L’association Pour une mobilité sereine et durable qui lutte contre les ralentisseurs illégaux a déposé une plainte auprès du procureur de Toulon pour mise en danger de la vie d’autrui.
Les coussins berlinois dans le collimateur de l’association farlédoise Pour une mobilité sereine et durable (PUMSD). Eux qui sont censés garantir la sécurité seraient-ils en fait des ralentisseurs dangereux pour les usagers route?
Thierry Modolo, président de PUMSD l’affirme. Ces dispositifs en caoutchouc installés sur l’asphalte pour réduire la vitesse sont désormais visés par une plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui par utilisation d’infrastructures routières sur voies publiques interdites depuis 2009 pour cause de... danger.
Chasseurs de ralentisseurs non conformes et dangereux, les membres de l’association ne se cantonnent plus à des recours devant les tribunaux administratifs (lire ci-dessous).
"Nous agissons cette fois-ci au niveau pénal face à un entêtement des élus qui, malgré nos alertes, s’obstinent à installer des dispositifs dangereux", commente Thierry Modolo, le président de l’association.
Avocat spécialiste en droit routier, Me Rémy Josseaume a formalisé la plainte le 14 septembre dernier en saisissant le procureur de la République de Toulon. En vue de l’ouverture d’une information judiciaire auprès d’un juge d’instruction toulonnais espère M. Modolo.
"Il y a un vrai danger! Ces coussins dits berlinois sont dangereux", insiste-t-il. Parmi les arguments avancés, il insiste sur la conception même de ces ralentisseurs.
"Ils sont fabriqués en caoutchouc vulcanisé qui - cela a été vérifié par des tests effectués en laboratoire - n’ont pas un coefficient d’adhérence suffisant: les véhicules peuvent glisser sur la surface et les risques d’accident augmentent par conséquent. Ces ralentisseurs sont de véritables patinoires!"
Interrogé sur ce point en 2009 à l’Assemblée nationale, le secrétaire d’Etat aux Transports était déjà très clair sur ce point en déclarant que le caoutchouc galvanisé ne répondait "pas aux exigences de la norme relative aux ralentisseurs, c’est pourquoi ce matériau n’est pas autorisé pour la conception de ces dispositifs."
Il était également indiqué que ces coussins berlinois n’étaient pas pris en compte par les textes réglementant les dispotitifs routiers; à savoir le décret du 27 mai 1994 et était hors norme NF98-300.
Dix ans après cette intervention ministérielle, le constat de l’association est sans appel: les coussins berlinois en caoutchouc sont toujours allongés sur les voies.
Sans compter qu’en plus du manque d’adhérence, ce type de ralentisseurs, comme le précise Thierry Modolo, souffrirait aussi de nombreux défauts d’accrochage comme en attestent les nombreuses photographies prises sur le terrain et scrupuleusement recensés.
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