Il est le seul et unique site retenu par la Mission Patrimoine dans toute la région Paca. L'Institut de biologie marine Michel Pacha de La Seyne-sur-Mer, édifice emblématique de la corniche de Tamaris construit de 1891 à 1899 et appartenant à l'Université Claude Bernard Lyon 1, a bien besoin d'une cure de jouvence.
Publié le 16/03/2023 par Elodie Madoré (avec M.G.)
L'Institut de biologie marine Michel Pacha de La Seyne-sur-Mer est né de la rencontre entre le mécène et bâtisseur Michel Pacha, et le professeur Raphaël Dubois. Photo archives Var-matin
En 2022, David Tine, directeur du patrimoine de l’université lyonnaise, détaillait le projet de restauration dans nos colonnes. Le bâtiment principal de style ottoman, dessiné par l'architecte suisse Paul Page, accueillera "des salles de réunion, des bureaux et des espaces de convivialité. Le bâtiment Pérès, situé sur la droite (et qui ne présente pas de caractère patrimonial, Ndlr), sera reconstruit pour y aménager un lieu de restauration et d’hébergement, ainsi que l’amphithéâtre. En lien avec le projet de réhabilitation de la corniche de Tamaris, le programme prévoit aussi de valoriser les espaces paysagers situés à l’arrière du bâtiment", avait-il indiqué.
Depuis 2008, l'Université de Lyon y a cessé ses activités de recherche en présentiel. Le CNRS y avait installé par la suite le projet Antarès (un télescope à neutrinos immergé en Méditerranée).
"C'est une grande fierté que l’Institut de biologie marine soit le seul site emblématique de toute la région à être retenu pour l’édition 2023 de la mission patrimoine. C’est aussi une immense satisfaction car, depuis des années, je me bats pour que ce lieu exceptionnel soit requalifié et obtienne la reconnaissance qu’il mérite", a réagi Nathalie Bicais, maire de La Seyne-sur-Mer.
Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé lors des prochaines Journées européennes du patrimoine qui auront lieu en septembre. L'édile pense que ce se seront "a priori plusieurs centaines de milliers d’euros". "Ils aideront à financer le projet évalué à 6 millions par l’Université de Lyon, qui doit, précise-t-elle, en apporter la moitié, l’autre étant apportée par la Région, le Département et la Ville."
Les travaux de restauration patrimoniale et de reconstruction de l'Institut débuteront en septembre 2024 et devraient s'achever en janvier 2026. "Après des années d’aléas juridiques et de contexte économique défavorable, son projet de réhabilitation est désormais lancé", souffle la maire.
La Mission Patrimoine détaille dans un communiqué la nature des travaux à effectuer: "Le bâtiment historique dit "Dubois" sera entièrement restauré". Cela passera par "la consolidation de la structure métallique en fondation, la révision complète des toitures, charpente et zinguerie, le traitement des fissures, la réfection des enduits en façade, la réouverture des baies bouchées, la repose de menuiseries et restitution des volets".
Elle souligne que "les éléments de décor, gypseries, menuiseries néo-ottomanes, frises en céramique, etc. seront restaurés à l’identique".
En ce qui concerne le bâtiment plus récent de 1968, dit "Pérès" et celui des ateliers en bordure de parcelle, ils seront également réhabilités tout comme les jardins aménagés, mais ces travaux-là ne seront pas opérés par la Mission Patrimoine.
« L’Histoire est sexiste » : le patrimoine oublie les femmes artistes
De par leur nom, les journées du patrimoine éclipsent l’héritage culturel laissé par les femmes artistes. Activistes et chercheuses tentent de réhabiliter les œuvres produites par des femmes.
« Jeune fille en vert », de Tamara de Lempicka. Flickr/CC BY 2.0/ Jean-Pierre Dalbéra
Les journées… du « matrimoine » ? Les 17 et 18 septembre se déroulent les journées européennes du patrimoine, mais aussi celles du matrimoine. Il ne s’agit pas d’un néologisme inventé par les féministes : en réalité, ce terme existe depuis le Moyen-Âge pour désigner les biens hérités de la mère, quand le patrimoine désigne ceux hérités du père. « Quelques siècles plus tard, il ne reste plus que les prestigieuses journées du patrimoine, et les agences matrimoniales… », a ironisé sur France Culture la metteuse en scène et chercheuse Aurore Évain, qui a fortement œuvré pour la réhabilitation du matrimoine culturel.
