Trois ans après le vol de plusieurs cloches, les habitants de Ginasservis ont assisté à leur "renaissance", de la fonte au décochage. Elles sonneront à nouveau à partir du mardi 19 juillet.
À Ginasservis, les élus locaux ont procédé au décochage des nouvelles cloches, recréées à l’identique par la fonderie familiale Paccard. Photo Florian Escoffier
"La véritable naissance de la cloche, c’est au moment de son premier cri, raconte Anne Paccard, responsable de communication de la fonderie familiale du même nom. Regardez, on voit déjà la tête!" Séquence émotion sur la place de Ginasservis, ce dimanche matin.
Douze heures après la coulée, le maire de la ville, Hervé Philibert, tape du marteau sur un grand moule encore chaud. C’est l’heure du décochage de la nouvelle cloche de 89kg, surnommée Arsène, quasiment identique à celle volée trois ans plus tôt, en haut de la chapelle Damase. Retentit alors un "ding!", correspondant à un sol, sous les applaudissements d’une centaine de spectateurs.
Même cérémoniel pour celle de la chapelle des Pénitents, située à quelques centaines de mètres de là et dont la cloche originale était classée aux monuments historiques depuis 1981, ainsi que pour celle d’Esparron-de-Pallières, également dérobées l’été 2019, quelques jours avant celle de Brue-sur-Auriac.
À l’époque, la disparition dans le Var de ces quatre pièces, appartenant autant au patrimoine chrétien que culturel, avait écœuré une grande partie de la population.
"Ces vols, ça nous avait marqués, remué, se souvient le maire de Ginasservis. Ça paraissait tellement fou. Toutes les télés de France s’étaient déplacées."
Cette fois, France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur a couvert l’événement, mais pas les caméras de TF1 retenues sur les incendies en Gironde.
60.000 euros, au total. La moitié correspond au déplacement et aux ateliers proposés par la fonderie Paccard, venue de Haute-Savoie.
Les autres 30.000 euros aux deux cloches remplacées de Ginasservis, plus une troisième manquante depuis des décennies qui se seront installées mardi et mercredi.
Près de 3.700 euros ont été récoltés grâce à un appel aux dons lancé via la Fondation du patrimoine. Auxquels s’ajoutent 4.000 euros apportés par l’Intermarché de la ville, 3.000 euros provenant de mécènes du Var et 1.000 euros des assurances.
Pour Esparron, qui s’est greffé à l’événement, la note est de 5.000 euros, dont une partie également réglée grâce à des dons.
"Il y a environ un an, j’ai reçu un courrier officiel m’indiquant que l’affaire a été classée sans suite", regrette le maire de Ginasservis, qui avait déposé une plainte déclenchant une enquête du parquet de Draguignan et lancé en parallèle un appel à témoin.
Même désarroi du côté de son homologue d’Esparron-de-Pallières, qui avait lui aussi saisi la justice. "Les voleurs n’ont pas vraiment laissé de traces, l’enquête n’était pas évidente", glisse Christian Ghinamo.
Plusieurs hypothèses avaient été émises: l’œuvre d’un collectionneur qui a commandité ces larcins ou de revendeurs qui pouvaient en tirer plusieurs milliers d’euros au marché noir?
Ici, beaucoup penchent pour une troisième option: la fonte du bronze des cloches pour environ 500 euros pièce.
Si aucune une autre disparition de cloche n’a été déclarée depuis la médiatisation de cette affaire, les édiles des villages concernés redoutent des récidives.
"Il y aura toujours un risque, mais on va essayer de le minimiser", assure le maire d’Esparron-de-Pallières, sans préciser par quel moyen. Même appréhension du côté de Ginasservis.
"Bien sûr qu’on y pense, reconnaît Hervé Philibert. On a d’ailleurs prévu un système de sécurité. Mais j’espère que ça ne donnera pas à certains l’idée de relever le challenge."
Quant au vicaire Frédéric Forel, qui a procédé à la bénédiction des cloches, il y voit une opportunité: "Après avoir observé comment tout ça est fabriqué, cela donnera peut-être des vocations à nos jeunes".
