Afin de répondre à la problématique de sécurité liée à l'instabilité rocheuse du Mont Faron, espace remarquable protégé et classé, la Métropole TPM et la ville de Toulon mènent des travaux d'ampleur sur le massif afin de sécuriser la zone urbaine riveraine. Ce chantier d’une grande précision et d'une haute technicité a démarré en 2020 et s'étalera sur une quinzaine d'années. A ce jour, neuf secteurs ont été sécurisés et cinq chantiers seront engagés en 2023.
Travaux de sécurisation - massif du Mont Faron
C’est un chantier d’une grande envergure qui est actuellement en cours sur le massif du Mont Faron*, à Toulon. Cordistes chevronnés et hélicoptères sont à l’œuvre afin d'assurer l’installation des parades et du matériel nécessaires dans l’optique de sécuriser la zone urbaine qui jouxte le massif.
En effet, comme tout espace naturel, de par sa géologie calcareuse et sa topographie accidentée, le mont Faron est soumis à des mouvements de terrain et de fréquentes chutes de blocs pouvant engendrer des risques humains et matériels.
Dans un souci de prévention des risques, la ville de Toulon s’est associée en 2007 à la Métropole TPM (gestionnaire du site) dans l'objectif de conduire un ensemble d'études environnementales réglementaires (comprenant l'étude d'impact, l'étude des incidences sur la faune flore et sur le paysage, ...) et géotechniques. Ces études préalables ont en effet permis, avant toute intervention sur le massif, de définir les mesures d'évitement et de réduction des incidences à la fois sur les habitats, la faune et la flore mais aussi sur le paysage au regard des travaux à réaliser; les études géotechniques ont permis de dimensionner les ouvrages de protection (parade). S'en suivra l’octroi des autorisations réglementaires ainsi que trois enquêtes publiques menées entre 2018 et 2022 afin d'informer les usagers et propriétaires afin d'enclencher les procédures.
Un Plan Prévention Risques Naturels – Mouvements de Terrain (PPRN-MT) a été approuvé en décembre 2013.
Dès lors, seules les zones dont l'aléa identifié comme « élevé » et « très élevé » ont été retenues et font l'objet d'un programme global de travaux géographiquement répartis en 3 zones et étalés sur une durée prévisionnelle de 15 ans (2020-2035) :
face nord-ouest,
face sud,
face nord.
L'observation de terrains et de modèles numériques ont conduit, en effet, l'individualisation de nombreux compartiments rocheux identifiant précisément la nature des travaux à engager face au risque.
19 projets, dont 10 portés par la Métropole TPM ont ainsi été identifiés comme prioritaires.
Encadrés par la réglementation et les contraintes de sécurité militaire, ces travaux ne peuvent se dérouler que sur 3 mois d’octobre à décembre et nécessitent, depuis 2021, l'évacuation des populations impactées par le périmètre de survol de l'hélicoptère en charge.
A ce jour, 9 secteurs ont été sécurisés, dont 6 sous maîtrise d’ouvrage de la Métropole et 2 en urgence (Vallon des Hirondelle et St Antoine).
En 2023, cinq chantiers devraient être engagés dont deux par la Métropole TPM (hors travaux d’urgence).
À savoir que ce programme fait l’objet de subventions (État, Région, Département) dans le cadre de la politique de gestion du risque et protection des populations.
Différentes mesures de protection ont été calibrées afin de garantir une protection optimale vis à vis du risque tout en réduisant l'impact pour le paysage, le milieu naturel et les espèces faune, flore associées.
Cette protection est assurée par :
Selon la nature, la complexité des travaux et la maîtrise foncière des sites, certains secteurs seront réalisés sur plusieurs années.
Un suivi environnemental a été lancé dès 2021 et s'échelonnera sur 35 ans. Il sera réalisé pour l’ensemble des secteurs confortés et sur les deux sites de compensation (la Carrière de l'Ourdan et la grotte de Truébis) afin de suivre les impacts des travaux sur la faune et la flore et poursuivre leur protection.
Préalablement à la réalisation des travaux, le massif s’est doté, dès 2005, d’une surveillance dynamique en temps réel par instrumentation, tant sur les blocs les plus instables que sur un ensemble de falaises.
Ce dispositif vise à mesurer et enregistrer d'éventuels mouvements de falaise.
Dès lors qu'une alerte est déclenchée, les services opérationnels des deux maîtres d'ouvrage (Ville et TPM), accompagnés par la sécurité civile et au PICS (Projet Intercommunal de Sauvegarde), peuvent déployer rapidement les moyens de protection nécessaires et adéquates selon le risque évalué.