Comment ce mot a-t-il disparu de nos dictionnaires ? Au XVIIe siècle, le matrimoine a été banni de la langue française par les académiciens, qui jugeaient le terme obsolète et même « burlesque ». Il est réapparu dans les années 2000 sous la plume de chercheuses et chercheurs en sciences humaines, notamment l’ethnologue Ellen Hertz, qui retrace l’histoire de ce mot.
En 2013, il a été réhabilité grâce à Aurore Évain, dont les travaux sur le théâtre de femmes de l’Ancien Régime ont inspiré les militantes du mouvement HF, qui lutte pour l’égalité des genres dans la culture. Elles ont repris le terme à leur compte et en 2015 ont lancé les « journées du matrimoine » pour célébrer l’héritage culturel laissé par les femmes artistes et créatrices du passé.
Éclipsées des livres d’histoires, les autrices, peintres, philosophes, chercheuses, architectes, poétesses, compositrices, réalisatrices ou chorégraphes ont bien existé, mais souvent dans l’ombre de leurs homologues masculins. « L’Histoire est sexiste », constate Camille Morineau, historienne de l’art et autrice de l’ouvrage Artistes femmes. Depuis ses cours de gender studies (études de genre) sur les bancs de la prestigieuse université étasunienne Williams College, dans le Massachusetts, la chercheuse s’investit pour réhabiliter les œuvres produites par des femmes. En 2014, elle quitta même son poste de conservatrice au musée Georges Pompidou pour créer l’association Aware [1], entièrement dédiée à cette cause.
Selon la chercheuse et activiste, l’invisibilisation des femmes est en partie imputable aux historiens : « Ils ont considéré que leur travail n’était pas aussi important ni intéressant que celui des artistes hommes. » Elle prend notamment l’exemple de la peintre polonaise Tamara de Lempicka, aussi célèbre de son vivant que Picasso, selon les dires de l’historienne : « Elle était très reconnue par la presse, et elle gagnait très bien sa vie, même mieux que certains peintres masculins, mais les historiens ont jugé que c’était davantage une “décoratrice” qu’une réelle peintre, et ils ne l’ont pas retenue. »
Du côté des musées, Camille Morineau souligne que ce manque de documentation autour du matrimoine culturel peut également constituer un frein pour les expositions d’artistes femmes : « Il faut construire du savoir sur ces artistes femmes avant de montrer leur travail, car c’est difficile de faire une exposition si l’on ne connaît rien de l’artiste. »
Des constats partagés par Marie Guérini, présidente de l’association HF Île-de-France, qui coordonne les journées du matrimoine. Selon la militante, cet événement constitue une « réparation historique » face à ce qu’elle considère comme une « injustice notoire » qui se perpétue encore de nos jours, les artistes femmes étant toujours largement sous-représentées dans le milieu de la culture.
« Les œuvres des professionnelles de la culture restent moins programmées que celles des hommes, et elles accèdent moins souvent qu’eux à la consécration artistique, précise le rapport de l’Observatoire 2022 de l’égalité entre femmes et hommes dans la culture et la communication. Elles sont ainsi peu primées dans les rencontres emblématiques du cinéma, de la musique, du théâtre, de l’architecture ; en revanche, elles sont mieux représentées dernièrement en photographie. »
Dans le domaine de la musique par exemple, on relève que seuls 14 % d’artistes femmes sont programmées lors des festivals de musiques actuelles, et que moins de 20 % des opéras programmés sont mis en scène par les femmes (en 2020-2021). Si l’on s’intéresse aux œuvres récompensées, les chiffres sont encore plus parlants : 0 réalisatrice primée aux César depuis 2010, 2 films réalisés par une femme récompensés par la Palme d’or au Festival de Cannes et 0 femme primée pour le meilleur album aux Victoires de la Musique 2021...
