Vous avez sans doute entendu que le timbre rouge avait disparu des bureaux de tabac depuis le 1er janvier dernier. Il est remplacé par la e-lettre rouge (1,49 €) que l’on saisit et que l’on envoie de son ordinateur, si l’on en possède un, sur le site laposte.fr. Parce que l’on « est au XXIe siècle », trompette La Poste, tout doit bouger.
Bien, mais je mets au défi un Bac + 5 de mettre moins d’une bonne heure à comprendre et restituer à autrui de manière vaguement intelligible le maxi bazar des nouvelles offres de timbres violets, verts, turquoise, grise, ah non il n’y en a plus, bleu pâle de l’usine à gaz postale.
Bonne nouvelle : ces timbres bénéficient du visuel de la nouvelle Marianne dessinée par l’artiste Yseult Digan, alias YZ. Mais pourquoi la rebaptiser « Marianne l’engagée » ? Elle était comment auparavant l’allégorie romaine de la liberté dans l’Antiquité ? Recluse ? Dégagée ? Et elle était comment la Marianne romaine adoptée par la République dés 1792 pour la représenter avec toujours son bonnet phrygien ? Soumise ? Et elle était comment la Marianne de Delacroix aux seins nus levant haut son drapeau tricolore à bout de bras sur une barricade de 1830 ? Nonne ?
Bon, laissons-là ces boniments de communicants pour faire moderne et écho aux, je cite La Poste, les « courants artistiques et sociétaux de notre époque » (sic). Il y a nettement plus ennuyeux. Dans la palette de choix de timbres, le moins cher (1,13€) est celui que l’on imprime chez soi sur son imprimante avec son papier et son encre. Et là, surprise, surprise, il n’y a plus aucun visuel qui rappelle de près ou de loin Marianne l’engagée ou pas, mais pas non plus le mot « République Française » ou même le simple mot « France ».
À la place, la Poste propose une sélection d’émojis – des pictogrammes utilisés sur toutes les plateformes de forums, réseaux sociaux et courriers électroniques- qui n’ont strictement aucun rapport avec la France, son Histoire, ses célébrités sa mémoire, ses paysages … En lieu et place, des icônes passe-partout et mochissimes et, en tous cas, pas retravaillés par des illustrateurs dont la France peut s’enorgueillir d’avoir sans doute les meilleurs au monde. Non rien que des pauvres visuels qui évoquent l’astrologie… chinoise, les bons vœux, le mariage, « nature et paysages », les saisons, la langue des signes, le « media social food » ? la pluie ou le beau temps… S’il n’y avait pas deux malheureuses rubriques consacrées aux régions et aux villes, on pourrait se croire en Corée du sud ou du Nord ou en Arkansas. En tous cas de la République de la France et même de l’Europe, aucune trace.
Il convient donc de rappeler aux communicants de la Poste que, depuis 1849, lorsque sont créés les premiers timbres, la mention « République Française » a toujours figuré à l’exception des périodes du Second Empire et… de l’Occupation. De la Seconde République à la Troisième République, c’est Cérès, la déesse romaine des moissons, dessinée à l’origine par Jacques Jean Barre, qui illustre nos timbres.
Plus près de nous, c’est-à-dire après-guerre, les timbres deviennent des annexes des manuels d’Histoire nationale et de géographie. Les visuels mettent en majesté des résistants, un Lacordaire, l’Abbaye de Saint-Wandrille, Toulouse-Lautrec, Jules Ferry, Marie Curie, Jean Nicot…C’est d’ailleurs ce que continuent à faire nos voisins allemands ou italiens, un peu butés, qui se servent du support timbre pour mettre en avant Goethe ou Léonard de Vinci, des monuments, des œuvres d’art nationales contemporaines…
Comment La Poste, qui est certes une société anonyme, mais à capitaux 100% publics, (la Caisse des Dépôts à hauteur de 66%, et l'État à hauteur de 34%) a-t-elle réussi à dissoudre les doigts dans le nez, et la République et le mot France dans les timbres les plus économiques proposés aux Français ? Pourquoi se priver de l’exposition du petit carré d’affranchissement des courriers, certes concurrencés par les emails, pour mettre en avant les grandes figures politiques, scientifiques ou artistiques de France et d’ailleurs. Bref, pourquoi décréter l’amnésie parce qu’on est au « XXIe siècle » ? Pourquoi remplacer Pasteur, Clemenceau, Jaurès, Picasso par des émojis ?
À l’heure où, dans les collèges, la perte de repère dans l’espace-temps conduit régulièrement à des énormités de type « Ah oui, Charles De Gaulle-Etoile, c’était un général ? », on a besoin de tous les concours, tous les relais … Allez La Poste ! Il y a aussi écrit « service public » sur votre fronton !