Depuis 43 ans, Serge Porre inventorie toutes les cloches du département. Ce qui a permis de reproduire quasiment à l’identique les éléments en bronze disparus en 2019. Photo Florian Escoffier.
Depuis 43 ans, Serge Porre inventorie toutes les cloches du département. Ce qui a permis de reproduire quasiment à l’identique les éléments en bronze disparus en 2019. Photo Florian Escoffier.
"J’ai fait le calque de 800 cloches"
Pour reproduire quasiment à l’identique les cloches volées, il y avait des photos. Mais surtout des calques. Ceux de Serge Porre, 70 ans. Depuis 1979, il s’aventure sur les clochers des églises et chapelles du Var pour y inventorier les inscriptions datant de plusieurs siècles.
"Avec un ami, on a d’abord été sollicités par une association pour répertorier les cloches du département datant d’avant la Révolution française, raconte cet archiviste de Cuers à la retraite. Il y a en 190. Puis, j’ai continué. J’ai 800 calques aujourd’hui."
Une passion qui le mène en 2014, jusqu’aux cloches de Ginasservis. Muni d’un crayon marron, il y reproduit les mots en latin et la date de fabrication des objets en bronze, 1739 pour celui de la chapelle des Pénitents, 1867 pour celui de la chapelle Damase, fondu par Eugène Baudouin, à Marseille. Pas de feuille transparente comme à l’école. Serge Porre utilise une simple page blanche A4 de 80 grammes.
"Il faut surtout faire preuve d’équilibre et s’armer de patiente, précise ce campanologue, qui doit d’abord procéder au dépoussiérage et au brossage. Ça peut prendre jusqu’à 2 heures pour une seule cloche. Ça m’arrive que ça ne soit pas parfait. Dans ce cas, j’y retourne."
Ce jour-là, il se précipite sur les nouvelles cloches encore chaudes pour en faire une copie. Au cas où.
Endommagé au cours d’un orage, le mécanisme des cloches de l’église a fait l’objet d’une réparation. Malheureusement, les nouvelles sonneries ne sont pas au goût de tous les villageois, qui les trouvent plus sonores et plus longues qu’auparavant.
Les cloches de la discorde : querelles de clocher !
"De tout temps, les sonneries des cloches ont attiré toutes les attentions. Il y a la sonnerie de l’église et celle de la tour du sommet du village. Il ne faut pas que l’une ou l’autre sonne onze coups au lieu de douze pour midi: on reçoit tout de suite des coups de fil", assure René Simian, adjoint au maire en charge des travaux.
"Suite à l’incident météorologique, nous avons appelé une société de maintenance. Il est apparemment très difficile de retrouver un logiciel qui propose la même sonnerie d’Angélus. Les choses devraient rentrer dans l’ordre d’ici peu", promet-il.
"Arrêter les cloches le week-end"
Karen et Céline, en charge de l’accueil à la mairie, confirment que le sujet occupe les discussions: "Quand les cloches ne sonnaient plus, nous recevions beaucoup d’appels des habitants inquiets. Depuis qu’elles sonnent à nouveau, on nous demande s’il y a une possibilité de les arrêter le week-end parce qu’elles réveillent, ou de faire en sorte qu’elles sonnent moins longtemps, notamment lors de l’Ave Maria. Certains assurent que la mélodie de l’Angélus a bien trop de variations, voire des sonorités sud-américaines."
Paroissienne de longue date, Jacqueline Régnaud revendique le patrimoine provençal.
"Une église sans ses cloches, c’est comme la Provence sans ses cigales. Il n’y a plus beaucoup d’églises qui sonnent l’Angélus trois fois par jour. Le père Alejendro et le vicaire Jorge, d’origine colombienne, s’occupent de la paroisse du village, de celle de Saint-Pierre Les Moulins et de Notre Dame des Routes. Avec l’aide des paroissiens, ils ont remis à niveau le tocsin de Saint-Pierre Les Moulins, que nous sonnons à la corde, comme cela se faisait autrefois."
Lors de la libération et des bombardements de 1944, l’abbé Eude fit le vœu que si le village était épargné, il ferait rebâtir la chapelle Notre-Dame de Peillon (sur la colline de Costebelle de la campagne du docteur Gineste).
