Publié le 08 janvier 2022 à 08h45 Par P.-H.C.
Double actualité pour les déchetteries des douze communes de la Métropole. Les règles d’usage changent. Désormais, avec une nouvelle carte que commence à diffuser la collectivité, on va pouvoir jeter hors de sa commune de domicile.
" Il y a deux stratégies, explique Gilles Vincent, vice-président de TPM en charge du développement durable. La première, c’est de permettre à tous les habitants de la Métropole de fréquenter n’importe quelle déchetterie – hormis celle de Saint-Mandrier qui est trop petite. Ça veut dire par exemple qu’un Seynois peut aller à la déchetterie de Toulon parce qu’elle se trouve à côté de chez lui."
Idem si un Gardéen est plus proche des bennes pradétanes que de celles de sa propre commune. Plutôt malin si on regarde l’emplacement des structures et les trajets qui vont pouvoir être réduits. Comme de toute façon, les filières de traitement sont les mêmes après le passage par la case déchetterie, le distinguo n’a pas de sens.
Mais la logique des élus ne vise pas uniquement à rendre plus facile la vie des administrés. Cette nouvelle carte a une autre vertu. "Elle est reliée un système informatique qui va permettre de contrôler les dépôts" se réjouit Gilles Vincent. Pas question évidemment de fliquer les volumes de feuilles mortes que vous ramassez, le nombre de capsules de café que vous consommez ou le rythme auquel vous changez de four micro-ondes. Ce n’est pas ce que la métropole veut garder à l’œil.
"Lorsqu’on va constater qu’un usager revient un peu trop souvent, on va se poser la question de savoir si cette personne n’est pas un entrepreneur déguisé ou quelqu’un qui travaille au noir, explique Gilles Vincent. Si quelqu’un nous amène trois fois par semaine et toute l’année des déchets du BTP, c’est clair qu’il ne s’agit pas d’un ménage. Or je rappelle que les déchetteries ne sont compétentes que sur les ordures ménagères, c’est-à-dire celle produites par les ménages."
Sans s’étendre sur l’étendue des abus qu’elle soupçonne, la Métropole veut se donner les moyens d’en avoir le cœur net. "On voit beaucoup de monde passer avec des gros véhicules, qui ne sont pas sérigraphiés et qui viennent souvent, soit pour des déchets verts, soit pour des gravats, soupire Gilles Vincent. Cette carte permettra de contrôler."
Pour l’instant, les professionnels sont encore autorisés à déposer dans la plupart des déchetteries (1) de TPM (hors BTP depuis 2019) avec des limites et contre facturation mais la logique veut qu’à terme, ils soient orientés vers des filières spécialisées et laissent les structures collectives aux particuliers.
Les déchets verts sont transportés vers les plateformes de compostage collectif pour être valorisés. Les pôles de valorisation, situés à l’ouest de Toulon et Toulon, envoient leurs déchets verts sur la plateforme de compostage Veolia située à Signes .
Celles situées à l’est de Toulon utilisent la plateforme de compostage gérée par SEF Environnement située à Cuers. Les gravats sont transportés sur les sites de Lafarge Granulat ou de Veolia Propreté à La Seyne-sur-Mer, pour valorisation.
Les encombrants en mélange et les encombrants bois sont transportés en centre de tri, puis valorisés ou mis en décharge. La ferraille est traitée par Azur métaux (à Toulon) ou MJS Récupération (à La Seyne-sur-Mer) pour valorisation. Le verre plat est transporté vers Paprec, à La Seyne-sur-Mer pour être trié puis valorisé. Les déchets dangereux sont pris en charge par les éco organismes spécialisés.
Les cartes d’accès actuelles restent valables jusqu’au 1avril 2022, cependant, afin d’éviter les bouchons (qui pourraient arriver en même temps que l’afflux printanier de déchets verts), TPM invite les usagers à rapidement demander une nouvelle carte. C’est faisable sur Internet ou à votre déchetterie.