*Le massif du Mont Faron est un site classé ZNIEFF, Espace Boisé Classé, Espace remarquable, Réseau Natura 2000 et un site militaire protégé. De par sa dominante naturelle, il est par ailleurs renommé pour être le terrain de jeux de nombreuses activités sportives (randonnée, site d’escalade, cyclisme, ...)
Du haut de ces 35 mètres, 110 ans nous contemplent. Érigé en 1912, le barrage du Revest ne fait pourtant pas son âge. Et pour cause: depuis 18 mois, un gigantesque chantier a été lancé par la Métropole TPM, son propriétaire, pour redonner à l’ouvrage une seconde jeunesse. Non que la retenue menaçait ruine – la maçonnerie d’origine est en bon état – mais l’Etat avait jugé prudent des travaux d’agrandissement de l’évacuateur de crues, de remise en service de la centrale hydroélectrique ou de confortement de la structure.
C’est l’entreprise NGE qui s’est chargée du génie civil, coulant pour l’occasion près de 7.000m3 de béton. Coût total de cette opération lifting: neuf millions d’euros. En octobre, la dernière pierre sera apportée à l’édifice; lequel sera prêt à affronter sans trembler les 110 prochaines années. Il fallait ça, sans doute: rappelons que plus d’un tiers de l’eau potable consommée par les Toulonnais est produite grâce au barrage.
1 Pour le chantier, la retenue de Dardennes et son million de m3 d’eau (à plein) ont été vidangés entièrement il y a un an. Une opération de pêche de sauvetage avait même été conduite pour transférer les poissons attrapés vers le lac de Carcès. Cela permet de découvrir un paysage fait de restanques, reliques d’un passé agricole florissant avant la construction du barrage. Début mai, les vannes ont toutefois été fermées et le réservoir, alimenté par un réseau karstique dépendant des pluies, est progressivement remis en eau.
2 "La première phase du chantier a consisté à élargir l’évacuateur de crues", note Vincent Skarbek, directeur des travaux pour NGE. Prévu pour un débit de 110m3 d’eau par seconde, ce grand caniveau de béton, qui accueille le trop-plein quand le lac déborde, est désormais capable d’encaisser une crue milénale et un débit deux fois supérieur. Objectif: mieux évacuer l’eau dans le Las et faire baisser la pression sur le barrage.
3 Elle ne fonctionnait plus depuis des années. Au pied du barrage, la micro centrale hydro-électrique a été modernisée et relancée, nouvelle turbine à l’appui. "L’idée est de produire de l’électricité pour alimenter l’usine de potabilisation de l’eau et de redistribuer le surplus d’énergie dans le réseau", résume Vincent Skarbek.
4 Dernière étape: "On va conforter le barrage avec un remblai fait de terre et de blocs de pierre, qui n’existait pas jusqu’alors", poursuit Vincent Skarbek.70% de ces matériaux proviennent du chantier. Haut de 17mètres, cette carapace va permettre d’accroître sensiblement la résistance de l’ouvrage de 154mètres de long.
5 Route fermée depuis deux ans au pied du barrage, jusqu’à 50 techniciens sur place, apport d’une raboteuse minière de 50 tonnes venue d’Italie pour grignoter la roche, contraintes techniques rares…: "Ce chantier a été en tous points exceptionnels", conclut Vincent Skarbek.
Le vaste chantier d’aménagement de l’ouvrage centenaire au Revest, qui doit durer près de deux ans, vient de débuter. L’occasion de revenir sur quelques questions utiles.
Publié le 08 octobre 2020 à 13h39 Par Fanny Roca
Le vaste chantier d’aménagement de l’ouvrage centenaire au Revest, qui doit durer près de deux ans, vient de débuter. L’occasion de revenir sur quelques questions utiles.
Décidée en 1909 suite à l’accroissement des besoins en eau de Toulon, la construction du barrage de Dardennes sur le haut du lit du Las est intervenue en 1912.
Pour une mise en service de cet ouvrage de plus de 35m de haut, 154m de long et d’une capacité d’environ un million de m3, au printemps 1913.
Propriété de la métropole Toulon Provence Méditerranée depuis le transfert de la compétence "eau potable" en 2018, le barrage, qui absorbe notamment les eaux de la source du Ragas, a pour "mission" principale d’alimenter en eau potable environ 40% de la ville de Toulon, et notamment ses quartiers ouest, ainsi qu’une partie d’Ollioules et le village du Revest.
Comment est-il contrôlé?