En 1950, on chiffra la réparation à quinze millions d’anciens francs. La somme étant impossible à réunir, l’abbé changea son vœu à l’occasion d’un voyage à Jérusalem, durant lequel il entendit des cloches jouer l’Ave Maria: "Au Revest, l’Ave Maria sonnera trois fois par jour".
Trois des quatre cloches nécessaires furent récupérées sur le port de Toulon en 1962. Chacune porte le nom d’une marraine revestoise de l’époque: Madame Mouttet, une notable, Madame Sauvaire, la femme du maire, et une autre Madame Sauvaire, une paroissienne très active.
Claude Serra
L'abbé Eude raconte dans ses souvenirs :
"Sur la colline de Costebelle, campagne du Dr Gineste, il y avait une chapelle : N.D. de Peillon ; 1944 au Revest, bombardements le jour du 15 août. Vœux à ND de Piété : rebâtir la chapelle si le village sort intact de la guerre. Le matin du dimanche après le 15 août, arrivent par Montrieux 3000 soldats. Toute la nuit, le village est resté sous le tir des batteries de Malbousquet. Le village est resté sauf. Mais pour réparer la chapelle en 1950, il fallait 15 millions. Alors comment faire ?
En 1970, maman m'a payé le voyage à Jérusalem. Quand on sort de l'église de Bethléem, les cloches jouent l'Ave Maria de Lourdes (grande émotion). Alors, j'ai trouvé : changer le vœu de N.D. de Peillon - étude à projet : nous gardons la cloche du Revest (qui fut fondue en ayant vendu le trésor du Revest). Avec la cloche du Revest, on a ajouté 3 cloches pour faire la sonnerie de l'Ave Maria : 7h, 12h, 19h. Ce n'est pas le seul, mais un des rares villages de Provence, où sonne l'Angélus chaque jour avec l'Ave Maria de Lourdes. Mais il faut le rectifier, l'harmoniser, régler, l'adapter aux changements d'heure."
Jacqueline Regnaud précise :
"Trois des quatre cloches viennent d'Algérie, tout comme les bancs et le chemin de croix, récupérés sur le port de Toulon au moment de l'indépendance en 1962 par l'Abbé Eude.
Elles ont été baptisées par l'Abbé et chacune des trois porte le nom de sa marraine ; Mme Mouttet, Mme Sauvaire (la femme du Maire de l'époque) et Mme Sauvaire, une voisine habitant juste au-dessus de l'église et qui était très présente dans la vie paroissiale.
Les noms des marraines sont gravés dessus, mais il faut monter dans le clocher pour aller vérifier.
Source : Jacqueline Régnaud, mars 2017 - Souvenirs de l'Abbé Eude.
On commence à parler des cloches au IIème ou IIIème millénaire av. Jésus-Christ avec les petites cloches chinoises. Au 1er millénaire av. Jésus-Christ, en Egypte, les chiens portent des clochettes d'airain. Au Vème siècle de notre ère : Saint-Patrick attire les fidèles avec des cloches à main. C'est au VIème siècle que l’emploi des cloches se généralise dans les monastères et les églises. Au VIIIème siècle : les moines irlandais et bretons se déplaçaient en tenant une clochette pour faire fuir les démons. Au IXème siècle, seuls les prêtres avaient le droit de sonner les cloches. Chaque église devait avoir deux cloches (six pour les cathédrales). Au XIème siècle, le roi de France Robert II le Pieux fit baptiser cinq cloches à Orléans et le pape Urbain II institua la sonnerie de l’angélus à la tombée de la nuit. Au XVème siècle : Louis XI ordonna de faire sonner les cloches trois fois par jour (angélus de 7h, 12h et 19h). En 1790, à la Révolution, une seule cloche était autorisée dans les clochers. Beaucoup de cloches furent fondues pour fabriquer des monnaies.
