L'espace naturel sensible de La Touravelle s'étend, sur 35 hectares, des pentes au sommet du Mont Combe. Situé dans la commune du Revest-les-Eaux, il est accessible par plusieurs sentiers, longeant pinèdes et oliveraies. Il offre, à plus de 400 mètres d'altitude, un panorama exceptionnel sur la Méditerranée et les massifs alentours.
Le Mont Combe n'est pas le plus fréquenté des monts toulonnais. Peut-être parce qu'il est moins haut que le Mont Caume, moins accessible que le Mont Faron et moins connu que le Coudon. Pourtant, il mérite d'être exploré. Pour les espèces végétales et animales qu'il abrite, pour la beauté des restanques qui y ont été conservées et, surtout, pour l'immensité de son panorama. Depuis le sommet, à 440 mètres d'altitude, la vue est à couper le souffle. Elle s'étend à 360 degrés, sur la Méditerranée, le fort de Six-Fours, le Baou des quatre oures, le Mont Caume, le Coudon et le Faron…
Vue de la Touravelle selon Le Var été 2018
C'est sur le versant ouest du Mont Combe, sur le territoire de la commune du Revest-les-Eaux, que l'espace naturel sensible* La Touravelle a été acquis par le Conseil départemental du Var en 1982. Délimité au nord par la ligne de crête du massif et à l'est par la vallée urbanisée du Revest-les-Eaux, ce site "Cœur de nature" s'étend sur une superficie de 35 hectares. On y accède depuis le quartier résidentiel de La Ripelle ou le centre-ville, par des sentiers qui longent des restanques, à travers une forêt de pins et d'oliviers. C'est une balade familiale, qui serpente dans la colline, et qui permet de déboucher sur une grande prairie très appréciée des randonneurs et des groupes d'écoliers. C'est un espace de jeux immense, qui permet des parties de ballon prisonnier ou de trap-trap tout en restant un coin préservé, idéal pour un pique-nique ou une sieste au soleil. Et, pourquoi pas, les deux. Ce vaste plateau, situé au cœur du site, est à proximité des deux fermes de la Touravelle. Elles furent, il y a bien longtemps, témoins d'une activité pastorale et arboricole. "Les anciens ne s'étaient pas installés ici par hasard", explique le gestionnaire départemental du site. "Nous sommes situés plein sud, sur un versant de la colline très chargé en eau. Suivant les saisons, les eaux ruissellent partout. Plusieurs puits sont encore visibles". L'un d'eux était surmonté d'une éolienne dont il ne subsiste que le mât. Elle permettait de tirer l'eau du puits par la force du vent. Une mine à eau, sorte de puits horizontal, est également visible au dessus du plateau.
L'espace naturel sensible de La Touravelle dispose de bien d'autres richesses. Au milieu des cistes, chênes verts ou kermès, romarins et genêts, on y trouve quelques espèces protégées. La lavatère maritime, arbuste pouvant atteindre un à deux mètres de haut, pousse sur les pentes rocailleuses et calcaires du Mont Combe. Tout comme la scille fausse jacinthe, avec ses jolies fleurs violettes disposées en grappe sur une tige pouvant mesurer jusqu'à un mètre. La saponaire des vaches, jolie plante à fleurs roses, inscrite au catalogue des plantes rares et menacées de ProvenceAlpes-Côte d'Azur, a aussi été trouvée sur ce site et y est désormais préservée. Ces espèces ont besoin d'espaces ouverts. C'est pourquoi, régulièrement, avant l'été notamment, la prairie est débroussaillée. Zone de repos pour les randonneurs, La Touravelle l'est aussi pour certaines espèces d'oiseaux migrateurs. Avec un peu de chance, on peut y voir voler l'aigle de Bonelli, dont un couple niche tout près, sur le Mont Caume. Chauve-souris, reptiles, amphibiens et papillons y vivent aussi, témoignant de la richesse et de la diversité de ce milieu naturel. Pourtant, en 2005, le site départemental a subi un incendie dont il porte encore quelques stigmates. Notamment lorsque l'on emprunte le chemin qui arrive de Tourris et qui descend à flanc de colline, jusqu'au pied du barrage du Revest-les-Eaux. Les oliviers ont souffert sur cette partie-là. Mais, plus de dix ans après, ils renaissent et reprennent place sur le site. Afin d'entretenir ces nombreux oliviers, le Département a signé une convention avec un oléiculteur, qui en récolte les fruits. Un autre partenariat, avec l’association Zone Bleue et sa Maison d'enfants à caractère social (Mecs) La déferlante, dont les locaux sont voisins de La Touravelle, va permettre l'entretien et la protection de cet espace naturel à travers des projets environnementaux."Il s'agit de créer un lieu pédagogique", précise le gestionnaire du site.
C'est ce même objectif qui pousse le Conseil départemental à mener une réflexion sur la réhabilitation des deux bâtisses de La Touravelle. Ces anciennes fermes, de 250 m² chacune, inhabitées depuis plus de quinze ans, ont subi de nombreuses dégradations.
Actuellement interdites d'accès, elles pourraient êtres rénovées via un chantier d'insertion professionnelle. Une entreprise spécialisée serait alors chargée de la restauration du bâti et de la formation de jeunes Varois qui, à travers ce projet, bénéficieraient d'un apprentissage et d'un retour sur le chemin de l'emploi. Le Mont Combe deviendrait alors le plus solidaire des monts de l'aire toulonnaise. Une raison de plus pour s'y balader.
EN PRATIQUE :
L’espace naturel et sensible de La Touravelle n'est pas accessible en véhicule motorisé. Seul un accès par des sentiers est autorisé. Plusieurs itinéraires de randonnées, notamment au départ du plateau de Tourris, via le barrage du Revest-les-Eaux, permettent de s'y rendre. Le plus simple et le plus rapide est d’y accéder depuis le secteur de La Ripelle, au croisement de la route départementale 46 et du chemin du Barrage, à l'entrée du Revest-les-Eaux. De là, il faut longer le quartier résidentiel, le long de la route du barrage puis du chemin de la Touravelle avant d'arriver à l'entrée de l'ENS et au sentier qui mène jusqu'aux fermes. Un accès depuis le centre du village est également indiqué et fléché.