Contrairement à ce que l'on croit souvent, le cyprès ne symbolise pas le deuil mais l'immortalité, et cela depuis les temps les plus anciens. En Egypte, son bois odoriférant, réputé imputrescible, servait à la fabrication des sarcophages. Chez les Grecs et les Romains, le cyprès ornait les nécropoles, car il était censé communiquer avec les régions souterraines et de ce fait lié au culte d'Hadès, dieu des Enfers.
Dressé comme un pinceau d'un vert sombre et mat, cet arbre silencieux, immobile, impassible, comment pourrait-on imaginer sans lui les paysages du Midi qu'il rythme, qu'il ponctue de ses notes graves ? Cependant, le cyprès n'est pas originaire de Provence ni d'Italie ; sa patrie est l'Asie occidentale, son aire originelle se situerait dans les montagnes du nord de l'Iran. Seulement, depuis des millénaires, l'homme l'a planté sur tout le littoral méditerranéen de l'Europe, comme un signe, comme un symbole. Ici, aligné, il protège les cultures contre le mistral ; là, il monte la garde près d'un mas ; ailleurs, un groupe de ses fuseaux verticaux indique l'emplacement du cimetière, et c'est surtout dans cette fonction que plus au nord on l'emploie, sauf là où les hivers sont rigoureux, car il ne les supporte pas. Les anciens honoraient en lui un guérisseur dont il savaient utiliser les vertus. Les tablettes cunéiformes sumériennes qui relatent l'histoire du héros Gilgamesh attestent déjà que le cyprès était une des plantes les plus usitées dans la pharmacopée.
Il y a quelques 4.000 ans, on employait l'huile extraite de ses feuilles et de ses cônes ou galbules contre tous les désordres du système veineux, en particulier les hémorroïdes, les varices, les troubles de la ménopause. A ces indications, Hippocrate au Vème siècle avant J.C. ajoutait les affections urinaires et Galien au IIème siècle après J.C., la diarrhée. Aujourd'hui encore, la phytothérapie utilise l'action vaso-constrictive des galbules ; en aromathérapie, l'essence de cyprès constitue un remède efficace contre la toux spasmodique. Au IIIème siècle après J.C., le philosophe chrétien Origène voyait dans le cyprès l'image des vertus spirituelles, la bonne odeur qu'il répand étant celle de la sainteté. Il s'agit là d'un symbolisme non seulement très ancien, mais universel. Les mêmes croyances se retrouvent en Chine et au Japon au sujet d'autres espèces, les Chamaecyparis (mot qui vient du grec et signifie cyprès bas, proche de la terre) des botanistes, qui ressemblent au cyprès et appartiennent comme lui à la famille des Cupressacées. Dans la Chine ancienne, on attribuait aux graines de ces conifères le pouvoir de procurer la longérité, la combustion de ces mêmes graines aidait à détecter dans le sol les filons d'or et de jade, substances incorruptibles, donc immortelles. La résine des Chamaecyparis, si l'on s'en frottait les talons, permettait même, croyait-on de marcher sur les eaux, car elle rendait le corps extrêmement lèger. Au Japon, où il forme en montagne de magnifiques forêts, le hinoki est un arbre sacré. On le plante près des temples appartenant au culte shinto, l'antique religion autochtone, et son bois servait à édifier les sanctuaires les plus vénérés, ainsi que le palais de l'empereur, lui-même personnage divin.
Auteur : Jacques Brosse dans La revue d'Information Municipale de Trans en Provence n° 12 - 1986.
La tradition provençale veut que l'on plante un, deux ou trois cyprès chez soi. L'arbre accueille le visiteur devant sa maison ou à l'entrée du jardin en signe de bienvenue. Un cyprès signifie qu'ici on offre à se désaltérer et à se reposer, deux cyprès pour une proposition à se reposer mais aussi à manger et à boire et enfin trois cyprès, pour offrir le gîte pour la nuit ainsi que le couvert.
Les propriétaires d'un mas plantaient deux cyprès à l'entrée de leur propriété. Ces cyprès en plus de la marque d'entrée dans la propriété étaient destinés à devenir les futures poutres maîtresses du toit du mas quand le temps viendrait de refaire la toiture.
