Le 11 mars (2019), la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a publié sur son site un avis de rappel de haricots surgelés contaminés par le datura (Datura stramonium). Plusieurs hypermarchés ont rappelé des lots suite à cette communication.
Datura : La belle corolle blanche du datura cache une violente toxicité. Isidre blanc/Wikimedia Commons, CC BY-SA
C’est la seconde fois en quelques mois que cette plante toxique fait l’objet d’alertes : en janvier 25 personnes avaient été intoxiquées en Martinique après avoir consommé de la farine de sarrasin contaminée qui avait fait l’objet d’un avis de rappel de la DGCCRF en novembre 2018. Retour sur les raisons qui sous-tendent la contamination de certaines denrées et pas d’autres.
Botanistes, vétérinaires et médecins s’accordent pour définir le datura comme une plante particulièrement toxique. Cette toxicité (qui, comme c’est souvent le cas pour les « plantes à poison », lui confère également des vertus médicinales), provient du fait que toutes ses parties (fleur, feuille, graine, sève) contiennent d’importantes teneurs en alcaloïdes. Certains, comme l’atropine ou la scopolamine, sont utilisés pour la lutte contre l’asthme, les névralgies, les spasmes. Il s’agit d’antagonistes de l’acétylcholine, un neurotransmetteur qui joue entre autres un rôle dans l’activité musculaire et les fonctions végétatives (respiration, battements du cœur, salivation, etc.).
Ces alcaloïdes sont responsables des symptômes générés par l’intoxication au datura : augmentation du diamètre de la pupille (mydriase), hallucinations, tachycardie, confusion mentale, sécheresse des muqueuses. Il n’existe actuellement pas de valeurs seuil officielles pour la scopolamine et l’atropine dans l’alimentation. Chaque année, plusieurs dizaines de cas d’intoxication au datura sont recensés, généralement sans conséquence grave, les complications les plus importantes survenant lors de l’ingestion volontaire de datura (à visée récréative). Les cas recensés d’intoxication accidentelle mentionnent aussi l’ingestion par les enfants de graines issues du fruit de datura, une capsule épineuse assez esthétique et parfois présente dans les bouquets secs.
On soulignera que le datura n’est pas la seule plante adventice (se dit d’une espèce sauvage qui pousse dans les champs) toxique ou ayant un effet sur la santé ; la morelle noire est à la fois commune et donnée comme toxique. D’autres végétaux sont aussi suivis, notamment par les réseaux sentinelles, du fait de leur fort pouvoir allergisant. C’est notamment le cas de l’ambroisie à feuilles d’armoise ou de la berce du Caucase.
Le datura fait partie des plantes annuelles estivales que l’on trouve de façon sporadique dans presque toute la France, mais il se développe plus facilement dans le Sud. Cette espèce invasive, originaire d’Amérique centrale (Mexique), est en effet thermophile : elle apprécie les températures chaudes. Le datura pousse sur le bord des routes et les friches, mais il pénètre aussi les terres cultivées, où il peut devenir localement abondant s’il est mal maîtrisé. Et c’est là que le bât blesse.
Dans les champs, le développement végétatif luxuriant du datura le rend concurrentiel des cultures estivales, notamment des maïs, sojas, tournesols et productions maraîchères. Le datura a ainsi pu profiter de la monoculture de maïs et du déploiement des tournesols pour progresser depuis le Sud (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence) jusqu’en Poitou-Charentes, Centre et Val-de-Loire. Son aire de répartition s’étend maintenant jusqu’en Picardie et Nord Pas-de-Calais.
On pourrait supposer qu’avec le réchauffement climatique, les espèces printanières et estivales comme le datura trouvent plus régulièrement des conditions favorables à leur développement. Néanmoins, les suivis effectués ne corroborent pas ce sentiment ; si tendance il y a alors elle ne peut expliquer seule une augmentation des cas d’intoxication. Le problème ne tient pas tant à une densité beaucoup plus importante dans les parcelles qui étaient déjà contaminées qu’à une extension géographique du datura, ce qui engendre la sensation d’une situation en progression, plus préoccupante.
