Et le champion est ... Le Revest-les-Grandes-Eaux !
Beaucoup d’eau se perd dans la nature avant d’arriver jusqu’à nos robinets. La faute aux canalisations vieillissantes. Mais des contrastes existent selon les secteurs de la Métropole Toulon Provence Méditerranée.
F. DUMAS -Publié le 27/09/2022 à 14:38
Chaque année, les déperditions d’eau dans les sols coûtent de l’argent aux communes... donc à nous tous. Photo DR
La gestion de l’eau potable et de l’assainissement n’est pas une mince affaire pour les collectivités. Elles doivent "composer" avec des canalisations vieillissantes qui coûtent très cher pour être remplacées. D’où des déperditions d’eau variables selon les secteurs de notre métropole.
Le taux de perte du réseau d’eau (rapport entre le volume d’eau effectivement consommé par les usagers et le service public et le volume d’eau potable introduit dans le réseau de distribution) atteint 19,7% en France. Dans le Var, qui compte 4.100 kilomètres de réseau d’eau potable, la moyenne se situe autour de 15%. Ce qui est une bonne nouvelle. Et, sur le territoire de TPM, les communes sont plutôt bien loties. En tout cas, ici, la situation est bien meilleure qu’ailleurs dans la région. On perd, en moyenne, moins d’eau dans nos sols... même si on en perd toujours trop.
Une étude de l’Office français de la biodiversité et des agences de l’eau détaille justement le rendement du réseau de distribution partout en France. "Plus ce rendement est élevé, moins les pertes par fuites sont importantes. De fait, les prélèvements sur la ressource en eau en sont d’autant diminués", indique l’étude.
Selon les communes, le rendement du réseau de distribution varie. Si le Var n’est pas un mauvais élève en matière de distribution d’eau, la ville de La Valette se distingue particulièrement. Dans la métropole toulonnaise, Le Revest ferme la marche. Infographie Rina Uzan.
Même si elles ne sont pas flagrantes, des disparités existent selon les communes de la métropole. Le "meilleur élève" en la matière est la ville de la Valette, avec un rendement optimum: 92,9%, soit à peine 7% de pertes.
"Lors de l’appel d’offres pour ce marché, nous avions fixé comme objectif une performance du réseau à 90% et le délégataire de service public, Veolia avec qui nous travaillons, s’y est attelé (la moyenne étant de 70% en France)", explique le maire, Thierry Albertini. "On peut aussi expliquer ce bon chiffre par l’existence de détecteurs de fuites tout au long de nos canalisations. Une trentaine de détecteurs nous permet, ainsi, de gagner du temps lorsqu’une échappée d’eau survient et de réparer au plus vite."
En queue de peloton, on retrouve le village du Revest qui affiche un rendement de 78,6%, équivalent à plus de 21% de pertes en eau. Pourquoi?
"Ce n’est pas de la faute de nos canalisations qui sont entretenues régulièrement depuis longtemps", avertit Ange Musso, le maire. "C’est juste que, nous sommes une petite commune assez étendue en zone rurale et lorsqu’il y a une fuite accidentelle, il faut proportionnellement plus de temps pour la localiser. Le Revest reçoit 220 000 mètres cubes d’eau par an, mais la distribution de l’eau potable au centre du village est assez récente. Ce n’est que dans les années 1960 que les habitants ont pu accéder à un réseau performant partout."
"Depuis plus de vingt ans, les Canalisateurs du Sud-Est interpellent et agissent pour une gestion durable de l’eau et la mobilisation collective des entreprises, des collectivités locales et du grand public pour la préservation de la ressource", indique Yves Bourdais, représentant régional.
Pour lui, il y a urgence. "Oui, le renouvellement des canalisations est indispensable car, oui, l’eau est vitale. Et, non, elle n’est pas trop chère", ajoute-t-il pour combattre un cliché tenace qui veut que le produit "eau" ne serait pas bon marché. De plus, notre eau potable est de bonne qualité. Argument supplémentaire pour la préserver au mieux.
Le délégué pour notre région des Canalisateurs du Sud-Est alerte sur le vieillissement des réseaux de distribution d’eau potable et des fuites inhérentes à une situation... préoccupante.
Yves Bourdais, délégué régional des Canalisateurs: "Un litre d’eau sur cinq se perd dans la nature!"
Le délégué pour notre région des Canalisateurs du Sud-Est alerte sur le vieillissement des réseaux de distribution d’eau potable et des fuites inhérentes à une situation... préoccupante.
A-t-on tort de croire que personne ne fait rien pour enrayer le phénomène des déperditions d’eau?
Oui en partie. Un plan de relance du gouvernement a été lancé et montre que les pouvoirs publics se préoccupent de cette question. L’agence de l’eau a également élaboré un plan de rebond. Pour autant, oui, nos canalisations souffrent d’un manque de renouvellement évident. Conséquence : en moyenne, un litre d’eau sur cinq disparaît dans les sols de notre région. En pleine période de sécheresse qui dure, cela devient un enjeu de société.
Concrètement, pour combien de temps est prévue une canalisation?
Une canalisation a une durée de vie de 70 à 80 ans. Or, aujourd’hui, le taux de renouvellement est de l’ordre de 150 ans ! À la décharge des autorités, il faut dire qu’une canalisation représente un investissement très important. On préfère donc faire des travaux ponctuels sur les canalisations existantes. Mais, à un moment, ce n’est plus suffisant.
