Être prêt au moment où le mistral reviendra pour qu’il ne trouve plus de braises. Telle est la mission des 400 pompiers encore déployés la nuit dernière dans le Var. L’incendie n’est pas déclaré éteint.
Les ravages de l'incendie du Var. Photo VLP
De gros moyens sont toujours déployés. Au sixième jour de lutte contre l’incendie de Gonfaron, qui a parcouru plus de 7 000 hectares, les sapeurs pompiers du Var n’ont pas baissé la garde.
Ce samedi a été "une journée de préparation des deux jours à risque qui arrivent", explique Florent Dossetti, porte-parole du Service départemental d’incendie et de secours. Avec 800 hommes et femmes sur le terrain et 140 camions feux de forêt. Aujourd’hui dimanche, ils seront encore 400.
"La levée du vent d’ouest est attendue dans l’après-midi [de dimanche], avec des rafales à 50 km/h", précise-t-il. Le feu n’est toujours pas considéré éteint.
Le vent annoncé n’est pas la tempête connue lundi dernier, au moment du départ de feu, mais c’est assez pour inquiéter. Le niveau de sécheresse est haut, l’hygrométrie basse (humidité dans l’air).
"Dimanche, le département du Var devrait être le plus chaud et le plus sec de toute la France", selon les prévisions de l’expert météo au Sdis 83, Yohan Laurito. De l’ordre de 37°C. Le vent est prévu de tourner en brises de sud-est, lundi après-midi, donc "avec un peu plus d’humidité dans l’air".
Dans l’intervalle, les pompiers se concentrent sur toutes les zones pouvant être soumises à un risque de reprise.
Des kilomètres de "retardant"
"Un gros travail est mené sur les lisières, en particulier du côté Est, poursuit le commandant Dossetti. Les secteurs de Vidauban, La Garde-Freinet, Le Plan-de-la-Tour…"
"Tout ce qui pourrait réactiver le feu doit être amoindri, éteint, si possible noyé. Deux avions Dash ont posé des barrières de “retardant” sur plusieurs kilomètres. Les équipes au sol sont allées chercher les lisières les plus inaccessibles, en tirant des tuyaux sur des centaines de mètres, sur de gros dénivelés. Il faut noyer la frontière entre le brûlé et le vert."
Les hélicoptères bombardiers d’eau ont également volé. Même à l’intérieur de zones déjà brûlées, les parties indemnes peuvent susciter l’inquiétude. Déjà, il y a des habitations disséminées dans le massif. Ensuite, les pompiers redoutent ces terribles sautes de feu qui ont donné une vitesse de progression folle à l’incendie dans la nuit de lundi à mardi.
"Nous avons des versants entiers de forêt qui ne sont pas brûlés. Il est hors de question qu’il y ait des reprises. Les pompiers sont fatigués, mais ils sont déterminés à défendre leur territoire."
Les soldats du feu peuvent compter sur le soutien de la population, qui se manifeste "de toute la France". Panneaux sur la route, repas préparés, cadeaux. "C’est un élan de générosité pour nous, qui réchauffe le cœur."
La nuit, c’est la fraîcheur que les soldats du feu viennent chercher, pour mouiller les points chauds qui restent sous surveillance.