Les années 1990-2004 ont vu se développer de façon marquante une signalétique en provençal, souvent bilingue français-provençal, dans les villes de Provence (panneaux d’entrée de communes, noms de rues et de bâtiments administratifs, plaques touristiques et historiques, etc.). Les choix linguistiques et graphiques réalisés méritent analyse : les noms des communes affichés sont souvent une re-traduction en provençal du nom français officiel lui-même adapté – souvent maladroitement – à partir du toponyme historique en provençal local, les graphies hésitent entre plusieurs normes et plusieurs langues, les lieux retenus sont souvent symboliques, etc. Cette signalétique révèle la complexité et les tensions sociolinguistiques de la situation provençale (et plus largement française), ainsi que les problèmes auxquels se heurte toute tentative de réhabilitation linguistique et culturelle en situation de minoration et de contacts de langues.