TPM a mis en place une plateforme numérique (www.dechetteries.metropoletpm.phaseo.fr). Il vous sera demandé une version numérique de votre pièce d’identité (carte d’identité ou passeport ou permis de conduire), un justificatif de domicile de moins de trois mois (ex.: facture téléphone, électricité, Internet…) et la carte grise de votre ou de vos véhicule(s).
Autre solution, amener son actuelle carte en déchetterie pour déclencher son renouvellement.
Publié le 10 décembre 2021 à 07h30 Par Catherine Pontone
Avant la fusion souhaitée à horizon 2024, le comité de pilotage a examiné jeudi le partage des compétences du développement économique et des transports.
La volonté actée, au 1er avril 2021, a été réaffirmée, hier matin, lors d’un point presse, par le maire de Toulon, président de la Métropole TPM, Hubert Falco, et André Garron, maire de Solliès-Pont, président de la communauté de communes de la Vallée du Gapeau. Étaient présents les 17 maires ou leurs représentants réunis au sein du deuxième comité de pilotage (Copil), depuis avril au siège de la CCVG.
"Nous sommes bien dans un esprit de coopération et de volonté commune de construire un territoire fort, équilibré et solidaire sur un bassin de vie qui est complémentaire (441.000 habitants pour la Métropole et 31.000 pour la CCVG, Ndlr). Cette fusion doit être un plus pour la vie des gens et l’intérêt général. Et ce, avec pour exigence de préserver l’identité de chaque commune tout en ayant ensemble une vision territoriale", a insisté le président de Toulon Provence Méditerranée. Les membres du Copil se sont penchés sur les transferts et les compétences sur lesquelles ont travaillé les services respectifs de chacune des deux intercommunalités. "Compétence par compétence, nous examinons les avantages et les inconvénients", a précisé Hubert Falco.
Un "travail de fond" nécessaire sur les chantiers organisationnels et financiers. La raison? Les compétences métropolitaines sur le territoire de la Vallée du Gapeau sont détenues soit par les communes, soit par la communauté de communes, soit partagées entre communes et communauté.
Sans surprise, le développement économique et les transports entreront dans les compétences transférées à horizon 2024. Développer les activités économiques c’est bien, résoudre la problématique du foncier dans les zones d’activités attractives, c’est mieux. Le comité de pilotage a, aussi, discuté sur certains transferts de compétences importantes en matière culturelles et sportives.
Comme au sein de la Métropole, les communes vont garder certaines de leurs spécificités.
Quatre compétences et équipements resteront gérés par les communes de la vallée du Gapeau: le transport scolaire, la sécurité, deux grandes surfaces sportives, propriétés intercommunales (le gymnase Saint-Cast et le complexe sportif "Christophe Dominici" à Solliès-Pont), et le social. "Le maire est le mieux placé pour gérer le social dans sa commune", a rappelé Hubert Falco. "Le centre intercommunal de l’action sociale va, ainsi, disparaître avant la fusion. Et les organismes qui étaient gérés vont revenir aux communes", a précisé André Garron. "L’avenir sera territorial. Si on veut peser sur les compétences régaliennes, il faut être fort sur le territoire", a insisté le maire de Toulon.
Alors que dans le Var, le processus de vaccination n'a toujours pas démarré, les élus montent au créneau.
Réunis ce lundi matin, les maires de la métropole Toulon Provence Méditerranée souhaitent pallier les "lenteurs actuelles de l’appareil d’État", apportant "le savoir-faire logistique des élus locaux".
Dans un courrier adressé à la préfecture du Var et à l'agence régionale de santé, ils proposent "la mise à disposition gracieuse et sans délai de différents et nombreux espaces publics municipaux et métropolitains, pour faciliter la tâche de nos personnels soignants et permettre à nos concitoyens qui le désirent, d’être rapidement vaccinés".
Ils rappellent en outre avoir joué un rôle de premier plan dans la distribution massive de masques puis dans la mise en place des centres de dépistage de la COVID-19.
Le président de la Métropole aura l'occasion d'interpeller directement Jean Castex sur la question ce mardi, puisque le Premier ministre sera à Toulon une partie de la journée afin de signer (notamment) le contrat de plan Etat Région.
