Une enceinte avec une architecture militaire assez classique, de la deuxième moitié du XIIIe siècle, édifiée au moment où Hyères devient capitale de viguerie [une viguerie ou vicairie, du latin vicaria, est une juridiction administrative médiévale]. Charles d’Anjou fait du château une place forte avec l’utilisation de tours rondes mais adaptées au relief. On a commencé à travailler sur les origines du château et ensuite on est descendu sur les parties basses, plus récentes."
Des remparts, des tours, tout du moins ce qu’il en reste, nettoyés, ce qui leur donne un nouveau visage. Idem pour l’entrée sud principale du château et des deux tours rondes jumelles qui, autrefois, encadraient la porte d’entrée défendue par une herse.
###Une numérisation en 3D
>"L’ensemble des emmarchements d’origine médiévale a été nettoyé et se trouve dans un état magnifique, insiste David Ollivier. Tout comme la calade dégagée qui date du XIII siècle." Tout ceci va être entièrement numérisé pour une modélisation 3D.
Quelques mètres en surplomb, là où les promeneurs ont l’habitude de crapahuter pour rejoindre le sommet de l’enceinte, un gros tas de remblais témoin des fouilles en cours qui ont permis de mettre au jour un petit bassin et un ancien puisard. De la terre bien sûr, mais également des morceaux de pierre issus de la partie haute du château tombés là lors de son démantèlement au début du XVIIe siècle. Parmi les trouvailles, "un chapiteau à formes florales du XII/XIII siècle. Premier élément de décoration du château ancien", explique le chercheur. Une pièce qui vient s’ajouter aux nombreuses autres découvertes lors des différentes campagnes de fouilles et qui devraient probablement faire l’objet d’une exposition.
Cette campagne 2021 se terminera dans les prochains jours, viendra ensuite la question de savoir ce qui restera ouvert et sera montré au public et ce qu’il faudra refermer. En attendant l’an prochain et de nouvelles fouilles, pour découvrir les nombreux secrets que le château n’a pas fini de livrer.
***La gestion des données (personnelles ou économiques) est une affaire sensible qui ne peut pas être confiée à n'importe qui. C'est en substance le message adressé le 15 septembre dernier aux secrétaires généraux des ministères par le directeur interministériel du numérique (Dinum), Nadi Bou Hanna. En pratique, selon ce document diffusé sur le site Acteurs Publics, cela signifie que l'État a décidé d'interdire à ses administrations (et donc à ses collaborateurs) de recourir à l'offre Office 365, proposée par Microsoft sur ses propres infrastructures cloud (Azure), en remplacement des solutions bureautiques et de messagerie (MS Exchange notamment) déployées sur ses serveurs. En clair, les collaborateurs de l'État pourront encore utiliser la suite Office de Microsoft, mais pas dans sa version cloud, c'est-à-dire hébergée à distance.***
Le problème? C'est celui de la protection et de la confidentialité des données et en l'espèce ce qu'autorisent certaines législations étrangères, à commencer par celles des États-Unis. En effet, selon le Cloud Act, les États-Unis s'arrogent le droit de consulter toutes les données stockées en Europe par des entreprises américaines et ce, quel que soit l'endroit où ces données sont hébergées. Une pratique qui vaut tant pour les activités professionnelles que personnelles, publiques que privées. Longtemps apathiques sur ce sujet, les autorités françaises ne l'entendent plus aujourd'hui de cette oreille. En mai 2021, le Gouvernement a présenté sa nouvelle doctrine. Baptisée "Cloud au centre", celle-ci oblige désormais les ministères et les administrations à utiliser uniquement des clouds sécurisés et immunisés contre les réglementations extra-communautaires (hors UE).
#Objectif : la souveraineté numérique
L'interdiction édictée par l'État concerne l'offre cloud Microsoft 365 (ex-Office 365). Cependant cette décision souffre quelques exceptions (temporaires) et laisse entrevoir des perspectives de solutions pour les utilisateurs qui ne souhaiteraient vraiment pas se passer de Microsoft 365. Tout d'abord, cette interdiction ne concerne pas les projets de migration qui étaient déjà "très avancés" au 5 juillet 2021 (date de parution de la circulaire n° 6282-SG, texte auquel se réfère la note du 15 septembre). Dans ce cas, une demande de dérogation pourra être adressée au ministre de l'administration concernée. Cependant, cette demande ne pourra porter que sur les "seuls services de messagerie et de drive personnel". Ces fonctions ne sont en effet pas encore intégrées à l'offre interministérielle Snap (le sac à dos numérique de l'agent public). Un environnement de travail numérique construit autour de solutions françaises et open-source, conforme à la doctrine "Cloud au centre", et qui comprend d'ores et déjà des services documentaires, collaboratifs, de messagerie instantanée, d'audioconférence, de visioconférence et de webinaire. Ensuite, pour les utilisateurs "accros" à Microsoft 365, il est recommandé d'attendre le déploiement du cloud issu du consortium Bleu.
S'il est bâti sur les technologies cloud de Microsoft (Azure et Office 365), Bleu est un projet créé, géré et opéré par Orange et Capgemini qui a vocation à être conforme à la doctrine "Cloud au centre" et à obtenir la précieuse certification SecNumCloud. Cette certification dite de "cloud de confiance" est délivrée par l'ANSSI (l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information). Aujourd'hui, seules trois entreprises, (Oodrive, OVHcloud et 3DS Outscale) sont détentrices de ce label. A défaut, les utilisateurs de Microsoft 365, contraints de délaisser leur suite logicielle préférée, pourront (devront) se rabattre sur une solution cloud interne de l'État. Si elles peuvent sembler complexes, ces circonvolutions réglementaires ont le mérite de souligner les enjeux stratégiques, et donc très importants, liés à ce qu'il est convenu d'appeler "la souveraineté numérique".
Cette notion, de plus en plus revendiquée en Europe et en France, désigne l'application des principes de souveraineté au domaine des technologies de l'information et de la communication. Ainsi, dans un contexte similaire à l'interdiction qui vise aujourd'hui Microsoft 365, le Gouvernement a-t-il signifié en novembre 2020 son intention de se désengager du Health Data Hub (un hub de données sensibles que sont les données de santé) hébergé par... Microsoft. Malgré tout, à la lecture de la note diffusée le 15 septembre dernier et centrée sur Microsoft, il est permis de s'étonner de l'absence d'autres services qui, comme Google Workspace, Salesforce, Zoom ou Box, ne brillent pas non plus par leur conformité à la doctrine "Cloud au centre" établie par le Gouvernement français…