Face à ces statistiques, la militante Marie Guérini insiste sur l’importance des journées du matrimoine pour les nouvelles générations d’artistes femmes : « Cela permet de faire le pont entre les créatrices d’hier et celles d’aujourd’hui, pour qu’elles n’aient plus l’impression d’être des “pionnières”, mais des héritières fières de leurs “mères” artistes. »
Cette année, la « mère » iconique des journées du matrimoine sera la peintre cubiste Roberta Gonzàlez, pratiquement inconnue des livres d’histoire et des moteurs de recherche. Une partie de son œuvre sera exposée et accompagnée d’une lecture d’extraits de son journal intime les 17 et 18 septembre, à 16 heures, à l’espace des femmes Antoinette Fouque, à Paris.
Dans le reste de la France, l’initiative essaime, notamment en Bretagne et en Normandie, où le mouvement HF est très présent. « Ce qui nous rassure, c’est qu’on a de plus en plus de propositions de femmes artistes qui souhaitent participer aux journées du matrimoine, dit Marie Guérini. On ne doit rien lâcher ! »
Note de la rédaction : il existe dans ce texte plusieurs références à FamilySearch, le site de généalogie des Mormons parce que cet article est issu de leur blog et il peut donner l'impression qu'il est suggéré de le visiter et de l'utiliser.
Définir ce qui est votre patrimoine, c’est comprendre votre sentiment hérité d’identité familiale. Explorez ces questions et activités pour renforcer et mieux exprimer votre propre sens du patrimoine.
Le mot « patrimoine » évoque des idées différentes pour des personnes différentes – et il le devrait. Le patrimoine est le sens de l’identité familiale, unique et hérité, d’une personne : valeurs, traditions, culture et artéfacts transmis par les générations précédentes. Nous absorbons un sens de notre patrimoine tout au long de notre vie en observant et en faisant l’expérience des choses qui rendent notre famille unique. Bien que tous les traits, tendances ou traditions hérités ne soient pas toujours positifs, nous considérons généralement le patrimoine comme les éléments positifs et significatifs de l’identité de notre famille que nous intégrons dans nos propres vies et transmettons aux générations futures.
Le patrimoine peut s’exprimer de plusieurs manières. Certaines familles définissent leur patrimoine principalement comme leur identité ethnique, culturelle ou nationale. D’autres familles peuvent souligner des valeurs qui ont été transmises, comme l’amour de l’éducation, la participation à la vie communautaire, une forte éthique de travail ou une dévotion religieuse. Les gens peuvent avoir l’impression qu’une aptitude héréditaire, comme la musique ou la mécanique, l’athlétisme ou l’art, fait partie de leur patrimoine.
Certaines personnes ont un sens aigu de leur patrimoine. Ils peuvent montrer du doigt un drapeau fièrement accroché tout prêt ou répéter des histoires et des traditions partagées par leurs parents ou grands-parents. Certains se reconnaissent dans les intérêts, les professions ou les valeurs spécifiques que l’on retrouve dans leur famille.
D’autres devront peut-être regarder d’un peu plus près pour identifier des traces de patrimoine dans leur vie. Poser les questions suivantes peut aider les gens à découvrir des éléments de l’héritage unique que leur a transmis leur famille :
Comment puis-je définir mon identité ethnique, culturelle ou nationale ? Comment cette identité donne-t-elle un sens à ma vie ?
Quels sont les traditions ou rituels que je conserve, que ce soit dans la vie de tous les jours ou lors d’occasions spéciales ? D’où viennent ces traditions ?
Quels sont mes valeurs, passe-temps ou intérêts les plus appréciés ? Étaient-ils aussi ceux de mes parents, frères et sœurs, grands-parents ou autres membres de ma famille ?
Quels sont les traits positifs, opinions ou aptitudes qui décriraient le mieux ma famille en général ? Comment ces traits se retrouvent-ils en moi ?
Quels sont mes valeurs, mes traits, mes centres d’intérêts ou passe-temps que je peux reconnaître chez mes propres enfants ou petits-enfants, ou que je voudrais voir se manifester chez les jeunes générations de ma famille ?
