Prévu initialement pour démarrer en début d’année dernière, le chantier qui vise à fournir Bouygues en matière première pour son projet d’éco-quartier à Monaco est donc cette fois bel et bien lancé dans sa composante varoise.
Depuis l’été dernier, des camions chargés de cailloux descendent de la carrière du Revest, sans que cela ne semble causer de remous sur le chemin qui les mène au port de commerce de Brégaillon.
Dans la foulée, les premiers bateaux et leurs cargaisons de calcaire ont appareillé de La Seyne, direction Monaco.
Rappelons qu’il avait été ajourné à cause d’une levée de boucliers de la population et des collectivités locales, qui craignaient notamment une saturation des routes.
Les choses ont attaqué plus tranquillement que ce qui était prévu au départ, en termes de fréquence et de rythme" résume Jérôme Giraud, directeur des ports à la Chambre de commerce et d’industrie du Var (CCIV)."On a conservé seulement un tiers du projet original.
Soit 800.000 tonnes de granulats, sur un total de 2,4 millions de tonnes qui devaient initialement être fournies par les engins de la Someca qui grattent la colline derrière le Faron.
Au final, l’approvisionnement se fait depuis septembre et devrait s’achever en octobre 2019.
Le processus, lui, est fidèle à ce qui avait été imaginé dès le début. Une fois les granulats arrivés à bon port, ils sont stockés dans l’enceinte de la zone de Brégaillon, puis chargés par les dockers seynois sur des navires à destination de la Principauté, "à un rythme qui devrait s’accélérer".
Là-bas, ils serviront à remplir dix-huit énormes caissons de béton (fabriqués à Marseille) qui seront immergés. L’idée est de constituer une digue de protection qui dominera les flots, prélude à la construction d’un ensemble immobilier de luxe érigé en grignotant ainsi six hectares "sur" la mer.
La livraison des 120 appartements de standing est prévue à partir de 2022.
A noter que ce n’est là qu’un volet des opérations qui lient Brégaillon à Monaco dans ce chantier: l’an dernier, déjà, près de 140.000 t de boues de dragage avaient été traitées par l’entreprise Envisan, située à l’entrée de la zone industrialo-portuaire.
Au beau milieu du domaine privé d'Estienne d'Orves, à quelques kilomètres du Broussan, une carrière a été exploitée pendant des dizaines d'années pour son marbre, la fameuse pierre du mont Caume. Elle pourrait bientôt reprendre du service.
Article Var Matin du 18 mai 2018
Evenos Depuis lundi, une enquête publique étudie la demande d'une entreprise de Lozère qui souhaite extraire le marbre du domaine d'Orves. Au Broussan, certains craignent des nuisances
Seuls quelques privilégiés connaissent le lieu-dit rocailleux de Coste Belle, en bordure de la plaine de Rabœuf. Ici, au cœur du verdoyant domaine d'Orves et ses 2 000 hectares de clairières, de ruisseaux et de forêt, on peut, au milieu de vieilles ruines parfois survolées par des aigles, croiser des sangliers, renards et autres daims. Et même - comme il se murmure depuis peu au comptoir de l'auberge du Broussan - un ou deux loups !
Ce morceau de nature brut, situé sur les contreforts septentrionaux du mont Caume, est un véritable havre de paix, propriété de la famille d'Estienne d'Orves depuis des générations.
Une déviation possible vers le Revest ?
Sur ces terres privées, surveillées par un gardien et reliées aux premières habitations par des chemins cahoteux, le vrombissement de poids lourds pourrait toutefois ne pas tarder à venir concurrencer le cri du geai. Lundi, une enquête publique a ainsi été lancée, qui vise à étudier la demande d'autorisation d'exploiter pour trente ans une vieille carrière de marbre, formulée par l'entreprise Technipierres.
Les milliers de tonnes de matière première extraite seraient transportées par camion, à raison d'un bloc de 27 tonnes pour 10 m3, direction la Lozère, où se trouve la principale usine de transformation de la société. Rien de très surprenant dans cette demande : le calcaire marbrier d'Évenos est d'excellente qualité et le gisement de la petite carrière, exploitée de 1964 à 2014, est loin d'être épuisé. Pour la société civile du domaine d'Orves, le contrat de fortage (1) est aussi l'assurance de quelques revenus sur des terres par ailleurs largement inconstructibles. Pour autant, les premières voix discordantes n'ont pas tardé à se faire entendre du côté du Broussan, dès lors que les panneaux jaunes annonçant la procédure administrative ont été placardés le long de la D62. « Nous n'avons rien contre le fait que la famille d'Orves souhaite relancer cette activité, explique Jean-Louis Savelli, ancien instituteur au Broussan. Mais il est fait état d'un maximum de dix camions XXL par semaine, ce qui est nettement plus que ce que l'on a pu connaître par le passé. Compte tenu de la tranquillité du hameau, de la fréquentation des vélos et de l'étroitesse des routes, c'est impensable. »
D'autres associations - La Ruche, l'Association de défense de l'environnement… - entendent également profiter de l'enquête pour exprimer leurs inquiétudes à ce sujet. Une des pistes évoquées par ces Ebrosiens pour « dévier les nuisances » serait de rendre praticable un vieux chemin qui franchit le col des Morts, à proximité du ravin de Fieraquet. De l'autre côté de la montagne : la carrière du Revest et ses larges routes bitumées qui descendent vers l'autoroute…
La société Technipierres, elle, tente de rassurer au maximum, tant sur les mesures de protection des 38 espèces recensées du secteur, de l'environnement ou de la tranquillité des habitants. La vitesse sera ainsi limitée à 30 km/h sur les voies, qu'il s'agisse de celles du domaine, « stabilisées avec des matériaux issus de la carrière », ou de l'ancien chemin de Signes. Suffisant pour apaiser les esprits ? Pas sûr. Jean-Louis Savelli, lui, a trouvé son mot d'ordre pour inciter la population à venir s'exprimer à ce sujet : « Face aux camions, ne restons pas de marbre… »
France 3 Provence-Alpes Côte d'Azur
Ajoutée le 13 janv. 2012
Au Revest les eaux au dessus de Toulon, Christian Jacques est chef de carrière après avoir occupé la plupart des postes. Au départ il avait pourtant pris une tout autre direction avec une formation ....de boucher !
Parcours de vie, une émission proposé par Eric Dehorter sur France 3 Provence Alpes Côte d'Azur - 2012
Bouygues renonce partiellement à l’usage de la carrière du Revest pour son projet pharaonique de Monaco.
L’hostilité des populations, relayées par les élus, a fini par convaincre Bouygues, le maître d’ouvrage de ce projet d’aménagement immobilier de grand luxe sur un espace marin à Monaco, à revoir son système d’approvisionnement de matériaux.
Autrement dit à ne plus utiliser la carrière du Revest exploitée par la Sté Someca. Du moins dans la première phase qui devait débuter en juillet prochain. Et cela en raison des nuisances sonores, olfactives, de circulation et de l’insécurité générées par la ronde de 500 camions par jour dans une zone très urbanisée.
Les riverains notamment s’étaient mobilisés contre ce projet aberrant en termes d’inconvénients majeurs que les élus auraient été bien inspirés de ne pas cautionner en amont. D’autant que les retombées économiques, en termes d’emplois étaient bien minces et limitées dans le temps. Elles ne tenaient pas la route (si l’on peut dire) comparées aux nuisances évidentes qu’un tel trafic de gros camions ne manque pas de créer...
By TV83.info - Fév 9, 2017