En France, les lots problématiques retirés du marché concernent surtout des farines de sarrasin (aussi appelé blé noir) contaminées par des graines de datura, ainsi que des surgelés ou conserves de légumes polluées par des fragments de plante. Pourquoi ces deux familles de denrées alimentaires, assez différentes, sont-elles davantage touchées que d’autres ? La biologie et l’écologie du datura peuvent nous éclairer sur ce point.
Le datura apprécie les températures élevées, et ses germinations s’échelonnent entre le printemps et l’été. Parallèlement, elle est sensible au gel, ce qui lui interdit les cultures d’hiver. C’est pourquoi blé, orge et colza en sont généralement indemnes. Le datura affectionne en revanche les cultures semées entre avril et septembre. On le retrouve donc dans les cultures de soja, de tournesol ou de maïs, parfois à de fortes densités.
Dans ce cas de figure, il ne pose généralement pas de problème sanitaire pour l’être humain, car les graines de soja, de tournesol ou de maïs excèdent très largement la taille des semences produites au sein de la capsule du datura. Les grilles utilisées pour la récolte font facilement le tri. De même, en culture de pomme de terre, la récolte concernant les seuls tubercules, il n’y a pas non plus de risque de contamination.
En cultures légumières, les choses se corsent. Le datura est en effet à floraison quand se fait la récolte de certains légumes verts. Les épinards, les haricots et flageolets sont plus particulièrement sujets à ce que des fragments de la plante, tous toxiques, soient inclus par inadvertance. Il peut alors s’avérer difficile de distinguer un fragment végétal de haricot d’un fragment de datura...
En France, le sarrasin est également victime du datura, car il est semé du printemps à l’automne, souvent comme une seconde culture de fin de saison. S’il est récolté pour ses grains, il peut se retrouver synchrone avec la maturité du datura. La taille du datura devrait permettre de le repérer et de l’éliminer en amont de la moisson, mais la distinction devient d’autant plus difficile que les plantes sèchent. Le millet se retrouvera dans une situation similaire à celle du sarrasin, toutefois cette céréale reste relativement peu utilisée en alimentation humaine dans notre pays, et la couleur des graines diffère franchement.
Il est difficile d’infirmer ou confirmer une recrudescence des problèmes d’ingestion involontaire de la plante toxique. Comme l’ensemble de la flore des champs, le datura fait l’objet d’observations, notamment au sein du réseau d’épidémio-surveillance végétale, service donnant lieu à des notes hebdomadaires d’information, plutôt à destination des professionnels. Il n’existe toutefois pas de plan de surveillance spécifique pluriannuel sur lequel s’appuyer pour objectiver l’état stable ou en recrudescence de la plante.
Savoir si les gens et les animaux s’intoxiquaient davantage autrefois mériterait une exploration plus poussée. Une chose est certaine : la surveillance de la qualité sanitaire de notre alimentation s’est fortement améliorée au cours des dernières décennies, notamment du fait de la multiplication des contrôles. La capacité démultipliée de détection amène, avec le principe de précaution, à retirer les lots potentiellement problématiques. Cette situation pourrait avoir entraîné l’apparition d’un biais de perception chez des consommateurs de plus en plus préoccupés par les atteintes potentielles à leur santé, notamment via leur alimentation.
Toutefois, l’intensification des pratiques agricoles et des échanges mondiaux, qui s’est accompagnée d’une augmentation des volumes, peut aussi avoir rendu plus aléatoire et difficile le tri en amont de l’arrivée à l’usine. Les usines de conserves sont équipées de trieurs optiques discernant bien les seuls légumes, mais rien ne ressemble plus à une tige de haricot qu’une tige d’une autre espèce végétale et les trieurs automatiques ne savent pas (encore) faire la distinction…
L’industrialisation en cours de l’agriculture peut intensifier ce risque, tout comme l’adoption généralisée du numérique peut venir le limiter, aux champs (grâce au développement de l’imagerie de détection des adventices dans le couvert végétal) comme dans la chaîne de conditionnement (grâce à un gain de sensibilité permettant de distinguer les impuretés botaniques).