Qui consomme le plus d’eau aujourd’hui?
D’abord, c’est naturellement le secteur de l’agriculture, puis les ménages.
On a pourtant du mal à imaginer la réalité de toutes ces déperditions d’eau...
Un seul exemple : en région Paca, cela correspond à 123 millions de mètres cubes d’eau chaque année. C’est l’équivalent de la consommation d’eau annuelle dans un secteur comme Aix-Marseille. On comprend bien qu’on ne peut pas continuer comme ça, à perdre une ressource si précieuse en si grosses quantités. C’est pourquoi, tous les acteurs de l’eau vont se retrouver en décembre prochain dans le Var pour réfléchir à la question cruciale du partage de l’eau. Ce sera au domaine de la Baratone, à La Garde, où les Canalisateurs du Sud-Est et acteurs de l’eau seront tous réunis.
Résultats des prélèvements réalisés dans votre réseau de distribution entre janvier 2021 et juillet 2022
Le Revest-les-Eaux (Var) - Adduction Le Revest - Village (Le Revest Village)
Dans le réseau de cette commune, 2 prélèvement(s) ont été réalisés entre janvier 2021 et juillet 2022. En moyenne, on y teste 316 molécules par prélèvement.
Aucun prélèvement n'a révélé de dépassement de limite de qualité.
Le Revest-les-Eaux (Var) - Adduction Le Revest Haut (Le Revest Haut)
D'après les données disponibles dans la base SISE-Eaux que nous avons analysées, aucun prélèvement analysant des molécules de pesticide n'est enregistré pour ce réseau. Attention, cela ne veut pas dire que l'eau n'est pas surveillée : des tests ont pu être réalisés plus en amont de ce réseau en particulier.
Le Revest-les-Eaux (Var) - Adduction Le Revest Bas (Le Revest Bas)
D'après les données disponibles dans la base SISE-Eaux que nous avons analysées, aucun prélèvement analysant des molécules de pesticide n'est enregistré pour ce réseau. Attention, cela ne veut pas dire que l'eau n'est pas surveillée : des tests ont pu être réalisés plus en amont de ce réseau en particulier.
Source : base SISE-Eaux
Une étude britannique publiée jeudi 1er septembre démontre que se balader près d’une rivière ou sur les quais d’un fleuve, c’est bon pour le moral.
Article rédigé par Anne Le Gall - franceinfo - Radio France - Publié le 02/09/2022 08:22
Les berges aménagées le long d'un cours d'eau à Pékin (Chine). (WANG ZHAO / AFP)
Ce sont des travaux réalisés par le très sérieux King’s College de Londres qui le montrent. Le fait de passer un peu de temps à proximité d’un fleuve, d’une rivière ou d’un canal augmente le bien-être mental durant au moins 24 heures. Les participants à l'étude (âgés de 16 à 77 ans) se sont déclarés "plus détendus, plus confiants et énergiques". A noter que l’effet est un peu plus marqué chez les hommes, et les jeunes adultes.
Pour parvenir à ces conclusions, ces scientifiques ont équipé 300 participants d’une application sur smartphone et ils devaient trois fois par jour pendant deux semaines répondre à des questionnaires sur leur état mental quand ils étaient en milieu extérieur, donc soit dans les rues en ville,dans un jardin, un parc,une forêt ou justement près d’un cours d’eau. Et il ressort que l’effet bien-être dégagé par les bords de rivière et les canaux est même supérieur à celui que l’on ressent lorsqu’on profite d’une forêt ou d’un espace vert. Les rivières et les canaux peuvent jouer sur notre moral par le calme, les couleurs , la beauté des lieux et par l’ouverture sur l’horizon qui jouent vraisemblablement.
Plus d’une centaine de publications scientifiques sérieuses ont déjà permis jusqu'ici de faire un lien, sans forcément en détailler le mécanisme, entre une meilleure santé mentale (moins de dépression, de stress et de détresse psychologique) et la proximité de l'espace soit verts (les arbres), soit bleus (mer océan ou lacs).
Cette étude est la première qui porte spécifiquement sur l’impact des rivières et canaux, précisent les chercheurs qui rappellent que les bords de rivière ont l’avantage d'être à la fois des espaces "bleus" avec de l'eau et des espaces "verts", avec en général un peu végétation sur le rives. Ces chercheurs britanniques n’ont donc pas été surpris par ces résultats, et entendent poursuivre leurs travaux sur un échantillon plus large.
Au-delà, cela peut encourager la politique urbaine d'aménager des quais dans une ville, entretenir des chemins le long des canaux ou remettre à l’air libre des cours d’eau qui étaient souterrains. Cela compte sur le plan environnemental, mais aussi donc, en matière de santé publique et mentale.
Samedi 19 mars 2022 de 9h30 à12h et de 14h à 18h
Jardin des Oliviers, 665 Chemin de Sainte-Trinide, Sanary
Venez découvrir l'origine, l'histoire, les enjeux et l'avenir de l'or bleu de notre belle Provence !
Projection en avant-première du film "Une bouteille à la Reppe".
Conférences / débats - Démonstration du fonctionnement de la noria.
Ateliers ludiques et participatifs sur l'eau.