Annoncée pour fin 2020, la Zone à faibles émissions, imposant une vignette Crit’Air pour circuler dans certains secteurs de l’aire toulonnaise et ainsi limiter la pollution, semble accuser du retard.
Fin 2018, l’État tape du poing sur la table...
Accusé de ne pas en faire assez pour lutter contre la pollution atmosphérique -responsable de 48.000 morts prématurées par an selon les statistiques- le gouvernement impose à 14 métropoles, dont TPM, de préparer la mise en place de Zones à faibles émissions (ZFE) sur leur territoire.
Au 31 décembre 2020 au plus tard, elles doivent avoir dessiné des secteurs interdits (en permanence ou en cas de pics de pollution) aux véhicules les plus sales.
Pas question de tergiverser, l’urgence climatique impose d’aller vite pour mettre les poumons à l’abri des pots d’échappement.
Même si la mesure risque de faire des mécontents -et se retrouvera d’ailleurs totalement oubliée des campagnes municipales- tout le monde applaudit au moins officiellement et assure retrousser ses manches.…
Décidément, le logement social est un sujet de tension entre les élus métropolitains et les représentants de l’Etat. Alors que quatre maires avaient poussé un coup de gueule contre les obligations liées à la loi SRU, c’est cette fois l’ensemble des premiers magistrats qui cosignent une tribune afin de réagir aux déclarations du directeur de la DDTM. Un document intitulé « Pour une loi SRU applicable », dont nous vous proposons de larges extraits.
« Tout se passe comme si les fleuves et les inondations qu’ils engendrent n’existaient pas, comme si la submersion marine et la loi Littoral étaient pure invention, comme si la protection patrimoniale n’engendrait aucune contrainte, comme si les espaces naturels et agricoles que l’on nous demande de promouvoir pouvaient être abandonnés [...]. »
« Souvent, en réalité, l’État interdit d’une main ce qu’il exige de l’autre au titre de la loi SRU. Cette schizophrénie mérite d’être énoncée plutôt que de feindre d’ignorer l’ensemble des normes d’interdiction ou de limitation de construire que l’État impose aux communes. Par ailleurs, le destin propre de la Métropole et de ses villes n’est même pas évoqué. La Métropole doit-elle rester ou non leader varois et parfois national en matière d’environnement, de patrimoine, d’agriculture et de recherche de la sécurité dans les zones rouges ou bleues du PPRI ? »
Dans leur tribune, les maires appellent à une révision de la loi SRU, dont ils estiment les mécanismes inefficaces.
« La politique de l’autruche qui consiste à appliquer mécaniquement une loi et à fixer des objectifs dont on sait qu’ils sont irréalisables, n’est pas tenable ni acceptable. Elle conduit en effet, par le biais de carences et d’amendes, non pas à inciter les maires à construire des logements sociaux, mais à lever un véritable impôt. [...]»
« Nous demandons donc une nouvelle fois, collectivement et instamment, aux représentants de l’État dans le département, de tenir compte de la spécificité de notre territoire métropolitain, de sa vocation passée et nous l’espérons future, dans l’analyse de la réalisation des objectifs fixés par la loi », poursuivent les douze signataires. Qui formulent quelques propositions d’aménagements de législation. « Il n’est pas souhaitable que des mesures identiques, partout et pour tous, soient imposées sur des territoires fondamentalement différents. De ce point de vue, une réflexion sur un périmètre plus large d’application de la loi (le département par exemple) est sans doute souhaitable. La mise en œuvre d’obligation de logements sociaux portant sur le flux de logements qu’une commune décide de créer plutôt que sur le stock global de logements qui reflète les décennies passées apparaît également indispensable. Cela permettrait de substituer à une obligation de construire pour avoir des logements sociaux, l’obligation d’avoir des logements sociaux si une commune décide de construire. Ainsi serait respecté le fameux principe de libre autonomie de gestion des collectivités locales.
Enfin, a-ton mesuré les risques sociologiques et les coûts induits pour une collectivité qui résulte de l’injonction de l’État à rattraper en six ans un retard de cent ans ? Un rattrapage est sans doute nécessaire.
La prise en compte de l’acceptabilité sociale et des moyens communaux disponibles est, quant à elle, indispensable ».