Guillaume Malaurie
Note : notre adhérent Pierre Jaillette sera le conférencier le 2 mars 2023 à 16h30.
Thème : La chute de Rome : la fin d'une histoire ou une histoire sans fin
GRANDE-BRETAGNE : ARTS ET HISTOIRE
Cycle présenté par l’Association France-Grande Bretagne
Mardi 7 février 2023 : « Yokshire : God’s own country » (en anglais) par M Chris LUDLOW
Jeudi 9 mars 2023 : « Les Impressionnistes à Londres après la Commune de Paris » par M Bernard SASSO
LA LIGUE POUR LA PROTECTION DES OISEAUX
Cycle présenté par la LPO PACA
Mercredi 8 mars 2023 : « Histoire du feu sur notre terre »
M. Laurent STIELTJES – Volcanologue et Directeur de recherches.
Jeudi 30 mars 2023 : « Le Goéland leucophée en ville »
Mme Aurélie AMIAULT, fondatrice de l’organisme de formations sur la faune sauvage Faune et Savoir, et ancienne responsable du centre régional de sauvegarde géré par la LPO PACA,
Mardi 11 avril 2023 : « Les champignons du Var »
Mme Christine Valence, responsable de la section Mycologie des Sciences Naturelles et d’Archéologie de Toulon et du Var (SSNATV).
L’ASTRONOMIE
Cycle présenté par M. Pierre LE FUR, professeur agrégé, docteur ès sciences.
Mardi 10 janvier 2023 : « Voyages vers les comètes »
Mardi 24 janvier 2023 : « Astéroïdes, diversités et dangers »
Jeudi 16 mars 2023 : « Les lumières messagères des astres »
Mardi 23 mai 2023 : « Vie et mort des étoiles »
LA TUNISIE EN REVOLUTION (2011/2022)
Cycle présenté par M. Bernard SASSO,
Jeudi 2 février 2023: « La présidence de Béji Caîd Essebsi 2014-2019 »
Jeudi 9 février 2023 : « La présidence de Kais Saied : vers une nouvelle République ? 2019-2022 »
LA FRANC MACONNERIE A TOULON
Conférence animée par Mme Evelyne MAUSHART, docteur en histoire,
Membre de l’Académie du Var
Mercredi 15 mars 2023
ROME A LA DECOUVERTE DE LA GRANDE GRECE (IIIème s. av. J.-C.)
UNE ITALIE MECONNUE : « La science et les savants Italiens des origines à nos jours (Galilée, Volta, Marconi et les autres…) »
Conférence animée par M Jean-François PRINCIPIANO, Professeur certifié classe européenne italien
Mercredi 1er février 2023
LA GRECE ARCHAIQUE, ENTRE MYTHOLOGIE ET HISTOIRE
Cycle animé par Mme Frédérique BOURDET, Professeur certifiée de lettres classiques
Mardi 7 mars 2023 : « Aux origines de la Grèce : Le mythe de Thésée et la civilisation minoenne »
Mardi 14 mars 2023 : « Des dieux à la religion : Les dieux grecs et les grands sanctuaires »
Mardi 21 mars 2023 : « Le monde grec archaïque : La légende d’Héraclès et l’espace grec »
Mardi 28 mars 2023 : « Jason et les Argonautes :A la conquête de la toison d’or : mythe et réalité »
Mardi 4 avril 2023: « De Troie à Ithaque – L’Iliade et l’Odyssée : Les poèmes d’Homère et la civilisation homérique »
LE VAISSEAU FANTOME ET AUTRES SORTILEGES :
Voyage à travers les légendes et superstitions de la mer en partant du « Hollandais volant », le vaisseau fantôme de Wagner
Conférence animée par M. Jean-Marc BOURDET, écrivain
Mercredi 1er mars 2023
LA CHUTE DE ROME : LA FIN D’UNE HISTOIRE OU UNE HISTOIRE SANS FIN
Conférence animée par M Pierre JAILLETTE,
Jeudi 2 mars 2023
PETAIN : COUPABLE OU INNOCENT ?
Étude de sa vie, sa carrière militaire et politique
Conférence animée par M. Thierry HONDEMARCK
Jeudi 13 avril 2023
HISTOIRE MARITIME
Cycle présenté par Mme Cristina BARON, Conservateur du Musée de la Marine à Toulon
Jeudi 23 mars 2023 : De Mers-el Kébir au sabordage de la Flotte, entre mémoire et histoire
Un poisson change de bocal
Hier 26 janvier 2023, le lac de retenue de Dardennes a été réempoissoné.