Au-delà de l’extension d’aire « naturelle » du datura, certaines pratiques peuvent favoriser sa dissémination. Ainsi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a constaté que 30 à 50 % des lots de graines de tournesol et de mélanges de graines à destination des oiselleries sont contaminés par du datura. Sans doute de peu d’impact sur les oiseaux, cette information est préoccupante, car ce sont autant de sources de dispersion récurrente et à longue distance dans l’environnement. Les mélanges pour jachère faune sauvage seraient aussi des sources de différentes contaminations botaniques.
Par ailleurs, malgré le risque d’intoxication, différentes espèces et variétés de datura sont également toujours proposées en jardinerie du fait de la qualité esthétique de la fleur. Certains sites de jardinage ont même pu aller jusqu’à proposer d’introduire sciemment le datura dans les parcelles maraîchères, dans l’espoir de contenir certains insectes ravageurs herbivores. Cette pratique, dont l’efficacité n’a jamais été avérée, a pu accroître le nombre de situations ou le datura s’est retrouvé en contact direct avec des cultures maraîchères destinées à l’alimentation.
Lire l'article sur le site de Futura : il y est illustré par de merveilleuses photos : cliquer sur le titre ci-dessus. Article de 2011 modifié en 2017
Dans ce dossier nous allons faire le point et prendre quelques exemples, pour illustrer cette menace sur notre environnement. Nous verrons également les méthodes de contrôle d'invasion, la responsabilité de l'Homme, les dégâts causés par ces espèces et les coûts économiques engendrés.
Parmi les espèces invasives, on dénombre de nombreuses plantes. L'invasion botanique engendre de nombreux dégâts. Ce dossier propose un tour d'horizon des plantes invasives afin de mieux comprendre ce problème. Des amarantes au pissenlit, en passant par les griffes de sorcières, et bien d'autres. Les moyens de lutte et les dégâts engendrés sont également abordés.
Les Incas la considéraient comme une plante sacrée. Chaque plante produit 12.000 graines par an, la plante est plus riche en protéines que le soja et, semble-t-il, ce sont des protéines de qualité supérieure. Certaines sont des « mauvaises herbes » communes.
L'invasion des amarantes aux États-Unis
Cette plante est le cauchemar de Monsanto. La scène se déroule en Géorgie. En 2004, un agriculteur remarque des amarantes résistantes au « Roundup » avec lequel il traite son soja : cette plante contient un gène résistant à ce produit ! Depuis, le phénomène s'est étendu à la Caroline du Sud, du Nord, l'Arkansas, au Tenessee et au Missouri. En 2005, The Guardian révélait que des gènes modifiés avaient transité vers les plantes naturelles...
Pour, Brian Johnson: « il suffit d'un seul croisement réussi sur plusieurs millions de possibilités. Dès qu'elle est créée, la nouvelle plante possède un avantage sélectif énorme et elle se multiplie rapidement. L'herbicide puissant utilisé ici, à base de glyphosphate et d'ammonium a exercé sur les plantes une pression énorme qui a encore accru la vitesse d'adaptation ». La solution était d'arracher les plants à la main... quand on voit la taille des champs aux États-Unis, on imagine le problème ! Les agriculteurs ont vite renoncé : 5.000 hectares ont été abandonnés, et 50.000 autres sont menacés. Elle supporte la plupart des climats et n'a de problèmes ni avec les insectes, ni avec les maladies... À méditer, n'est-ce pas ?
Caractéristiques du pissenlit
Chez certaines plantes l'absence de fécondation n'empêche pas la formation de graine, c'est le cas du pissenlit par exemple : la plantule peut être formée à partir des cellules diploïdes entourant le gamète femelle, c'est l'apogamie. Il n'y a pas de remaniement chromosomique mais s'il y a une mutation elle sera transmise à toutes les graines !
Les plantes apomictiques sont capables de vivre dans des endroits très froids et arides. On constate plusieurs centaines de sous-espèces chez les pissenlits (les ronces ont la même possibilité d'apogamie).
Aux Kerguelen, le pissenlit est sans doute arrivé avec des caisses de ravitaillement de la base et s'est multiplié facilement et il a, avec d'autres plantes, modifié l'écosystème. Bien sûr il y a aussi d'autres introductions « graves » dans ces îles....