Source : Site internet "J'aime le Vaucluse.com"
Avec la douceur, le soleil et le vent, les concentrations de pollens ont explosés ces derniers jours. Le risque d'allergie passe au niveau maximal.
Vous avez le nez qui coule ou bouché, la gorge et les yeux qui vous démangent?
Cela pourrait être lié aux allergies lié aux pollens de cyprès et de frêne.
Selon le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), le risque d'allergie est actuellement de niveau élevé sur le pourtour méditerranéen.
Ordinairement très présent durant le mois de mars, le volume de particules biologiques a augmenté ces derniers jours, à la faveur notamment d'une douceur précoce et d'un épisode de vent très intense.
"Tout autour de la Méditerranée, ce sont les pollens de cyprès dont il faudra se méfier car les concentrations seront fortes, favorisées par un temps doux, ensoleillé et venteux. Le risque d’allergie ira de niveau élevé à très élevé", écrit l'autorité nationale.
Pour les urticacées (ortie, arbuste, liane, ect.), le risque d'allergie est considéré comme moyen.
On s’en préoccupe moins, pourtant, même pendant l’hiver, certains souffrent d’allergies. Aux acariens, présents dans toutes les maisons, mais aussi aux cyprès, typiques de la région.
Le nez qui coule, des éternuements réguliers… Vous pensez avoir un rhume… Et s’il s’agissait d’autre chose? Car ces symptômes ne sont pas uniquement ceux de la rhinite infectieuse, on les retrouve également dans la rhinite… allergique. Des allergies en hiver? Oui, car il n’y a pas que les pollens qui indisposent, bien au contraire.
À cette période subsistent toutes les allergies perannuelles, c’est-à-dire présentes toute l’année, explique le Dr Dominique Andreotti, pneumo-allergologue à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon. Les plus communes d’entre elles sont celles aux acariens, présents massivement dans les literies, et les poils d’animaux. Et comme on a tendance à moins aérer l’hiver, ces allergènes sont concentrés dans l’air intérieur. Dans le même ordre d’idées, on assiste à une recrudescence des moisissures dues au manque d’aération, responsables elles aussi des rhinites allergiques.
Sauf que le problème ne vient pas que de nos maisons. "On trouve aussi des pollens en cette saison. Notamment ceux de cyprès qui peuvent provoquer des allergies violentes. Ils arrivent entre le 15 décembre et le 15 janvier et durent un à deux mois", souligne le médecin. Autant dire qu’on est en pleine période fatidique.
Alors comment différencier l’allergie d’un simple rhume? "Dans les deux cas, le nez coule (c’est fluide et transparent). Mais lorsque la rhinite est infectieuse, les écoulements deviennent purulents. En principe, au bout de 7 à 8 jours, éventuellement avec un peu de paracétamol, les choses se calment d’elles-mêmes. En revanche quand c’est allergique, on retrouve d’autres symptômes : les yeux qui coulent, la gorge qui gratte. Et surtout, cela dure dans le temps : parfois des semaines voire des mois, le temps de l’exposition à l’allergène."
Ainsi, si vous avez l’impression que vous vous mouchez depuis quinze jours, que vous avez constamment la larme à l’œil, il est temps de consulter. L’allergologue, grâce à des tests effectués sur la peau, va rapidement identifier les allergènes et agir en conséquence.
Les traitements antihistaminiques agissent bien par voie générale. Il est à tout fait possible d’en prendre pendant plusieurs mois, d’une part parce qu’il n’y a pas d’effet d’accoutumance, d’autre part parce qu’ils engendrent beaucoup moins d’effets de somnolence comme cela a pu être le cas par le passé, rassure le Dr Andreotti. Une fois l’allergie identifiée, on peut proposer le traitement en préventif dès les premiers symptômes.
Il est également possible d’envisager une désensibilisation. Auquel cas, le traitement est plus long (désormais, il existe sous forme orale et plus seulement en injections). Il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste - à tout moment de l’année - d’abord pour identifier clairement le ou les allergène(s) et ensuite pour adopter le traitement adéquat. Le risque de rhume est suffisamment présent pour ne pas avoir à supporter en plus les désagréments liés aux allergies !
Pour connaître les allergènes présents dans l’atmosphère, vous pouvez consulter le site www.pollens.fr du Réseau national de surveillance aérobiologique.