La table d'orientation du Revest a disparu. Le mystère est entier.
Photo CS pour Var-Matin
"Allô, la police municipale, je vous appelle car la table d’orientation située au-dessus du stade a été bougée".
Persuadés que cette grosse pierre circulaire de plusieurs centaines de kilos avait été basculée au sol depuis son socle (de pierre également), les agents municipaux se sont rendus sur place mercredi après-midi.
A leur arrivée, et après plusieurs recherches aux alentours, force était de constater que l’énorme pierre avait bien disparu. Et que l’interlocuteur anonyme avait utilisé le terme "bougé" pour dire "volé".
"Au départ, on pensait que des personnes mal intentionnées avaient fait rouler cette pierre à la forme d’une grosse meule de fromage. Mais non, la table est introuvable. Depuis le début du déconfinement, on a atteint un niveau supérieur de l’incivisme!", relatent les agents municipaux.
Idéal pour une pause entre randonneurs ou joggers, le site est fréquenté par de nombreux Revestois qui viennent y admirer la vue imprenable sur le lac, le village, la vallée de Dardennes, et même jusqu’à la rade de Toulon, La Seyne, le cap Sicié et les Deux-Frères.
Autant dire que la nouvelle de la disparition de la table d’orientation en choque plus d’un.
Cet ouvrage est en pierre de la carrière du Revest. Elle date des années 90, quand des collégiens de George-Sand du Pont-du-Las avaient réalisé une fresque en faïence présentant les sites et monts alentour, aidés de leur professeur d’éducation manuelle et technique.
Photo René Vernet pour les Amis du Vieux Revest - mars 2017
C’était l’époque où les Revestois allaient au collège du Pont-du-Las. Aujourd’hui, ils prennent le chemin du collège Alphonse-Daudet à La Valette.
Toujours est-il que, pour l’heure, le mystère de la disparition de la table reste entier. Qui a fait ça et pourquoi? Une chose est sûre, il fallait être bien organisé pour embarquer un objet si lourd.
"Les voleurs ont obligatoirement utilisé un camion avec un bras articulé", estiment les policiers municipaux.
"Nous vivons une époque merveilleuse. C’est perturbant, c’est dingue. Je viens ici tous les matins pour ma balade quotidienne ; je n’en reviens pas", témoigne Pierrick, 50 ans
"Ça me déboussole", s’agace Toni, le boulanger du village. "Ils volent bien les fleurs et autres objets dans le cimetière. Plus rien ne m’étonne", se résigne Claudine Baudoin, retraitée.
"ça fait suer... ce sont des emmerd..., qu’ils se fassent enterrer par leur pierre. Ils sont fadas de voler un truc comme ça", s’exclame Marguerite Trabaud, retraitée.
"Au début, on a cru que c’était notre Obélix local “Lulu” Gantelme, sourit Sandrine Rui. Non, sans blaguer, ces gens-là feraient mieux d’utiliser leur potion magique pour ramasser les détritus jetés sur les abords des chemins".
"Je suis choqué, je n’ai pas de mots. Cette table d’orientation nous permettait de découvrir le patrimoine local", regrette pour sa part M. Di Mascio, responsable du club ado du Slaj et joueur de l’équipe première senior du FC Revestois.