Les services publics, les paysagistes... et leurs clients sont responsables de l'introduction d'espèces exotiques qui s'échappent et colonisent de nouveaux milieux, comme les griffes de sorcière qui envahissent les espaces littoraux entre autres, la photo ci-dessous montre l'étendue que peut prendre cette plante dans certains endroits.
Jolie petite fleur qui envahit le Maghreb, importée d'Amérique du Nord, elle y est redoutable dans les cultures et a entrepris de coloniser le Sud de la France où des mesures d'éradication ont été prises... Ne pas confondre avec la morelle douce-amère qui est une plante de chez nous et dont voici la photo.
L'invasion des plantes résulte d'actes humains volontaires ou non, issus d'importations commerciales, suivies de disséminations incontrôlées.
Le mécanisme d'invasion est toujours le même : ces populations doivent leur important développement aux faibles pressions qu'elles subissent en matière de prédation, de concurrence et de parasitisme dans des milieux qui sont nouveaux pour elles.
Introduction de plantes par l'Homme
Originaires d'Amérique du Sud, les Jussies (Ludwigia peploïdes ; Ludwigia grandiflora) ont été employées pour leurs qualités ornementales.
Le Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum) a aussi été introduit pour des raisons ornementales.
L'élodée dense (Egeria densa) originaire du Brésil est populaire en aquariophilie sous le nom d'anacharis.
Le Lagarosiphon (Lagarosiphon major) originaire d'Afrique du Sud est aussi utilisé en aquariophilie.
L'Élodée du Canada (Elodea canadensis), introduite au XIXe siècle, a connu une période de prolifération jusqu'au milieu du XXe siècle, pour connaître une régression suite à une adaptation génétique. Elle est considérée aujourd'hui comme « naturalisée ».
L'Elodée de Nutall (Elodea nuttallii), originaire d'Amérique du Nord, est présente en France depuis 1950.
Toutes ces espèces se développent dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes, jusqu'à 3 mètres de profondeur, parties lentes de cours d'eau, fossés, atterrissement, zones humides variées.
Le Baccharis (Baccharis halimifolia) plante ornementale envahit nos dunes...
La renouée du Japon (Fallopia japonica) introduite comme plante ornementale, cette mellifère aime la proximité immédiate de l'eau.
La prolifération de ces plantes peut avoir des nuisances sur les écosystèmes aquatiques : incidences hydrauliques, écologiques et impacts sur les activités humaines. Les collectivités mettent en place des opérations d'arrachage manuel ou mécanique, voire des traitements chimiques. Cependant ces opérations coûtent cher.
Obstacle à l'écoulement des eaux ;
Gène de la manœuvre ou limitation de l'efficacité des ouvrages hydrauliques ;
Risque d'inondation accrue ;
Comblements accélérés du lit ;
Modification et perte de diversité floristique ;
Dégradation de la qualité du milieu (arrêt de la pénétration de la lumière, forts bio dépôts...) ;
Entrave aux déplacements des poissons ;
Obstacle aux pratiques de pêche et de navigation, amateur ou professionnelle ;
Gène des activités sportives et de loisirs nautiques (baignades...).
Les plantes sont arrachées au moyen d'engin de chantier mais la plante peut être coupée et non arrachée entraînant un risque de bouturage. L'arrachage manuel méthodique doit prendre soin d'éliminer l'ensemble des boutures et des rhizomes. Le traitement chimique consiste à pulvériser un herbicide mais ce système présente une faible efficacité et peut entraîner une pollution.
Il arrive que l'introduction d'une espèce recherchée, cette fois, se passe mal et que l'espèce introduite ne se développe pas du tout comme on l'espérait : un exemple avec l'introduction d'arbres exotiques en sylviculture.
La tendance est d'établir des plantations uniformes de conifères exotiques, car la demande se porte sur les bois résineux. L'Amérique du Nord est le seul continent ayant une variété d'espèces suffisante pour satisfaire à toutes les demandes et certains de ces conifères ont une croissance plus rapide que ceux des autres parties du monde.