Les travaux de consolidation du barrage d'octobre 2020 à octobre 2022 avaient impliqué la vidange du lac. À l'époque, toute la population de poissons du lac avait été pêchée et transportée au lac de Carcès. Le niveau d'eau du lac de Dardennes est bien remonté depuis octobre dernier et a permis le retour des poissons.
Donc jeudi, un gros camion est arrivé près des rives du lac, avec à son bord, dans des cuves d'eau, une tonne de poissons.
Mais ce ne sont pas "nos" poissons en villégiature à Carcès qui sont venus repeupler le lac en ce mois de janvier. Ce sont des poissons d'élevage, achetés par TPM, et dans une moindre mesure, par une association de pêche.
La pêche sera ouverte dès le 29 avril, mais ce sera une pêche no-kill pendant 3 ans. Trouvez-moi un équivalent en français de France, ça veut dire qu'on remet à l'eau de suite le poisson pêché, sans le tuer. Juste en le blessant un petit peu.
Mais bientôt, le lac de Carcès va être vidé à son tour, pour de grands travaux. Ses poissons seront pêchés et partiront en vacances dans d'autres eaux de la région. Parmi ceux qui viendront au Revest, qui sait, certains retrouveront peut-être les eaux revestoises qui les ont vu naître. Enfin, eux ou leurs ancêtres.
Le mot semaine ou semano en provençal, vient du latin septimana qui signifie sept, chiffre magique par excellence en Orient comme en Occident.
Le mois se divise approximativement en quatre semaines de sept jours calquées sur les phases lunaires d'une lunaison.
Dans l'Antiquité, les astrologues avaient découvert dans le ciel sept planètes : Saturne (Pèire de Prouvenço), Jupiter (Jupiter), Mars (Mars), Mercure (Mercùri), Vénus, le Bon Soleil, (lou Soulèu) et la Lune (la Luno)... qui ne sont pas remarquez bien, à proprement parler des planètes.Il était alors logique de faire correspondre chaque jour de la semaine à la planète qui lui correspond. Leur nom seul ne laisse subsister aucun doute : lundi est sous l'influence de la lune, mardi de Mars, mercredi de Mercure, jeudi de Jupiter, vendredi de Vénus. Seuls samedi et dimanche échappent à la règle. Ils ne sont pas liés aux planètes, en particulier dans notre pays. A l'inverse les Anglais ont conservé saturday pour Saturne et sunday pour dimanche. En France, samedi vient de Sabbat et dimanche est devenu, religion oblige, le jour du Seigneur.
En Provençal, le jour se compose en plaçant toujours Di en premier, dies signifiant jour en latin. Ainsi, les jours de la semaine en provençal sont : dilun, dimars, dimècre, dijoù, divèndre, dissate, dimenche.
Autrefois, ces jours en relation étroite avec les planètes conditionnaient le temps, les faits et gestes des populations.
Dilun était propice à tous les travaux des champs et à toute autre entreprise. Au niveau du temps, si le mistral se lève un lundi, il durera un jour ou trois jours.
Dimars, un dicton dit : coume fai lou dilun, fai lou dimars (comme il fait le lundi, il fait le mardi). Ce jour qui est sous l'influence de mars est propice à l'agriculture et au travail de la terre.
Dimècre, il faut redouter la lune nouvelle si elle commence un mercredi car ce jour serait alors néfaste à tous les points de vue.
Dijoù, prépare déjà la fin de la semaine. Si le mistral se lève un jeudi, il durera trois, six ou neuf jours. Et si le soleil se couche couvert, la fin de semaine connaîtra la pluie.
Divèndre, jour de tristesse et d'abstinence, tous se doivent de faire maigre. Ce jour maudit, qui est celui de la mort du Christ, où aucun travail ne doit être entrepris. On doit aussi, ne rien porter de neuf ce jour là, on ne met pas un vêtement neuf un vendredi ni une paire de chaussures nouvellement achetée par exemple.
Dissate, c'est un jour beau en général. Si on compte dans l'année trois samedis sans soleil, c'est un mauvais présage. Enfin, si le mistral se lève un samedi, il cessera de souffler avant lundi.
Dimenche, il fera le même temps que le vendredi. Le dimanche, jour du Seigneur, offre le repos aux travailleurs.
Source : D'après l'Almanach 2009 - Un an en Provence - Edisud - Texte agrémenté des connaissances de Nadine de Trans, l'auteur du blog Passion Provence.
C’est en creusant la roche pour construire un parking souterrain, le long du boulevard Desaix, que les techniciens sont tombés sur un os. Ou plutôt, sur une source abondante! Photo Ma. D.