Les sonneurs de cloches ou "campaniers" jouaient un rôle important dans les paroisses. Ils se faisaient un honneur d’annoncer les moments importants qui rythmaient la journée tout au long de l’année : angélus quotidiens (prières que l'on récite au son des cloches), offices religieux, sonneries de fêtes, baptêmes, mariages, enterrements. Dans ce dernier cas, ils sonnaient le glas (son régulier au tempo très lent), ils sonnaient aussi pour dissiper l’orage, et parfois encore, mais de façon exceptionnelle, pour donner l’alarme, ils "toquaient le saint" d'où le mot "tocsin" pour prévenir d'un danger immédiat comme un incendie, une inondation ou encore d’évènements graves (déclarations de guerre, armistices). De nos jours, le tocsin est remplacé par une sirène.
Dans toutes les paroisses françaises, de temps immémorial, au moins une cloche était prévue pour éloigner l’orage. Le son des cloches avait la réputation de disperser les nuages. Mais on devait se contenter de faire tinter la cloche, c'est-à-dire de la faire sonner lentement, par coups espacés. "On ne doit jamais sonner les cloches en volée pendant les temps d’orage, sous quelque prétexte que ce soit. On devra se borner à tinter pour annoncer les services religieux" (1).
Les cloches avaient un rôle initiatique dans la société traditionnelle. Dans certaines paroisses, les jeunes garçons secondaient les campaniers" : ils se plaisaient à se suspendre à la corde actionnant la cloche et à se laisser soulever, parfois jusqu’à deux ou trois mètres de haut. Afin de se faire payer certaines sonneries comme l’angélus, les messes, "les campaniers" quêtaient à différents moments de l’année. Avant la Révolution, ils pouvaient aussi être rétribués par la Fabrique, groupe de clercs ou de laïcs administrant les biens paroissiaux.
Actuellement en France, les maires règlent l'usage des cloches par arrêté. Ils ne peuvent en interdire l'emploi pour l'annonce des offices cultuels et se contentent de le limiter en accord avec le desservant afin d'assurer la tranquillité des habitants. Par conte, les ministres des cultes ne peuvent s'opposer à l'usage civil des cloches. Les cloches ont aussi pour fonction de signaler le passage du temps. Le plus souvent, les heures pleines, mais aussi leurs subdivisions sont sonnées parfois en deux séries de coups : le pic et le repic (ou rappel).
Les cloches sont fabriquées par des fondeurs. Au Moyen-Age, c'est presque toujours dans les monastères ou auprès des églises, que l'on fond les cloches. La fabrication d’une cloche nécessite un grand savoir-faire. A chaque cloche correspond une note précise. Cette note dépend du diamètre de la cloche et du rapport entre son diamètre et son épaisseur. Pour faire une cloche il faut construire un moule qui correspond à l’empreinte en creux de la future cloche et que l’on va remplir avec du métal en fusion. Pour résister à cette température, un matériau de moulage composé d’argile, de crottin de cheval et de poils de chèvre est utilisé.
La fabrication du moule est fait en quatre étapes :
A l’aide du gabarit intérieur il faut commencer par construire une maçonnerie de briques réfractaires qui va servir d’armature pour soutenir le reste du moule. Cette maçonnerie est recouverte de ce mélange d’argile, de crottin de cheval et de poils de chèvre et va donner la forme intérieure de la cloche. Cette première partie du moule – appelée le noyau – sera recouverte d’une couche isolante pour la séparer de la partie suivante, la fausse cloche.
On change alors de gabarit pour construire la seconde partie du moule, que l’on appelle la fausse cloche parce qu’elle a la même forme que la future cloche en bronze. Elle est faite en argile et est recouverte de cire pour la lisser parfaitement et former les filets. Puis on vient y poser les décors qui ont été préparés en cire.
A l’aide de pinceaux très fins, la fausse cloche est enduite de plusieurs couches du mélange argile, crottin de cheval et poils de chèvre, ces couches de plus en plus épaisses vont venir former une carapace autour de la fausse cloche, appelée la chape. Pendant toute la fabrication du moule, on entretient un feu de charbon de bois à l’intérieur du moule qui va faire sécher les différentes couches d’argile. Quand la chape est suffisamment épaisse on force le feu de charbon de bois. Les lettres et les décors en cire vont fondre et laisser alors leur empreinte en creux et à l’envers dans la partie extérieure du moule, la chape. La couche de cire entre la fausse cloche et la chape a également fondu. On peut donc soulever la chape, casser la fausse cloche et reposer la chape sur le noyau. On obtient alors un vide entre les deux où l’on viendra verser le métal. Les décors qui se trouvaient en creux et à l’envers dans la chape vont se retrouver à l’endroit et en relief sur la cloche en bronze.