Parasites des espèces exotiques : les risques
Il y a trois grands risques provenant des parasites des espèces exotiques :
un parasite peu nocif de l'essence exotique dans son habitat d'origine peut se trouver introduit avec elle et devenir très dangereux dans les conditions nouvelles ;
l'essence exotique peut aussi rencontrer, dans son nouveau milieu, un parasite vis-à-vis duquel elle n'a pas de résistance ;
un parasite d'une espèce exotique peut être introduit et être très nocif pour un arbre indigène.
Le pin Weymouth, introduit en 1705. Promettant beaucoup, il a rencontré un agent pathogène - la rouille vésiculeuse - causée par Cronartium rubicola Fisch., provenant d'Asie, l'arbre fut presque abandonné en Europe. Ces dernières années, il retrouve quelque faveur car, dans certaines stations, il n'y a que peu ou pas de groseilliers ordinaires ou à maquereau (Ribes) si bien que l'arbre peut survivre. La variété de sols sur lesquels le Weymouth croît en Europe est impressionnante.
Le sapin de Douglas fut planté dès 1918, sur de grandes surfaces, mais le bois s'est avéré médiocre.
Citons Boyce : « Le premier agent pathogène fut le chancre à phomopsis causé par un champignon européen, Phomopsis pseudotsugae Wilson. (...) Le suivant fut le rouge des aiguilles causé par Rhabdocline pseudotsugae Sydow ; le champignon responsable venait du pays d'origine de l'arbre mais sa virulence fut apparemment accrue par l'humidité plus forte du climat européen pendant la saison de végétation. [Mais] la forme verte qui croît sur la côte, celle qui présente une réelle valeur pour l'Europe, reste indemne. À peu près à la même époque, un aphide, Adelges Cooleyi Gill., attaquant la forme côtière, a causé quelque inquiétude, mais s'est révélé tolérable. La chute des aiguilles due à un adelopus, actuellement maladie dangereuse, causée apparemment par un champignon, Adelopus gäumanni Rohde, qui semble attaquer les trois formes de l'essence, a fait naître des doutes sur l'avenir du sapin de Douglas en Europe. La plantation de cette essence a été abandonnée dans beaucoup de régions de l'Allemagne méridionale, tandis qu'en Suisse elle est uniquement utilisée en mélange. »
L'épicéa de Sitka (Picea sitchensis Bong. Carr.) et un puceron ou aphide, Elatobium (Aphis) abietinum.
Le sapin de Vancouver (Abies grandis Lind.) considéré favorablement dans l'ouest de l'Europe, mais des peuplements, plantés en Suisse, meurent depuis 1945, à cause du pourridié causé par l'armillaire couleur de miel, Armillaria mellea... à la suite d'une sécheresse.
Le thuya géant (Thuja plicata D. Don.) a eu des difficultés au Royaume-Uni, avec le champignon du rouge des feuilles des cupressacées : Keithia thujina Durand, introduit d'Amérique du Nord avec les arbres, trouvant le climat humide à son goût.
Les pins de Banks, en Suède (Pinus banksiana Lam.) ont été attaqués par un champignon : Dasyscypha sp. qui provoque des chancres déprimés sur la tige.
Le sapin du Caucase (Abies nordmanniana [Steven] Spach.) fut suivi par un aphide : Adelges nüsslini Börher.
Le pin sylvestre fut attaqué par une rouille vésiculeuse (Peridermium sp.).
Le pin de l'Himalaya (Pinus excelsa Wall.) a été si endommagé par un chancre auquel était associé Valsa superficialis Nitschke qu'une destruction totale de la plantation était certaine.
Le pin rouge du Japon (P. densiflora Sieb. et Zucc.) fut affecté par une descente des cimes causée par Cenangium abietis (Pers.) Rehm.
Le pin d'Autriche fut détruit par la rouille vésiculeuse, Cronartium comptoniae.
Conclusion de l'article : « Les exotiques ne sont pas tous condamnés d'avance à l'échec mais, pour chacun d'entre eux, la chance d'insuccès semble beaucoup plus grande que celle de succès ».
Vous pouvez trouver l'intégralité de cette communication ici
Source : FAO, J. S. BOYCE, Professeur de pathologie forestière, Université de Yale (États-Unis).