Équipé de capteurs reliés non-stop à la télésurveillance, le barrage du Revest fait l’objet d’un contrôle étroit et régulier.
Comme son exploitation, l’entretien et la surveillance du barrage sont assurés par le délégataire Veolia. Qui organise donc une "visite d’auscultation", comme chez le médecin, deux fois par mois.
En parallèle, TPM, l’assistant de maîtrise d’ouvrage, la Société du Canal de Provence et Veolia diligentent une "visite approfondie" une fois par an.
Enfin, les services de l’État, par l’intermédiaire de la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), effectuent également une visite de contrôle une fois par an.
Réclamés par deux fois par le service de contrôle, l’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture), en juillet 2011 puis en septembre 2019, ces travaux d’une importance conséquente, répondent à une nécessité de conforter cet ouvrage plus que centenaire, augmenter sa capacité d’évacuation et rénover les équipements mécaniques.
Et prennent encore une autre dimension à la lumière des récents événements dramatiques survenus il y a quelques jours dans l’arrière-pays niçois...
"En cette période de changement climatique, indique ainsi Hubert Falco, des épisodes de précipitations de plus en plus intenses, voire extrêmes, sont à prévoir pour les années à venir. On fait de la surveillance, mais nous avons le devoir, avec ces violents événements, d’anticiper ces crues exceptionnelles et d’adapter le barrage."
Outre la modification du plan de circulation, "établi en concertation avec le maire du Revest et limitant au maximum les désagréments pour la population", Hubert Falco assure que ce chantier n’aura "aucun impact" sur les usagers, l’usine d’eau potable continuant à fonctionner.
Que ce soit sur l’approvisionnement en eau, puisque "si pour une raison ou une autre il fallait stopper l’alimentation du barrage de Dardennes, la Métropole est reliée au Canal de Provence. Et le Canal de Provence, il suffit d’ouvrir le robinet. Certes, sous le robinet, il y a le compteur. Mais dans tous les cas, il n’y a aucun risque de problème d’eau sur le territoire".
Ou en ce qui concerne la facture des particuliers: "Il n’y aura aucune conséquence sur le prix du m3, confirme ainsi le président de TPM. ça rentre dans le budget d’investissement de la métropole".
Non, répondent d’une seule voix Hubert Falco et Ange Musso. "Les études qui ont été faites depuis plus d’un an prévoient de faire les travaux en l’état", indique le président de TPM.
"Après, pour travailler dans l’évacuateur de crue, il est bien évident qu’il ne faudra pas qu’il soit plein", poursuit le maire du Revest.
"Quoi qu’il arrive, il va falloir être très prudent pendant les travaux, sachant que la nuit des intempéries, le barrage s’est rempli en quelques heures. Il est bien évident que l’on ne pourra pas garder une capacité complète pendant les deux ans de travaux."
"De toute façon, ce n’est pas nous qui décidons, termine Hubert Falco. Il y a des spécialistes qui régulent. Mais encore une fois, même si le barrage avait besoin d’être vidé, cela n’aura aucun impact sur l’approvisionnement en eau du territoire."
Les travaux, qui devraient durer entre un an et demi et deux ans pour un coût total estimé à 9 millions d’euros, à la charge de TPM, se dérouleront en deux phases.
La première phase prévoit l’élargissement de l’évacuateur de crue existant situé en rive droite de l’ouvrage et se terminant dans le Las, afin d’améliorer sa capacité et permettre l’évacuation d’une crue exceptionnelle.
Il passera ainsi d’une capacité d’évacuation de 110 m3/seconde à 240 m3/seconde.
Ces travaux consisteront en la démolition de 14.500 m3 de rochers, la création d’un nouvel évacuateur en béton armé et la réalisation de trois ouvrages d’art : un pont passerelle et deux ouvrages cadres.
Cette phase correspond aux travaux de confortement du pied du barrage afin d’améliorer la résistance de l’ouvrage, à l’aide d’un remblai poids aval sur une hauteur de 17m.
Ce remblai - pour lequel seront réutilisés les gravats de la phase 1 qui seront stockés, en attendant, sur le site de la carrière du Revest, a priori - sera habillé d’une "carapace" en blocs de pierres.
Il est ainsi conçu pour résister aux pluies diluviennes et, en cas d’événement extrême, à une crue de 400m3/seconde, soit une lame d’eau d’un mètre au-dessus de la crête du barrage.
Lors de cette phase, une microcentrale hydro-électrique sera également créée, permettant de produire de l’électricité à partir du flux d’eau qui alimente l’usine d’eau potable du barrage.
Les kilowatts produits seront réinjectés dans le réseau ERDF.