Une autre approche pour découvrir le patrimoine est de rechercher votre arbre généalogique et vos histoires familiales. Quelles sont les nations d’origine ou les origines ethniques les plus notables ? Si vous participez à l’Arbre Familial de FamilySearch, il est facile de créer une vue en éventail qui met en évidence les lieux de naissance de vos ancêtres
Lorsque vous explorez votre arbre généalogique, identifiez les modèles en posant ce genre de questions :
Les documents d’archives indiquent-ils des traditions dans les professions de votre famille, en particulier les emplois liés à certaines valeurs, intérêts ou compétences ?
Voyez-vous des traditions ou des traits repris dans les types de photos prises par votre famille ou dans les objets qu’ils ont choisi de conserver ?
Quels valeurs ou sentiments se retrouvent le plus souvent dans les histoires que votre famille transmet ?
Si vous pouvez assister à une réunion de famille ou rencontrer des parents, pensez à leur demander ce qui est significatif pour eux de votre héritage commun.
Certains, recherchant un sens plus fort de l’identité culturelle ou ethnique, se tournent vers les tests ADN. Les pourcentages d’ethnicité, bien qu’ils ne soient pas toujours fiables ou précis, peuvent vous aider à découvrir vos lieux ancestraux ou cultures d’origine. La connexion avec les correspondances d’ADN peut révéler l’héritage transmis par d’autres branches de la famille.
Pour beaucoup, la façon la plus significative d’honorer leur patrimoine est d’en inclure des éléments dans leur propre vie. Ils vivent les valeurs positives qu’on leur a enseignées et les transmettent aux autres. Ils peuvent choisir des activités ou des traditions qui les aident à se sentir liés à leurs proches. Des objets ayant appartenu à leurs ancêtres, des photos de famille et d’autres rappels tangibles de leur patrimoine se retrouvent chez eux. Ils peuvent aussi créer de nouvelles traditions qui communiquent les valeurs qu’ils espèrent voir continuer après eux.
Beaucoup de ceux qui veulent honorer leur héritage passent du temps à étudier à ce sujet et à faire grandir leur arbre généalogique. Ils peuvent interroger des parents, mettre des noms sur de vieilles photos, recueillir des recettes familiales, et écrire les histoires de ce qu’ils découvrent afin de préserver de façon durable leur héritage. Certains se rendent même dans des villes ou des pays éloignés pour en apprendre davantage sur leur patrimoine et se sentir plus liés aux générations passées.
Chant du coq ou des cigales, effluves de crottin de cheval ou d'étable... le Parlement a adopté définitivement jeudi, par un ultime vote du Sénat, une proposition de loi introduisant la notion de "patrimoine sensoriel" des campagnes dans le droit français.
A l'initiative du groupe centriste, la chambre des territoires a approuvé à main levée, sans modifications, une proposition de loi UDI-Agir déjà adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale.
L'affaire a été bouclée en une demi-heure, le temps qui restait au groupe à l'issue de l'examen du texte relatif aux crimes sexuels sur mineurs.
Le secrétaire d'Etat chargé de la Ruralité Joël Giraud a salué "une bonne proposition de loi de défense de la ruralité", notant que "la vie à la campagne suppose d'accepter quelques nuisances".
Alors que les bruits et effluves campagnards peuvent donner lieu à divers litiges, les sons et odeurs caractérisant les espaces naturels entrent désormais dans le code de l'environnement. Une consécration qui permet de les inscrire dans le patrimoine commun de la nation.
Pour le rapporteur du texte au Sénat, Pierre-Antoine Levi, "la symbolique est forte". Et le texte "peut constituer un outil utile pour les élus locaux au quotidien pour les accompagner dans leurs démarches de pédagogie et de médiation".
La proposition de loi prévoit également de confier aux services régionaux de l'inventaire du patrimoine culturel une mission d'étude et de qualification de "l'identité culturelle des territoires".
Est enfin prévue la remise d'un rapport du gouvernement sur le trouble anormal du voisinage.