par Mathieu Dalaine
Le week-end dernier au Revest, des plongeurs souterrains spéléologues de la région ont exploré la source du Ragas dans des profondeurs encore jamais atteintes. Deux équipes de deux plongeurs se sont ainsi succédé dans ce puits naturel situé au nord du lac. L’un d'eux, Patrice Cabanel, est descendu à 158 mètres sous l'entrée du gouffre, dont 112 mètres sous l'eau, dépassant alors de 12 mètres le précédent terminus atteint par un citoyen suisse en 1989 !
« Nous sommes coutumiers de ce type de plongée profonde. L'objectif est de poursuivre l'exploration du Ragas et de comprendre le chemin emprunté par l'eau », explique le spéléologue bandolais.
Patrice Cabanel, à la sortie de la plongée du Ragas le 20 mars 2021 - Photo Marie-Hélène Taillard
C'est dans une eau à 14 degrés que les plongeurs ont évolué, dans le noir le plus total et pour partie dans une galerie d'un ou deux mètres de diamètre. « Je me suis arrêté dans une zone d'éboulis, une petite alcôve où j'avais juste la place pour me retourner, et où il n'y avait plus de passage pénétrable » poursuit Patrice Cabanel. Lequel explique que s'il lui a fallu une vingtaine de minutes pour arriver au fond,
1 h 15 a été ensuite nécessaire pour remonter en respectant les paliers de cette plongée réalisée au recycleur et au « trimix » (mélanges gazeux à base d'hélium).
Au total, une vingtaine de personnes a contribué à la préparation de ce projet mûri pendant plusieurs années. Des plongeurs et spéléologues de toute la région, du groupe « Plongeesout » et du Comité Départemental de Spéléologie étaient ainsi présents au Revest, motivés par l'exploration d'un gouffre qui n'a pas dévoilé tous ses secrets.
« C’est la concrétisation d'une série de cinq ou six plongées préparatoires », conclut Patrice Cabanel, qui pense déjà à la suite :
« Retourner fouiller l'éboulis et trouver un passage ! ».
Rappelons que le Ragas est une résurgence de type vauclusien, reliée à la nappe, Et bien connu pour ses« colères ». Lorsque le niveau du lac est haut et que de grosses pluies s'abattent, il « crache » et se transforme alors en véritable torrent.