On part d’un modèle en cire qu’on enduit d’argile. Cet élément est ensuite chauffé dans une étuve à 200°C, afin que la cire fonde et laisse son empreinte en creux. C’est la technique dite de "la cire perdue" qui est utilisée aussi pour les décors. Le moule de la couronne est ensuite ajusté sur le moule de la cloche et tout sera coulé en une seule fois.
Le bronze utilisé est un alliage de 78 % de cuivre et 22 % d’étain : l'airain. Il est fondu à 1 200°C dans le four réverbère à double voûte, d’une contenance de 13 tonnes. Ce four est utilisé pour couler les cloches de plus de 500 kg que l’on va enterrer dans une fosse. Un canal en briques construit sur le dessus de la fosse permet au métal de se déverser par gravité du four dans les moules.
Pour les plus petites cloches (moins de 500 kg), le métal est fondu dans un four à creuset. Une poche de coulée est maniée à la main ou à l’aide d’un palan pour récupérer le bronze du four et le déverser dans le moule.
Après la coulée, le moule va refroidir environ une semaine voire plus selon la taille, puis il sera cassé pour obtenir la cloche brute de fonderie. Ensuite l’équipe de fondeurs sable la cloche, la polit, la cisèle et enfin l’accorde. Dans la tradition chrétienne, on accorde les cloches sur les cinq premières harmoniques : 1. Le bourdon qui est l’octave basse 2. Le fondamental à l’octave au-dessus 3. La tierce mineure du fondamental 4. La quinte 5. La nominale qui caractérise la cloche. Pour mesurer la note et les notes partielles, on utilise un analyseur de spectre électronique et c’est l’accordeur par son savoir-faire qui va choisir à quel endroit et sur quelle profondeur il faudra enlever du métal par meulage intérieur.
C'est à la suite de la restauration religieuse qui a suivi la signature du Concordat en 1801 que l'art campanaire connaît une renaissance. Les églises sont reconstruites, restaurées, ce qui entraîne un besoin de cloches. Avec le début de l'industrialisation en France, d'artisanale, la fabrication des cloches devient alors industrielle, puis ensuite viendra leur électrification.
Tout de suite après l’installation de la cloche ou même souvent avant de la mettre en place, il revenait à l’évêque diocésain le droit de la bénir.
Cette bénédiction, appelée baptême de la cloche est instauré au VIIIème siècle par l'Eglise. La cloche est vêtue d'un habit de baptême, une robe blanche en dentelle avec des rubans. La cérémonie suit un rituel bien précis : elle commence par des chants ou des psaumes, puis le lavage de la cloche avec de l'eau bénite pour la purifier, l'onction avec de l'huile sainte, tandis que des parfums sont brûlés sous la cloche, puis la bénédiction proprement dite de la cloche, et pour finir le chant de l'Evangile de Marthe et de Marie. L'évêque actionne le battant de la cloche qui sonne alors. Viennent ensuite les tours du parrain et de la marraine et du maire du lieu. Les parrains et marraines sont choisis par les conseils municipaux et paroissiaux parmi les notables et pieuses personnes.
En 1988, le Ministère de la Culture a décidé d’intensifier sa politique d’inventaire et de protection des cloches et carillons, au titre des Monuments Historiques. Par mesure de protection des cloches anciennes, des aides ont été apportées pour effectuer des modifications, telles que des travaux d’électrification.
Les cloches peuvent comporter des images, des décors floraux, des inscriptions. Ces inscriptions peuvent comporter une prière, la date de fabrication de la cloche, son nom, ceux des parrain et marraine ceux des curés et ainsi que du fondeur.
(1) - J.B. DENEUVILLE - Le nouveau trésor des familles, p 136 (1868)
Sources : Petite histoire de nos cloches - Numéro 9 d'Archi'clas -Mars 2008 - Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence et le site sur l'histoire de Cunac - Art campanaire, les cloches de Cunac