Une rivière souterraine a été découverte le long du boulevard Desaix, alors que l’office HLM y avait lancé la construction d’un immeuble de 62 logements. Il s’agit de la source Saint-Philip.
Par Mathieu Dalaine, publié le 20/01/2023
Bernard se souviendra longtemps de l’été 2022. Trois mois de chaleur durant, il a dû garder ses fenêtres fermées à cause des travaux menés au pied de son immeuble! Un chantier lancé par l’office HLM Toulon Habitat Méditerranée (THM), visant à construire 62 logements sur huit étages, ainsi que trois niveaux de parking souterrain, le long du boulevard Desaix. À l’endroit même où se dressaient, il n’y a pas si longtemps encore, les locaux de Jeunesse et Sport. "Ils ont creusé, cassé la roche… Je ne vous dis pas le bruit", râle ce retraité. "Et puis après, ça a jailli comme à Fontaine-de-Vaucluse!"
Cet ancien ouvrier de la Navale, à La Seyne, assure que les techniciens seraient tombés sur une abondante source d’eau. Avant de combler la cavité et de reprendre le travail. Puis les engins se seraient à nouveau arrêtés. Mais pas les visites sur site: ingénieurs des eaux, spécialistes du BTP et même archéologues se seraient rendus sur place, d’après le riverain, curieux de l’histoire qui se trame sous son balcon.
Sollicité, le maire Hubert Falco ne cherche pas à minimiser l’importance de la chose. "Il n’y a rien de secret: on est tombé sur une véritable rivière. Il s’agit de la source Saint-Philip qui alimentait jadis toute la haute ville. J’ai donc dit stop au chantier. Ce matin (hier, ndlr), les spéléologues étaient sur place pour étudier l’amont et l’aval. J’attends leur rapport."
Du côté de l’office HLM, un connaisseur du dossier explique: "On a exhumé une galerie façonnée par la main de l’homme qui n’était pas recensé sur les cartes des réseaux. On a d’abord alerté la Métropole mais on n’a pas eu de réponse tout de suite. Là, on est bien emm… car les travaux sont bloqués et c’est un programme important. Tout ça coûte de l’argent. Et on va au minimum devoir renoncer à un étage de parking."
D’autant que la découverte intéresse désormais la collectivité au plus haut point. "Les premiers relevés indiquent que l’eau coule à hauteur de 1.000m par jour, poursuit Hubert Falco. On ne peut pas s’asseoir sur un débit pareil! Aujourd’hui, je le dis clairement: oui, on veut capter cette source."
Le chantier, lui, est suspendu. Pour combien de temps? "On n’est sans doute pas obligé de la pomper à cet endroit-là, ce qui laissera de la place pour l’immeuble, pondère le maire. Les travaux vont reprendre dans une semaine ou deux. Mais l’objectif, c’est bien de capter l’eau. Que cela soit pour l’arrosage ou la rendre potable. Comme la source Saint-Antoine."
À proximité du trou béant, un riverain qui souhaite rester anonyme soupire. "Comment ont-ils pu être surpris? À l’époque de ma grand-mère, il y avait un bâtiment du service des eaux à cet endroit." Pour cet habitant du quartier, l’idée de continuer à construire autant de logements à cet endroit n’est d’ailleurs guère raisonnable. "Le risque existe que les parkings se retrouvent inondés. Et puis avec le poids d’un immeuble, ils n’ont pas peur que ça s’affaisse?"
Si professionnels du bâtiment et pouvoirs publics semblaient ignorer la présence de la source à cet endroit, son existence est pourtant documentée. Dans son Histoire de Toulon, de Telo à Amphitria, l’ancien directeur du service général des eaux et fontaines André-Jean Tardy affirme que Saint-Philip est mentionnée dans les textes dès 1426. Il détaille son usage à travers les ans, à Toulon, et raconte qu’elle fut captée notamment pour les besoins d’une léproserie puis d’une "égorgerie".
Mais cette source, dont une émergence serait située de l’autre côté de la voie ferrée, au fond de l’impasse Tiran, aurait été exploitée plus largement après le Moyen Âge pour les besoins de la population. Et de citer un rapport ancien faisant état d’un "débit de 1.000 m3 à l’étiage".
Néanmoins, avec le développement des connaissances scientifiques, au XIXe siècle, l’eau sera finalement jugée de très mauvaise qualité et ne sera plus pompée que pour le bon fonctionnement du réseau d’assainissement. L’usine hydraulique située le long du boulevard Desaix est alors rasée. La Ville cédera finalement le foncier au début des années 70 au service de la Jeunesse et des sports…